Cuesmes

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  Cuesmes


Armoiries Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Province de Hainaut
Arrondissement Mons
Commune Mons
Géographie
Coordonnées <span class="geo-dms" title="Cartes, vues aériennes et autres données pour Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu° Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu′ Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu″ Erreur d'expression : l'opérateur >= n'est pas reconnu Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu° Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu′ Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu″ Erreur d'expression : l'opérateur >= n'est pas reconnu">Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu° Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu′ Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu″ Erreur d'expression : l'opérateur >= n'est pas reconnu Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu° Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu′ Erreur d'expression : l'opérateur < n'est pas reconnu″ Erreur d'expression : l'opérateur >= n'est pas reconnu / ,
Superficie 9,44 km²
Population
Densité
10 033 (31/12/2004)
1062,82 hab./km²
Autres informations
Gentilé Cuesmois(e)
Code postal 7033
Zone téléphonique 065
Site officiel (inconnu)

Cuesmes (en picard Cwême, en wallon Cweme) est une section de la ville belge de Mons, située en Wallonie dans la province de Hainaut.

C'était une commune à part entière avant qu'elle ne fusionne le 1er janvier 1972 avec Mons[1].

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le Quinquet (lampe de mineur).
Le Quinquet (lampe de mineur).

Le nom de Cuesmes trouverait peut-être son origine dans le mot celtique cumma signifiant vallée et qui signifierait dans ce cas-ci au pied de la colline (de Mons).

[modifier] Histoire

Il y a bien longtemps régnait, sur la Belgique, un climat humide, tempéré et assez uniforme dans les saisons. À la faveur de ce climat, de luxuriantes forêts tapissaient la région. Dans ces forêts foisonnaient des essences que l'on rencontre aujourd'hui uniquement dans les pays tropicaux. Au milieu des figuiers, des lauriers, des chênaies gigantesques, vivaient des animaux préhistoriques.

Vers 1893, nous a dit M. J. Lepoint, on découvrit, à la carrière "Mortiau" le squelette d'un animal, long de sept mètres, qui, aujourd'hui, est exposé au jardin zoologique, à Anvers. Les cataclysmes, les changements de climats et, surtout, les progrès de l'homme quant à l'armement, firent disparaître, peu à peu, ces animaux de notre sol.

Selon toute vraisemblance, nos ancêtres devaient être établis le long de la Trouille (Dechelette de Meaux) qui, à cette époque, était autre chose que la petite rivière actuelle. La faune, très riche, procurait à la population une large subsistance et les terres voisines lui apportaient de petits gisements de silex avec lequel elle façonna ses premières armes et ses premiers outils.

Cuesmes est ancien. Des outils de l’âge de la pierre y ont été découverts. Des archéologues ont retrouvé, dans les vallées de la Haine et de la Trouille, des instruments rudimentaires dont le Musée de Mons détient une riche collection. Il y a des grattoirs, des racloirs, des poinçons tirés d'un «rognon» de silex et qui devaient servir à ces primitifs pour briser un os ou une coquille, couper écorcer ou forer une branche d'arbre, etc.

La première arme de ceux qui habitaient la vallée de la Trouille dut être le coup de poing, sorte de silex taillé à grands éclats sur les deux faces. Le guerrier devait sans doute, soit le lancer avec force, soit en frapper son ennemi ou sa proie. Chaque année, des fermiers retrouvent une grande quantité de silex à la Malogne, à la Fraide et à l'Espinette. La proximité de Ciply où était installé un atelier de pierres taillées, confirme parfaitement ces trouvailles.

Une autre preuve que le territoire cuesmois devait être habité, c'est l'existence, d'après M. Jouret, d'un «menhir» appelé : « La Longue Bonne ».

Ces « menhirs », sortes d'obélisques grossières, servaient à consommer divers sacrifices ou à commémorer un événement historique. Ils constituaient parfois, simplement un culte payen.

La Société d'Anthropologie de Bruxelles possède d'ailleurs une liste complète de ces monuments primitifs et nous citerons quelques communes qui possèdent encore sur de vieux plans, des lieux-dits semblant évoquer ces « menhirs » disparus :

  • La Pierre celtique (Ghlin),
  • La Pierre Lée (Élouges),
  • La Grande Pierre trouée (Jemappes),
  • La Payenpierre (Baudour),
  • La Pierre au Rieu des Estoquis (Nimy), etc.

