Cancer du poumon

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Cancer du poumon
CIM-10 : C34
Représentation en coupe tridimensionnelle par tomodensitométrie d'un poumon présentant une tumeur.
Représentation en coupe tridimensionnelle par tomodensitométrie d'un poumon présentant une tumeur.

Le cancer du poumon est une maladie due à une croissance cellulaire incontrôlée des tissus du poumon. Les principaux symptômes sont la toux (parfois accompagnée de sang), le manque de souffle et la perte de poids.[1]

Le cancer du poumon est la première cause de décès par le cancer chez l'homme et aussi chez la femme[réf. nécessaire].

Sommaire

[modifier] Épidémiologie

Mise en évidence du cancer par tomographie du thorax.
Mise en évidence du cancer par tomographie du thorax.

Le réseau français des registres des cancers (Francim) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) estiment le nombre total de nouveaux cas de cancers en France, en 2000, à 280 000, dont 58 % survenant chez les hommes. Pour la même année, le nombre de décès par cancer est estimé à 150 000 dont 61 % chez l’homme. Le cancer du poumon vient en 4e position pour son incidence (28 000 nouveaux cas) après le cancer du sein (42 000), de la prostate (40 000), et du colon et rectum (36 000)et en première place pour sa mortalité. 23 152 cancers du poumon ont été diagnostiqués chez l’homme en 2000 et 4 591 chez la femme. Compte tenu de l’efficacité modeste des traitements, le cancer du poumon est la première cause de mort par cancer avec environ 27 000 décès en 2000, dont 23 000 chez l’homme et 4 500 chez la femme[2]. Selon l'assurance maladie, 14 237 nouveau cas en France métropolitaine en 2002.

  • Le tabagisme est responsable dans plus de 90% des cas. C'est de très loin le principal facteur de risque.
  • La pollution de l'air et l'amiante sont également responsables, dans une moindre mesure : les particules fines émises par les automobiles en ville seraient ainsi responsables de la mort de 6 500 à 9 500 personnes en France, dont plus de 1000 par cancer du poumon ; l'amiante, elle, est à l'origine de 2 000 à 3 000 cancers du poumon chaque année en France (ces chiffres pourraient augmenter dans l'avenir).
  • L'exposition au radon est une cause moins connue de cancer du poumon. Elle serait responsable, en France, de 13% des décès par cancer du poumon, soit environ 3 350 chaque année, en Europe de 9% des décès par cancer du poumon. L'EPA[3] estime qu'aux États-Unis le radon est la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs, et la deuxième cause après le tabagisme actif[4].

Une décroissance s'amorce chez les hommes dans les pays industrialisés mais chez les femmes le nombre de cancers du poumon ne cesse d'augmenter (chiffre à mettre en corrélation avec l'explosion de la consommation de tabac chez les femmes depuis une dizaine d'années).

Aux États-Unis, le nombre de femmes décédées d'un cancer du poumon dépasse depuis peu celui des décès par cancer du sein.

[modifier] Causes ou facteurs de risque

Le tabagisme reste la principale cause du cancer du poumon.
Le tabagisme reste la principale cause du cancer du poumon.

Le facteur de risque principal du cancer bronchique est le tabagisme actif, responsable de 90% des cas. Le tabac contient de nombreux carcinogènes, le principal étant le benzo-a-pyrène (les goudrons).

D'autres facteurs environnementaux sont moins connus ou moins souvent en cause : l'exposition au radon dans les régions granitiques, l'inhalation de fibres d'amiante, l'exposition à la radioactivité; l'exposition à de nombreux matériaux cancérigènes (Chrome, arsenic, oxydes de fer ...)

Le cancer bronchique est reconnu comme maladie professionnelle, en France, en cas d'exposition : aux radiations ionisantes, à l'amiante, au chrome, au nickel, aux goudrons, aux arséniates et à certains produits chimiques.

Le rôle du tabagisme passif est prouvé : il multiplie par trois le risque de cancer du poumon, mais n'est directement responsable que de 100 cancers par an en France [5], et le rôle du papillomavirus humain (HPV), bien connu pour son rôle dans les cancers du col utérin, est discuté. Une étude récente démontre aussi l'augmentation de l'incidence des cancers bronchiques chez les sujets infectés par le VIH.

Bien sûr il existe aussi, comme pour tous les cancers, une susceptibilité individuelle d'origine génétique.

[modifier] Signes et symptômes

Radiographie d'un thorax montrant une tumeur cancéreuse.
Radiographie d'un thorax montrant une tumeur cancéreuse.

Les signes cliniques sont multiples mais souvent peu expressifs.

Les principaux symptômes sont :

  • L'apparition de crachats sanglants (hémoptysie)
  • Des infections respiratoires récidivantes ou répondant mal au traitement
  • Une toux persistante différente de celle habituelle au fumeur
  • Une difficulté à respirer (dyspnée)
  • Un essoufflement anormal
  • Une douleur dans la poitrine parfois liée à une pleurésie
  • Une douleur inexpliquée au niveau du cou, de l'épaule ou du bras
  • Une modification de la voix
  • Un amaigrissement inexpliqué, asthénie (état de faiblesse, grande fatigue), altération de l'état général.

