Clémentine Autain

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Clémentine Autain
Clémentine Autain à son bureau de la mairie de Paris, mars 2006
Clémentine Autain à son bureau de la mairie de Paris, mars 2006
Naissance 26 mai 1973
à Saint-Cloud, Hauts-de-Seine, France
Nationalité Française
Profession Femme politique et Féministe
Formation Études supérieures en histoire

Clémentine Autain est une femme politique et une féministe née le 26 mai 1973 à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine. Elle est co-directrice du mensuel Regards avec Roger Martelli.

Elle fut conseillère de Paris et adjointe (apparentée PCF) au maire de Paris, chargée de la jeunesse, de 2001 à 2008.

Sommaire

[modifier] État civil

Clémentine Autain est la fille de la comédienne Dominique Laffin et du chanteur Yvan Dautin. Son oncle François Autain est sénateur Mouvement républicain et citoyen (chevènementiste) de Loire-Atlantique, ancien député et ancien ministre de François Mitterrand. Son grand-père André Laffin, vétéran de la Guerre d'Indochine, a brièvement été député (UNR) dans l'Yonne.

[modifier] Enfance et jeunesse

À l'âge de 10 ans, Clémentine Autain voulait être chanteuse comme son père, Yvan Dautin. Au sein de la comédie musicale Abbacadabra, elle reprenait des chansons du groupe Abba sur les plateaux de télévision. Elle enchaîna disques, concerts et un feuilleton.

Parallèlement, elle baignait aussi dans la politique grâce aux relations de ses parents avec Jack Ralite et Alain Krivine. Son père est alors un militant mi-anarchiste, mi-LCR.

En 1985, elle n'a que 12 ans lorsque sa mère meurt d'une crise cardiaque.

À dix-sept ans, elle quitte le domicile familial et, le baccalauréat en poche, s'engage dans des études supérieures en histoire.

[modifier] Le militantisme

Dans une biographie (Clémentine Autain. Portrait, par anne delabre, éd. Vies rebelles) elle dévoile avoir été violée sous la menace d'une arme blanche aux abords de l'Université de Paris VIII[1]. , à 23 ans, alors qu'elle préparait son Capes. Elle choisit de dévoiler ce drame en pleine pré-campagne présidentielle car elle estime que c'est "une manière de porter la question des violences dans le débat". Par son témoignage, la candidate souhaite contribuer à "briser un tabou" Elle déclare notamment : « Je ne livre pas de confidences sur ce que j’ai ressenti, je n’ai pas envie de m’étaler sur les conséquences de ce viol dans ma vie privée "Cette part de l’intime m’appartient, elle restera à moi." « Mais en parler, c’est être fidèle à mon engagement. Car se taire, c’est faire le jeu des violeurs ». "Mon exemple révèle à quel point le viol reste un sujet tabou. Mon violeur était multirécidiviste, il a avoué entre vingt et trente viols, mais seules trois plaintes ont été déposées. Le viol reste un phénomène d’une ampleur et d’une gravité considérables, largement passé sous silence."

Ce viol a marqué, pour elle, le fondement de son engagement féministe. Elle milite alors à l'Union des étudiants communistes. Elle se rapproche du Collectif contre le viol et s'implique dans le mouvement féministe. Elle fera du MLF le sujet de mémoire de son DEA d'histoire.

Ensuite, elle décide de créer, en 1997, un nouveau mouvement féministe, appelé Mix-Cité, dont elle devient coprésidente. L'association se fait connaître en protestant contre l'utilisation de mannequins vivants dans les vitrines des Galeries Lafayette.

En 1997, elle participe aux législatives contre Christine Boutin (UMP) comme suppléante d'une candidate soutenue par le mouvement de Noël Mamère[2]. Grâce à son oncle François Autain, ex-secrétaire d'État chargé des immigrés, puis de la défense sous la présidence de François Mitterrand, et sénateur de Loire-Atlantique depuis 1983, elle a pu accéder au poste de collaboratrice parlementaire de Georges Mazars[3], sénateur du Tarn. Elle devient ensuite celle de Cécile Silhouette conseillère de Paris, élue d'Ensemble pour une gauche alternative et écologiste. Selon Le Monde, elle aurait également été proche de la Gauche socialiste, tendance Jean-Luc Mélenchon[4].

Elle participe à la Fondation Copernic, un club de réflexion de la gauche radicale et à différentes initiatives à gauche : le RAP avec Jacques Kergoat, SELS (Sensibilité Écologiste Libertaire et radicalement Sociale-démocrate, avec Philippe Corcuff et Willy Pelletier) ou l'expérience dite de Ramulaud. Elle écrit dans L'Humanité.

En 2001, le parti communiste lui propose de prendre la tête de liste dans le XVIIe arrondissement contre Françoise de Panafieu, qu'elle décrit comme une « grande bourge » d'un « mépris de classe effroyable ». Elle est battue avec 35% des voix mais est récompensée par le nouveau maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, qui en fait l'adjointe à la jeunesse au maire de Paris. Elle n'a alors que 27 ans.

C'est l'époque des grands engagements sur des points véritablement cruciaux de son combat.

En tant que représentante de la mairie de Paris, elle se rend en 2001 aux Universités d'été euroméditerranéennes des Homosexualités, où elle s'inquiète d'une possible discrimination envers les militants bisexuels dans le monde associatif homosexuel : « la bi-phobie »[5].

Elle prend en 2003 la défense des lesbiennes contre les tendances phallocratiques de certains gays des milieux associatifs. Elle dénonce le risque que le centre d'archives gay-lesbiennes de la mairie de Paris puisse négliger l'identité lesbienne (subvention municipale de 100 000 euros)[6].

Signataire du très controversé Appel des indigènes de la République, elle a finalement retiré sa signature en constatant la présence de celle de Tariq Ramadan.

Elle participe aux évènements organisés par le Conseil représentatif des associations noires de France, le CRAN.

En 2005, elle fait campagne contre le Traité constitutionnel européen. Elle a ensuite participé aux collectifs du 29 mai et au Collectif national d’initiative pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes.

Très présente sur les plateaux de télévision, elle intervient régulièrement dans N'ayons pas peur des mots, une émission quotidienne de débat contradictoire présentée par Samuel Étienne diffusée sur la chaîne d'information en continu I>Télé, donnant notamment la réplique à Philippe Tesson, sa notoriété se développe rapidement.

Clémentine Autain apparaissait comme une candidate possible pour une union de la gauche antilibérale[7]. Elle s'est ainsi déclarée prête à être candidate à l'élection présidentielle de 2007 lors de la réunion du collectif national d’initiative pour un rassemblement anti-libéral de gauche et des candidatures communes où étaient présents nombre de collectifs locaux, le 10 septembre 2006, estimant qu'elle répondait à l'exigence d'une partie des militants de ne représenter aucun parti. Elle se proposait d'être la candidate anti-libérale à l'élection présidentielle, persuadée d'être mieux placée que Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Patrick Braouezec, Yves Salesse ou encore José Bové « pour faire la synthèse » des sensibilités.

Après l'échec du projet d'une candidature unitaire anti-libérale, Clémentine Autain refuse de s'engager dans la campagne désunie qui s'instaure : « J’ai fait du combat pour notre rassemblement la pierre de touche de mon engagement, la clé de mon identification. C’est pour la rendre possible que je m’étais déclarée candidate en septembre. M’engager dans le soutien à ce qui sera de fait un segment, nécessaire mais un segment quand même, de l’antilibéralisme ne serait pas conforme à ce que j’ai fait, dit et à ce que je veux être.[...] Il n’est pas facile, quand le militantisme tient aux tripes, de rester à l’écart d’une campagne. Ce n’est pas enthousiasmant et on ne s’y fait pas que des amis… Mais, en politique, il n’est rien de plus important que la cohérence, sur la durée. Je préfère aussi ne pas faire semblant et rester en phase avec ma conviction profonde. Je respecte les choix de chacun. Le mien est de rester fidèle à ce que j’ai dit et fait jusqu’à ce jour: la convergence la plus large de la gauche de transformation sociale est ma seule boussole. Elle ne nous guide pas aujourd’hui, pour la présidentielle. Nous la retrouverons demain.[8] »

Clémentine Autain, a confirmé son intention de ne pas être candidate à Paris aux élections municipales[9]. Elle avait déjà plusieurs fois exprimé ses craintes d'une alliance de Bertrand Delanoë avec le MoDem à Paris au second tour des municipales de mars 2008. Le Monde annonce aussi l'intention de l'élue parisienne d'être candidate à Montreuil en Seine-Saint-Denis sur la liste du maire apparenté PCF sortant Jean-Pierre Brard. Sur son blog, elle affirme "qu'[elle] n'a rien demandé de la sorte et que rien ne [lui] a été promis"[10].

[modifier] Ouvrages

  • Les Droits des femmes : l'inégalité en question, Milan, février 2003. (ISBN 2745908383)
  • Alter égaux, Robert Laffont, octobre 2001. (ISBN 2221093151)
  • Salauds de jeunes, avec Mikael Garnier-Lavalley, Robert Laffont, avril 2006. (ISBN 2221107063)

[modifier] Notes et références

  1. Anne Delabre, Clémentine Autain. Portrait, biographie (Danger public, novembre 2006). ISBN 235123118X
  2. Résultats des élections législatives de 1997, 10e circonscription des Yvelines
  3. Anne Delabre, Clémentine Autain. Portrait, biographie (Danger public, novembre 2006). ISBN 235123118X, page 64
  4. « Clémentine Autain : une certaine idée de soi », Le Monde, 5 octobre 2006 ; Clémentine Autain a réagi à ce portrait sur son blog : « Je vous réponds (2) ».
  5. La chronique de Clémentine Autain Sous le soleil ; Clémentine Autin ; L'Humanité ; 30 août 2006 (article en ligne)
  6. Archives Lesbiennes sur Archiveshomo.info
  7. « Le ralliement d’Arnaud Montebourg à Ségolene Royal relance le désir d’une candidature de Clémentine Autain pour incarner la gauche anti-libérale » sur Page 2007.
  8. « La cohérence, sur la durée », Le blog de Clémentine Autain.
  9. Sylvia Zappi, « Municipales : Clémentine Autain quitte Paris pour Montreuil », Le Monde
  10. Clémentine Autain, « Je m'engage à Montreuil ! », Blog de Clémentine Autain

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Anne Delabre, Clémentine Autain. Portrait, Danger public, novembre 2006. (ISBN 235123118X)

[modifier] Liens externes

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