[modifier] Période belgo-romaine

Durant le Ve siècle, notre pays fut envahi par les Celtes. La question qui fut jadis si souvent contestée quant à l'origine des Belges, est aujourd'hui résolue et Jules César lui-même, semble attribuer aux Gaulois une origine germanique.

Mélangés aux habitants de nos régions, les Celtes firent souche, et la population se développa si rapidement que, toujours d'après César, elle atteignit un million d'habitants disséminés sur un vaste territoire couvert de halliers, et où rôdait une faune redoutable.

Cinq tribus se partageaient la Belgique ancienne, et la plus puissante était celle des Nerviens, dont de nombreux clans vivaient dans les parages de la Haine et de la Trouille.

Considérablement évolués, les habitants avaient recours aux produits de la terre, de l'élevage et de la chasse, pour assurer leur subsistance.

Rien n'a été retrouvé de cette époque dans le sol de notre village, excepté des années 383 ; 388.

En 1856, bien longtemps donc avant les découvertes faites sur l'Eribus et à la Fraide, un tombeau romain fut mis à jour au Pont-de-Pierre. Dans les tombes romaines, sur les pentes de l’Héribus on a retrouvé des bijoux, des monnaies et des armes.

Au VIle siècle, la commune était une dépendance de Sainte-Waudru de Mons. Elle s’étendait même jusqu’à Cantimpret.

[modifier] La domination franque

C’est pendant la période franque que, pour la première fois, par les chroniqueurs du temps, Cuesmes est cité sous le nom de « Cömoe ».

Les Francs, avec l'aide des Gaulois, vainquirent, on le sait, les légions romaines. C'est sous leur égide que se place la naissance du domaine rural.

En 650, Sainte Ave (dans les vieux textes : Sainte Aye ou Aya), fit élever, sur le versant Nord du Mont Genestroit, un couvent autour duquel devaient s'établir un grand nombre de familles qui vivaient, jusque là, cachées au creux des marais ou de la profondeur des bois couvrant Cuesmes.

[modifier] La période féodale

En l'an de grâce 876, le Borinage connut l'invasion des redoutables Normands. Cuesmes ne souffrit pas de cette invasion, mais le Normand était installé dans un camp retranché au confluent de l'Escaut et de la Haine à Condé, d'où il tenait sous sa coupe le pays de Mons. Cela, évidemment, n'était pas fait pour rassurer les Cuesmois.

En 881, Régnier au Long Col prenant « Castri-Locus » (Mons) comme base de départ, tenta de déloger les Normands de Condé. Vaincu au cours d'une sanglante bataille, Régnier fut fait prisonnier et les Barbares enhardis, s'avancèrent jusqu'à l'Abbaye de Saint-Ghislain qu'ils saccagèrent non sans y avoir massacré presque tous les moines.

De tous les Monastères du Comté, seuls, Douai et Ste Waudru échappèrent à la destruction. Cuesmes et les alleuds voisins dépendant du chapitre, tremblèrent longtemps, n'ayant, pour les protéger, ni murailles solides, ni gens d'armes.

C'est seulement en 891 qu'ils purent respirer, lorsque Arnould de Carinthie vainquit les Normands à Louvain.

Le 25 août 1295, Jean d’Avesnes, comte de Hainaut, promit d’acheter le Cantimpret, dépendance de Cuesmes, pour l’incorporer à la cité de Mons et le mettre sous le jugement des échevins de cette ville. Ce projet ne put aboutir. Cuesmes jouissait de franchises communales, accordées par une charte du 28 décembre 1297.

En 1478, sous le règne de Maximilien d'Autriche, une invasion française est à déplorer. Des troupes d'ennemis s'égaillent dans la région et commettent les pires méfaits. Cuesmes, proie très riche, ne fut pas épargnée par les pillards. Maximilien veut venger l'affront fait à ses sujets du pays de Mons et il accourt avec 16.000 hommes. Les Autrichiens campent à Cuesmes, puis à la Cour d'Hornu, avant d'aller vaincre les français à Crespin, au cours d'une furieuse bataille.

