Chrysotile

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Chrysotile
Chrysotile

Le chrysotile, ou "amiante blanc", est une variété de fibres d'amiante. C'est un de polymorphe à couches courbes de la serpentine, silicate minéral fibreux ininflammable et imputrescible, flexible, résistant à la plupart des produits chimiques et qui possède une contrainte de rupture élevée. Cette combinaison unique de propriétés fait du chrysotile une matière extrêmement utile qui a constitué, durant de nombreuses décennies, un composant principal des produits légers en ciment renforcé, des matériaux de friction, des joints et garnitures à haute température et d'une quantité d'autres applications. Le chrysotile représente 94 % du marché mondial de l'amiante.

On connaît le chrysotile depuis plus de 2 000 ans. Il a été d'abord employé dans les tissus d'incinération, les mèches de lampes à l'huile et dans d'autres matières textiles. Mais c'est seulement au cours du XIXe siècle que l'extraction du chrysotile à des fins commerciales a commencé en Oural (Russie), en Italie et au Canada.

Sommaire

[modifier] Toxicité

Souvent confondu avec les autres types d'amiante, le chrysotile peut provoquer des maladies industrielles s'il est mal utilisé. Après une exposition prolongée à de fortes doses, le chrysotile peut provoquer l'amiantose (asbestose) ou le cancer du poumon. Il est toutefois démontré que l'utilisation du chrysotile seul n'est pas responsable du mésothéliome (cancer de la plèvre).

[modifier] Interdiction

Une trentaine de pays dans le monde ont interdit l'usage de l'amiante chrysotile, dont la France depuis 1997 car cancérigène. En France, il est classé cancérigène depuis 1977 et interdit depuis 1997. Il est par contre utilisé dans une soixantaine de pays pour combler les besoins nécessaires en infrastructures, principalement l'apport en eau potable et comme matériau de construction. Dans ces pays, qui utilisent le chrysotile selon les normes dictés par la convention de l'OIT sur la sécurité dans l'utilisation de l'amiante, l'utilisation d'autres produits plus dispendieux ne permettrait pas de combler les besoins aussi efficacement.

L'Organisation internationale du travail (OIT) a proposé en 2006 une résolution préconisant l'élimination de l'amiante chrysotile sous toutes ses formes, mais n'a pas été adopté par les pays membres.

Cependant, la chrysotile n'entre pas dans la liste des substances dangereuses de la convention de Rotterdam, engagée par le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement). Le PNUE a expliqué le 15 octobre 2006 que la décision a été repoussée en 2008 en raison de l'opposition des principaux pays producteurs de chrysotile: Canada, Inde, Russie et Kirghizstan.

Les pays producteurs de chrysotile s'opposent à l'inclusion du chrysotile dans la liste de 39 produits chimiques à usage industriel, pesticides et préparations pesticides de la PNUE, tous extrêmement dangereux et soumis à la « procédure de consentement préalable en connaissance de cause ». Une liste rouge sur laquelle figurent les quatre autres fibres d'amiante.

Le chrysotile se retrouve au centre d'une guerre commerciale où les tenant de l'interdiction sont principalement des pays producteurs de fibres de remplacement, lesquelles sont plus chères, moins durables et dont l'innocuité n'a pas été démontrée.

[modifier] Citations

  • « L'absence de décision quant à l'inclusion de l'amiante chrysotile pose un problème pour tous les pays en développement qui ont besoin de protéger leurs concitoyens des risques bien connus de cette substance dangereuse. » Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement).
  • « Au moins 200 000 ouvriers seront tués par des maladies liées à l'amiante avant que la proposition d'inscrire le chrysotile sur la liste de la convention de Rotterdam puisse être de nouveau examinée, en 2008 » (Laurie Kazan Allen, de Ban Asbestos
  • « Contrairement à ce que prétendent les éternels opposants de cette fibre, les raisons qui prévalaient en 2004 pour ne pas inclure le chrysotile à la liste sont toujours valables et n’ont été contredites par aucune nouvelle étude scientifique. Plus encore, les études attendues depuis longtemps et exigées par le Canada sur l’innocuité des fibres et produits de remplacement sur la santé humaine se font toujours attendre. Dans ce contexte, il est tout à fait raisonnable de s’opposer à l’inclusion du chrysotile à la Procédure PIC, le Canada a donc bien fait de l’annoncer » Clément Godbout, [http//www.chrysotile.com]Institut du chrysotile

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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