D'un château l'autre

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D'un château l'autre
Auteur Louis-Ferdinand Céline
Genre Roman
Pays d’origine France
Éditeur Gallimard
Date de parution 1957
Nombre de pages 316
ISBN 2070213102
Collection Collection Blanche
Précédé par Normance : Féerie pour une autre fois II
Suivi par Nord

D'un château l'autre est un roman de Louis-Ferdinand Céline publié en 1957 aux éditions Gallimard. Il dresse un parallèle entre la vie de Céline contemporaine à l'œuvre - en tant que médecin et écrivain, pauvre, maudit et boudé par sa clientèle - et sa vie à Sigmaringen où se sont réfugiés le gouvernement de Vichy et de nombreux collaborateurs devant l'avancée de l'armée du général Leclerc.

[modifier] Résumé de l'œuvre

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Comme toujours depuis Mort à crédit, ce roman s'ouvre sur les descriptions d'un Céline aigri qui se plaint de sa condition : les traîtrises des divers éditeurs qu'il voudrait voir s'étriper, ses haines à l'égard de ceux qui représentent l'intelligentsia de l'époque – « tartre » (Jean-Paul Sartre), « Larengon » (Louis Aragon) ou encore André Malraux, André Maurois ou Paul Morand –, sa vie de médecin boudé par sa clientèle. Pourtant, au-delà des aigreurs, Céline se réjouit de la fidélité de quelques clients, et notamment Mme Niçois, dont l'appartement fait face à une voie fluviale au bord de laquelle il croise le chemin de son ancien ami Robert Le Vigan (« La Vigue » dans le roman), reconverti en locataire d'une péniche, La publique. L'entrevue des deux anciens compères donne lieu à un échange verbal cru et agressif qui, combiné au froid de l'hiver, rend le Docteur Céline souffreteux.

Alité, malade, Céline commence à décrire la vie à Sigmaringen, passant d'un château à l'autre sans transition (d'où la syntaxe étrange du titre du roman) : du château symbolique de sa demeure en banlieue parisienne au château de Sigmaringen, abritant le gouvernement de Vichy en exil. Cette deuxième partie du roman laisse place au rêve, à la fantaisie et à la description du grotesque de la vie des réfugiés politiques français. Résidant au Löwen, nourri de Stamgericht (plat écœurant à base de choux rouges et de raves), affecté à Sigmaringen en tant que médecin, Céline décrit les péripéties de la France collaboratrice. Tout y est description du ridicule ambiant : la promenade journalière du maréchal Pétain, toute baignée de protocole, la rigidité des Allemands, les rêves fous des idéalistes ou encore d'artistes espérant encore la victoire de l'Allemagne, les orgies entre militaires, jeunes filles en fleur et réfugiées, la misère humaine dûe à l'absence de service sanitaire, à la restriction des médicaments et des institutions réduites à des scènes de théâtre ou encore les entreprises vouées à l'échec pour préserver un semblant de dignité (voyage officiel vers Hohenlychen, réceptions officielles etc.). Cette partie, où l'on croise plusieurs figures historiques (Pétain, Pierre Laval, Otto Abetz, Fernand de Brinon, Alphonse de Châteaubriant, Jean Bichelonne...), sans ligne narrative précise est une ensemble hétéroclite de saynètes et de descriptions loufoques renforçant l'idée de chaos inhérent à la débacle des derniers pontes du collaborationnisme et des fidèles de Vichy, tout en étant un parallèle à la situation maladive de Céline, à laquelle il est fait référence par quelque endroit. Le récit se clôt sur le rétablissement de Céline et l'actualité de sa malade Mme Niçois laissant supposer le récit fait des aventures à Sigmaringen comme un digression, comme une parenthèse dans l'Histoire.

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