[modifier] Période espagnole (1555 - 1714)

En 1572, Mons connut un long siège lui livré par le Duc d'Albe. La ville, occupée par les franco-hollandais que commandait Louis de Nassau, manqua un jour de vivres. On était en juillet et le commandant de la place décide de faire une sortie, afin d'aller couper du froment et du seigle dans les campagnes environnantes. Mais, mal lui en prit, car ses chariots et ses hommes de troupe se firent surprendre entre Cuesmes et Ghlin. Ils furent taillés en pièces par les Espagnols prévenus. La bataille fut chaude et les alliés durent s'enfuir, poursuivis par leurs ennemis jusqu'aux pieds des remparts de Mons.

Le 31 août 1572, le Duc d'Albe décida d'en finir. Pour ce faire, il installa, son artillerie sur les hauteurs de l'Héribus. Mons se présentait donc ainsi, comme une cible de choix pour les batteries du Duc. C'est de cette façon qu'il parvint à démanteler les remparts de la porte du Rivage, le prieuré du Val des Écoliers et une partie de l'Hôpital St-Adrien.

Ce furieux bombardement décida de la capitulation de la ville. Quand les Espagnols entrèrent dans Mons, des troubles éclatèrent un peu partout. C'est ainsi qu'à Cuesmes la maison communale fut littéralement mise à sac. Au cours de ce pillage, des dossiers disparurent, de même que le scel (sceau) communal. On ne sut jamais à quelles fins furent commis ces vols de documents administratifs.

Entre 1583 et 1587, un certain progrès se produit dans le domaine administratif : nous assistons à l'apparition des registres civils, des actes de naissance et de mariage. L'inscription des Cuesmois défunts ne devaient se faire que cent ans plus tard (1695).

En 1615, une épidémie de peste qui sévit dans la région, n'épargne pas notre village. À Mons, on compte plus de 500 morts parmi les habitants pris de panique. Les autorités de la ville avaient fait déverser dans les eaux de la Trouille des cadavres de chiens et de chevaux, sans avoir pris la précaution préalable d'ouvrir la grille de la porte à eau. Les chairs pourrirent donc et formèrent bientôt un amas pestilentiel. Peu après, des inondations survinrent et les eaux chargées de microbes mortels se répandirent à travers la campagne cuesmoise, propageant ainsi la terrible maladie.

La mortalité prit une extension jamais connue à ce jour. Nos ancêtres employèrent les moyens les plus divers et les plus saugrenus pour conjurer le mal : les uns portaient sur eux des amulettes représentant la Licorne, un fétiche appelé « pierre benzoard », d'autres appliquaient une « pomme de muse » sur l'estomac ou respiraient des éponges fortement imbibées d'ail, d'autres encore, composaient des breuvages de vin, de noix muscade, de canelle etc.

Évidemment, durant cette période de cataclysme, toute activité fut suspendue dans la commune, les écoles furent désertées, un laisser-aller général se manifesta, chacun n'ayant plus qu'un seul souci : conjurer la terrible maladie.

Ce laisser-aller fut propice aux actes de vandalisme de nombreux malandrins qui craignaient moins la maladie que le pilori.

A l'avènement du XVIIe siècle, le pays, qui ne cesse d'être ravagé par les guerres de religion, est toujours sous la domination espagnole. Une prospérité relative naît sous la sage conduite des Archiducs Albert et Isabelle qui encouragent le commerce et les arts. Selon nous, c'est à ce moment que se place le premier déplacement de population dans notre village. Il est certain qu’à cette époque, de-ci, de-là, une masure élève déjà son toit de chaume en dehors du Pont-de-Pierre, mais les véritables premiers corons construits loin de ce premier centre du village, sont, sans conteste, ceux qui forment le côté Ouest de la Rue Neuve.

En 1672 fut fondée la première société sportive du village : « Les Archers St-Sébastien », qui avait son siège justement dans les parages de l'actuelle rue Neuve (rue des Berceaux).

En 1691, Louis XIV veut s'emparer de la Belgique, et le 9 mars, il vient mettre le siège devant la Ville de Mons. Cuesmes, une nouvelle fois, jouera un rôle important dans la capitulation de la Ville, puisque le souverain français, qui a compris l'importance stratégique du Mont Héribus, y installe de l'artillerie et deux bataillons du Poitou et, de ce point culminant, détruit 2.000 maisons montoises. Sous cette pluie de fer et de feu, la capitulation fut inévitable. Cette occupation française dura peu, car, bientôt, les Espagnols, revenus en force, vainquirent à leur tour les armées de Louis XIV, et nous réoccupèrent.

La domination espagnole a laissé, chez nous, autre chose que des bâtiments. En effet, beaucoup de sujets ibériques ont fait souche dans nos régions. Leurs descendants sont nombreux. Nous ne citerons comme exemple que les Algrinos (Aujourd'hui : Algrain) qui s'unirent à une branche des Wattiez. Les descendants consécutifs de cette racine espagnole furent tour à tour alcade (mayeur), fermiers, marchands, etc.

[modifier] Personnages célèbres

 Cuesmes , la maison « Van Gogh ». – Photo: Jean-Pol Grandmont.
Cuesmes , la maison « Van Gogh ». – Photo: Jean-Pol Grandmont.
  • Vincent Van Gogh. Ce grand personnage hollandais de l'histoire de l'art né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert (Pays-Bas) fait sans doute une des plus grande fierté de Cuesmes. C'est à Cuesmes, dans la maison située rue du Pavillon n°3, qu'il décida pour de bon de suivre sa vocation de peintre. Cette maison appartenait au pasteur Francq et était déjà occupée par le mineur Decrucq et sa famille. Il y vécut d'août 1879 à octobre 1880. C'est de cette époque que datent ses premiers dessins et ses lettres envoyées à son frère Théo. À partir de ce moment là, il lui écrira régulièrement. Sa traversée du Borinage commença à Pâturages, en 1878. Le jeune homme, âgé de 25 ans, est accueilli par un pasteur qui l'installa chez un colporteur au 39, rue de l'Église. Il part ensuite pour Wasmes, dans une maison que très vite, il jugera trop luxueuse et qu'il ne tardera pas de quitter pour une cabane. Il occupe à cette époque, un poste d'évangéliste. Il consacre tout aux mineurs et leurs familles. Il va même jusqu'à descendre à 700 mètres dans les fosses. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais son occupation ne tarde pas à être désapprouvée, on accepte pas sa fonction de prêtre ouvrier et cela le choque. Et de là lui viendra l'idée de s'installer à Cuesmes.
  • Gustave Fauconnier dit "Le Moucheu". Ce curieux personnage vivait à la rue de Ciply au numéro 205. En 1930 et 1934, suite à des défis, il fit à pied le trajet de Cuesmes-Paris et retour en poussant une brouette en bois de modèle ancien. Lors de son second voyage, à son retour au village, "Le Moucheu" fut reçu en grande pompe par la population cuesmoise, ses derniers pas furent guidés au son de la fanfare locale, saluant ainsi son exploit.
  • Xavier Gaie naquit à Cuesmes le 18 octobre 1868. Pour ses 100 ans, une grande fête fut organisée par l'administration communale le 20 octobre 1968 en présence de la famille de René Noël, bourgmestre de l'époque.
  • Pierre-Joseph Delsaut : Ancien membre actif et tribun du parti ouvrier de Cuesmes. En 1901, il fonde la société coopérative "La Persévérance" et deux ans après, la boulangerie socialiste installée à la rue du Peuple. En 1915, il fut arrêté par les Prussiens avec Joseph Legay et fusillé la même année au Tir National de Bruxelles pour espionnage. Neuf ans plus tard, en 1924, le parti socialiste lui éleva, un joli monument au Square Joseph Delsaut.

[modifier] Économie

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Arrêté royal du 18 février 1971 portant fusion des communes de Mons, Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg.


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Voir aussi : Fusion de communes en Belgique · Communes de Belgique · Projet Belgique

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