Ces signes ne sont pas spécifiques au cancer. Cependant, il faut réaliser des examens.

[modifier] Types histologiques

[modifier] Cancers du poumon autres non à petites cellules

[modifier] Cancer du poumon à petites cellules

Biopsie d'un poumon souffrant de carcinome à petites cellules.
Biopsie d'un poumon souffrant de carcinome à petites cellules.

[modifier] Autres types

  • Carcinome bronchiolo-alvéolaire

[modifier] Traitement

Dissection d'un poumon cancéreux. Les tissus blancs sont des tissus cancéreux, les tissus noirs indiquent que la personne fumait.
Dissection d'un poumon cancéreux. Les tissus blancs sont des tissus cancéreux, les tissus noirs indiquent que la personne fumait.

Le traitement des cancers bronchique non à petites cellules fait appel aux traitements chirurgicaux, à la radiothérapie, à la chimiothérapie et aux nouvelles thérapeutiques (thérapeutiques ciblées), actuellement l'Erlotinib et le Cetuximab. Les formes précoces (Stades I et II) sont traités chirurgicalement (lobectomie ou pneumonectomie), avec une chimiothérapie complémentaire dans certains cas, appelée chimiothérapie adjuvante. Les cancers bronchiques qui ne sont pas facilement opérables en raison d'une atteinte thoracique trop importante, mais sans métastases, sont traités par chimiothérapie et radiothérapie, soit la radiothérapie après la chimiothérapie, soit en même temps (radio-chimiothérapie concomitante) pour une efficacité supérieure mais avec des toxicités importantes. Les patients avec un cancer métastatique (de stade 4 ou "généralisé") peuvent bénéficier d'une chimiothérapie et des thérapeutiques ciblées, la radiothérapie peut être administrée dans certain cas, à visée palliative, pour réduire les symptômes : par exemple pour réduire des douleurs d'une métastase osseuse. Tous stades confondus, seulement 10% des patients présentant un cancer bronchique sont en vie à 5 ans, essentiellement parmi ceux présentant un stade précoce, opérable d'emblée. Au moment du diagnostic, environ 30% des patients se présentent avec un stade précoce, 30% avec une tumeur localisée au thorax mais trop avancée pour pouvoir bénéficier d'un traitement chirurgical, et 30% avec une maladie au stade métastatique.

Les cancers bronchiques à petites cellules sont exceptionnellement traités chirurgicalement. Ce sont des cancers très chimio et radiosensibles. Quand la tumeur est localisée au thorax, elle peut être traitée par une association de chimiothérapie et de radiothérapie, qui permet une importante amélioration dans au moins 80% des cas. Il est souvent aussi administrée une radiothérapie au niveau du cerveau (dite prophylactique) pour éviter les rechutes à ce niveau, et donc augmenter les chances de guérison. Environ 20% de ces patients peuvent être considérés comme guéris à 5 ans. Mais dans 80% des cas le cancer rechute, sans grande possibilité de guérison. Quand le cancer bronchique à petites cellules est métastatique d'emblée, le traitement consiste uniquement en une chimiothérapie, avec une efficacité dans environ 60% des cas. Malheureusement le cancer rechute en général très rapidement, sans possibilité de traitement efficace. La survie médiane (50% des patients décèdent avant cette médiane, 50% des patients dépassent cette médiane) des patients avec un cancer bronchique à petites cellules métastatiques est de 9 mois.

[modifier] Suivi des patients

Il n'existe pas de modalités standardisées de surveillance des patients ayant été traités pour un cancer bronchique. Compte tenu de la faible efficacité des traitements actuellement disponibles en cas de rechute, la question est de savoir s'il est intéressant de dépister précocement une rechute de la maladie, pour administrer précocement un traitement pouvant améliorer la survie des patients. Les modalités de surveillance comprennent l'examen clinique, la radiographie thoracique, le scanner thoracique, la fibroscopie bronchique. La pratique de ces examens et leur rythmicité est très variable en fonction des équipes médicales, mais aussi du type et du stade de la maladie traitée, et du traitement préalablement administré.

[modifier] Prévention

Anatomie du poumon.
Anatomie du poumon.

La prévention des cancers bronchiques consiste essentiellement dans la lutte contre le tabagisme, puisque 90% des cas de cancers bronchiques lui sont imputés. Sans tabagisme, le cancer bronchique serait une maladie rare, alors qu'il est actuellement en France la 1re cause de mortalité par cancer…

Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de méthode de dépistage efficace du cancer bronchique. Certaines études sont en cours, avec la pratique de scanner thoracique (avec faible irradiation) chez les sujets à risque, soit les sujets fumeurs.

[modifier] Notes

  1. (en) JD Minna, Harrison's Principles of Internal Medicine, McGraw-Hill, 2004 (ISBN 0071391401), p. 506–516
  2. Inserm, année 2000
  3. Agence étatsusienne de protection de l'environnement
  4. revue Prescrire, n° 281, mars 2007, « Les risques liés à l'exposition domestique au radon »
  5. Brochure du Comité contre les maladies respiratoires, brochure Cancer du poumon, L'eviter

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes