Betar

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v · d · m

Le Betar[1] (בית"ר est l'acronyme hébreu de ברית יוסף תרומפלדור qui signifie Alliance Yosef Trumpeldor) est le sigle d'un mouvement sioniste révisionniste fondé comme mouvement de jeunesse juif en 1923 à Rīga en Lettonie, par Vladimir Zeev Jabotinsky. Il est traditionnellement considéré proche des partis politiques israeliens Herout et Likoud. Le nom de « Betar » s'inspire également du nom de la forteresse de Betar, dernier lieu de résistance juive contre l'Empire romain au IIe siècle de l'ère chrétienne. Il est actuellement dirigé par David Cohen.

L'idéologie de ce mouvement reprend les idées de Vladimir Zeev Jabotinsky et Joseph Trumpeldor ; celles-ci mettent l'accent sur la langue hébraïque, la culture juive et l'auto-défense. Le but de ce mouvement était la création d'un État juif sur les deux rives du Jourdain (reconnues par la Déclaration Balfour comme étant, a minima, la terre sur laquelle existait le pays d'Israël avant la dispersion), à une époque où l'État d'Israël n'existait pas.

Sommaire

[modifier] La naissance du mouvement

Logo du Betar
Logo du Betar
Vladimir Zeev Jabotinsky
Vladimir Zeev Jabotinsky

Durant l'hiver 1923, Zeev Vladimir Evonovitch Jabotinsky, visite Riga pendant une étape de sa tournée de conférences. Fondateur du groupe d'autodéfense juif dans la Russie tsariste, organisateur de la légion juive pendant la Première Guerre mondiale et premier prisonnier d'Akko, Zeev Vladimir Evonovitch Jabotinsky recommande l'adoption par les sionistes d'un programme plus activiste. Il appelle à l'émigration massive vers Israël et demande à la jeunesse juive de montrer l'exemple[réf. souhaitée].

Peu après que Jabotinsky ait quitté Riga, plusieurs étudiants juifs inspirés par ses propos, créèrent « l'association de Trumpeldor ». Ils se consacrent à la formation d'une nouvelle « légion juive » qui pourrait conquérir la terre d'Israël[réf. souhaitée]. Un jeune homme local appelé Aaron Propes est élu président de l'organisation qui prend le nom de Betar. Ses principes sont simples : tout doit être consacré à la réalisation de l'idéal sioniste — un État juif dans ses frontières historiques.

Pendant que le Betar étend son influence à travers la Lettonie[réf. nécessaire], Jabotinsky se rend à Paris où, en 1924, il établit l'Union mondiale des sionistes révisionnistes, parti d'opposition au mouvement Sioniste mondial. Pendant ce temps, à Riga, à la troisième conférence territoriale de l'Association Trumpeldor, les délégués décident de proposer au parti Révisionniste la création d'un mouvement de jeunesse mondial et officiel appelé Brit Trumpeldor. La proposition est acceptée. Cette même année, pendant la deuxième conférence mondiale des Sionistes révisionnistes à Paris, Aaron Propes présente la résolution du Betar.

Pendant les trois années qui suivirent, le Betar s'installe en Autriche, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, Hongrie, Lituanie, Allemagne, France et Israël. Le comité central du Brit Trumpeldor en Lettonie sert de bureau mondial du mouvement[réf. nécessaire].

[modifier] La défense de Jérusalem

Bien avant la date du août 1929, des signes avant-coureurs de troubles apparaissent.

Sir John Chancellor est nommé Haut Commissaire en Palestine. Il s'oppose à l'établissement d'un foyer national juif en Palestine. Chancellor propage la rumeur que les Juifs voudraient détruire la mosquée d'Omar à Jérusalem pour y reconstruire le Temple de Salomon. Ses fonctionnaires persuadent[réf. nécessaire] les arabes de proclamer leur propriété sur le Kotel. Les arabes avec l'approbation de l'administration britannique en Palestine commencent à persécuter les Juifs qui se rendent au Mur Occidental.[réf. nécessaire] Des pierres leur sont lancées, l'esplanade devant le Mur est recouverte intentionnellement de déjections d'ânes pendant l'office de Shabbat.[réf. nécessaire]

L'Administration britannique construit une route à travers le Kotel pour faire un raccourci vers la mosquée d'Omar. Les arabes conduisent ainsi leurs ânes[réf. nécessaire] à travers un lieu sacré pour les Juifs.

Pendant Yom Kippour, les Juifs religieux doivent placer une séparation pour se protéger des provocations arabes. Dès que le gouverneur de Jérusalem l'apprend, il interrompt l'office et ôte la séparation. Les autorités britanniques désarment les pionniers Juifs, sachant pourtant[réf. nécessaire] que les arabes avaient prévu au 23 août 1929, leur Der Tag.

La police interrompt la procession d'un cortège funèbre qui accompagne le cercueil d'un adolescent de dix sept ans poignardé mortellement. Ce geste est perçu comme un signal par les arabes. Ils arrivent nombreux de tout le pays, sur Jérusalem avec des fusils, des couteaux et des bâtons, au cri de : El Daula Manna (« le gouvernement est avec nous »).[réf. nécessaire] L'administration et la police n'interviennent pas. Les Juifs sont assassinés sous les yeux des officiels britanniques qui assistent depuis les balcons du Government House.[réf. nécessaire] Le Haut Commissaire en fonction informe la délégation Sioniste qui vient demander de l'aide qu'il avait reçu « l'ordre de ne pas tirer ».[réf. nécessaire]

C'est à ce moment que le Betar intervint.[réf. nécessaire] Le Betar utilise les armes qu'il a cachées dans des abris pour défendre Jérusalem. Un groupe d'étudiants d'Oxford se rangent du côté du Betar.[réf. nécessaire] En vingt quatre heures, le calme est revenu dans la ville. Les arabes partent dans la confusion, et se retournent contre les colonies désarmées en dehors de Jérusalem.[réf. nécessaire]

L'administration palestinienne accuse les défenseurs de Jérusalem de possession illégale d'armes et d'être des « meurtriers ». Depuis cette date de 1929, et jusqu'en 1946, lorsque l'Irgoun en reprend la responsabilité, La Plougat HaKotel du Betar (le peloton du Kotel), se présente comme défendant le Mur Occidental et le sécurisant pour les Juifs se rendant sur le site de l'ancien Temple.

[modifier] Le ZZW

Icône de détail Article détaillé : ŻZW.

Les différents mouvements de jeunesse juifs sont démantelés dès le début de la révolte du ghetto et certains de leurs anciens membres rejoindront l’Organisation militaire juive (en polonais : Zydowski Zwiazek Wojskowy, ŻZW). Cette organisation trouve ses racines dans les rangs du Betar[réf. nécessaire] et il a été fondé bien avant que les Juifs ne soient enfermés derrière les murs du ghetto de Varsovie.

Les membres de la ZZW ont été entraînés au maniement des armes avant le début de la guerre par des officiers de l’armée polonaise, dans l’intention de rejoindre la lutte pour la souveraineté juive en Erets Israel. Ils se sont organisés en cellules dans le but de mener des opérations de sabotage contre les Allemands. Il existe encore quelques liens entre le ZZW et la résistance polonaise de droite et lorsque la révolte éclate, cette dernière viendra combattre au côté des Juifs.

Le quartier général du ZZW est mitoyen de la frontière nord-est du ghetto, 7 place Moranowski. Les membres de l’organisation ont creusé sous les fondations de l’immeuble un tunnel menant à l’extérieur du ghetto.

[modifier] Idéologie

Jabotinsky conçoit le Betar comme un mouvement éducatif dont le but est d'opérer une révolution psychologique dans l'ensemble du peuple juif. « Transformer le peuple d'Israël, d'un troupeau d'esclaves battus en une Nation maître de sa force, fière, noble et cruelle ».[réf. nécessaire]

Il définit trois étapes dans l'éducation de la Nation[réf. nécessaire] :

  1. lui apprendre à se servir de ses poings (autodéfense) ;
  2. se tenir au garde-à-vous et marcher en ordre, cultiver l'harmonie des formes et du cérémonial, mépriser toute forme de négligence ;
  3. développer l'honneur, le respect de la femme, de la vieillesse, de la prière et de la démocratie.

Jabotinsky voit dans la jeunesse juive du Betar, le noyau qui façonnera et dirigera le mouvement sioniste car elle symbolise l’« Hébreu au combat, sur le front de la liberté et de la justice ».[réf. nécessaire] Jabotinsky désigne ses jeunes membres comme « les enfants de mon rêve et de mon espérance »[réf. nécessaire].

Il reste aujourd'hui, six décennies après sa mort, le chef spirituel du mouvement et reçoit toujours l'appellation Roch Betar.

[modifier] Le Betar en France

Affiche du Betar
Affiche du Betar

En France, le Betar est une milice paramilitaire qui est impliquée dans plusieurs agressions violentes, notamment celles de Dieudonné, Alain Soral, ou Ginette Hess Skandrani. Il gère aussi des activités comme l'organisation de vacances juives en Israël. C'est un groupe qui s'est donné, lors de la deuxième intifada en Israël, pour mission de combattre l'antisionisme et l'antisémitisme ainsi que de sécuriser les lieux de cultes et quartiers juifs ainsi que les écoles juives. Organisé en réseau, il rassemblerait 500 membres à Paris et Marseille notamment[réf. nécessaire]. C'est un mouvement proche du likoud. Le Betar dispose d'une branche étudiante, le Tagar, active au sein des universités où elle mène des campagnes d'affichage. Le Betar et d'autres organisations ont notamment remis le prix Goebbels de la désinformation à Charles Enderlin[2], journaliste de France 2 en charge du conflit israélo-palestinien le 26 mars 2002.

[modifier] Notes et références

  1. En français, l'usage de la graphie Bétar, conforme à la prononciation, est également fréquent.
  2. Interview de Charles Enderlin, par Elisabeth Schemla le 1er octobre 2002, 16 octobre 2005. Consulté le 3 mai 2008

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes