Cornouaille

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La Cornouaille (Kernev, Bro Gernev en breton) est un pays de Bretagne. Il porte le même nom que la « Cornouaille britannique », dite aussi Cornouailles.

Pays de Cornouaille
Pays de Cornouaille

Sommaire

[modifier] Etymologie

- Il est possible que ce nom lui ait été donné en référence à cette région de Cornouailles (Kerniv), tout comme l'actuel Devon (ancienne Dumnonia) a donné son nom à la Domnonée qui désignait la côte Nord de la Bretagne au Haut Moyen Âge.

- Selon une autre hypothèse qui a eu longtemps cours, le nom serait d'origine anglo-saxonne et signifierait « Le pays des étrangers » en référence au cantonnement des Celtes d'Outre-Manche par les envahisseurs angles, saxons, jutes et frisons.

[modifier] Antiquité tardive

Les deux Cornouaille(s) trouvent plus vraisemblablement leur origine commune à la fin du IIIe siècle : les incursions de pirates saxons, frisons et scots, associées aux pillages des bagaudes, contraignent les villes armoricaines (entre autres) à s'entourer en urgence de murailles dont les restes se voient encore à Alet, Brest, Nantes, Rennes et Vannes. Devant l'incurie de l'empire romain, le responsable de la défense des côtes, le ménapien Carausius (puis son successeur Allectus) établit entre 288 et 296 un empire séparé sur les côtes nord et sud de la Manche pour les garantir des invasions.

L'empereur Constance Chlore les vainc en 293 et 296 et, ayant rétabli l'unité de l'empire de ce côté, organise la défense côtière en transférant des Bretons en Armorique à partir de 296-297. Ces Bretons sont des Cornovii, peuple sans doute fidèle à Rome et choisi pour ce motif. Le chef-lieu de leur cité est à Viroconium Cornoviorum (l'actuelle Wroxeter) et ils occupent plus au nord le port de Deva (Chester). Les Cornovii étant chargés du contrôle militaire des pointes occidentales de la Bretagne et de l'Armorique, c’est-à-dire de l'ouest de la Manche, leur nom se serait conservé en ces lieux. Il ne s'agit donc pas d'une colonisation massive comme cela arrivera au VIe siècle, mais d'une occupation militaire.

Le Tractus armoricanus et nervicanus (administration militaire chargée du contrôle de toutes les côtes de Boulogne à la Gironde), et son bras armé, la Classis armoricana (Flotte armoricaine), ne sont créés proprement qu'en 370, sous le règne de l'empereur Valentinien Ier.

[modifier] Haut Moyen Âge

Icône de détail Article détaillé : Royaume de Cornouaille.

D'autres princes sont dits avoir régné sur les côtes nord et sud de la Manche occidentale, comme le roi de Cornouaille Daniel Drem Rud au VIe siècle, et le fameux comte Conomor assimilé au roi Marc de la Cornouailles britannique (Marcus Cunomorus).

La Cornouaille armoricaine est mentionnée pour la première fois et indirectement entre 852 et 857 quand « l'évêque de Saint-Corentin », Anaweten, est qualifié de Cornugallensis (adj. latin dérivé de Cornugallia).

L'existence d'une commune d'Anjou dénommée « La Cornuaille » a suscité une hypothèse qui en ferait une appellation géographique ou militaire couvrant toute la Bretagne du Sud et faisant pendant à la Domnonée sur le rivage Nord au VIe siècle ou VIIe siècle.

[modifier] Formation de la Bretagne

Au IXe siècle, il semble que le nom de Poher (pour Pou-Caer = Pays de la Ville ou Pays du Château ou Pays de Carhaix) se soit substitué à celui de Cornouaille. Par la suite, il fut réservé à la vallée de l'Aulne, dont la capitale était Carhaix et constituant l'un des deux archidiaconés du diocèse de Cornouaille (l'autre étant au XIVe siècle l'archidiaconé de Cornouaille, qui ne couvrait que la zone côtière). Cette différenciation subsiste peut-être dans la distinction encore vivante entre Basse-Cornouaille et Haute-Cornouaille, cette dernière désignant la région de Carhaix et Rostrenen qu'on appelle maintenant... le Poher.

À la fin du IXe siècle, le comté féodal de Cornouaille reprend le nom de l'ancien royaume. Sa dynastie accède au trône ducal, il passa à l'évêque de Quimper qui devient comte-évêque de Cornouaille jusqu'au XIe siècle où deux frères s'en répartissent les dignités.

L'expression « Cornouaille » désigne également le diocèse de Quimper, qui perdure jusqu'à la Révolution.

L'évêque qui siège à Quimper était titré "évêque de Cornouaille" depuis les origines. Son diocèse couvrait les deux tiers sud de l'actuel Finistère et s'étendait en partie sur les actuels évêchés de Vannes et de St-Brieuc. Depuis le Révolution, les évêchés de Cornouaille et du Léon ont été unis en un seul évêché de Léon et Cornouaille (siège à Quimper) et leur territoire a été calqué sur celui du département du Finistère.

Le chapitre épiscopal comprenait deux archidiacres, l'un pour la Cornouaille et l'autre pour le Poher, un chantre, un trésorier, un théologal et douze chanoines. Il était le moins riche de toute la Bretagne. La constitution civile du clergé, créant un diocèse de Quimper et de Léon, supprima en 1791 celui de Cornouaille, dont la partie la plus importante fut attribuée à la nouvelle circonscription.

Le nom a été repris officiellement en 2001 pour sa partie au sud d'une ligne Châteaulin-Scaër pour la circonscription de programmation « Pays de Cornouaille » composée de 112 communes (loi Voynet, 1999).

Cornouaille se dit en breton Kerne, Kernev ou Bro Gerne et en latin Cornugallia, parfois « Cornubia ».

[modifier] La Cornouaille de nos jours

Composée de 218 communes (sur la base des communes actuelles), la Cornouaille comptait - au dernier recensement de 1999 - 456 307 habitants pour une superficie totale de 5 979 km².

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

FROCHEN (C.). Le Finistère : la Cornouaille, Ed. Y. Salmon, Janzé, 1981, 274 p.

QUAGHEBEUR (J.). La Cornouaille du IXe au XIIe siècles, Société archéologique du Finistère, 2001. ISBN 2 906790 05 2

LE GALL (S.). Mémoire en image : de Quimper à Quimperlé, Ed. A. Sutton, Joué-les-Tours, 1996, 128 p.

SIMON (J.-F.). Tiez. Le paysan breton et sa maison. La Cornouaille, Editions de l'Estran. Le Chasse-Marée, 1988, 315 p.

SIOU (M.). La Cornouaille, Ed. A. Sutton, Joué-les-Tours, 1997, 128 p.

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externe


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