Bergen (Norvège)

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60° 22′ 57″ N 5° 20′ 41″ E / 60.3826, 5.3446

BergenLe quartier de Bryggen au pied du mont Floien
Sceau de Bergen
Carte de localisation de Bergen en Norvège
Pays Norvège Norvège
Région Vestlandet
Comté Hordaland
Latitude 60° 22′ 57″ N
Longitude 5° 20′ 40″ E
Superficie 465 km²
Altitude :
 • minimale
 • maximale

0 m (Byfjord-Sørfjord-Raunefjord)
987 m (Gullfjellstoppen)
Population sans
doubles comptes
244 620 hab.
(Décembre 2006)
Densité 534 hab./km²
Gentilé Bergenois
Site de la commune www.bergen.kommune.no

Bergen [ˈbærgən] est une ville du sud-ouest de la Norvège, capitale du comté de Hordaland. Bergen est la deuxième ville du pays avec 244 620 habitants au 1er décembre  2006. C'est également une ville portuaire, une ville universitaire, et un évêché.

La cité est divisée en huit bydeler (districts de la ville), équivalents administratifs de gros quartiers : Arna, Bergenhus, Fana, Fyllingsdalen, Laksevåg, Ytrebygda, Årstad et Åsane. Le centre ville occupe le bydel de Bergenhus, c’est-à-dire la ville historique qui compte environ 35 000 habitants, les autres n'étant affiliées à la kommune de Bergen qu'administrativement. Il convient aussi de signaler que beaucoup de Norvégiens tiennent compte des anciennes appellations administratives. Du temps où les districts historiques existaient, Bergen faisait partie du district de Midhordland.

Les communes limitrophes de Bergen sont Lindås, Osterøy, Vaksdal, Samnanger, Os, Austevoll, Sund, Fjell, Askøy et Meland. Elles couvrent à elles seules la majeure partie du Hordaland et six d'entre elles sont des communes insulaires. La commune de Bergen est délimitée dans sa majeure partie par des fjords : le Sørfjord et le Byfjord au nord et le Raunefjord et le Grimstadfjord à l'ouest.

Bergen est surtout une cité à l'histoire marquée par l'apport des Hommes du dehors, venu de l'au delà de la mer. La christianisation sur le plan spirituel, la Hanse sur le plan économique et politique expriment une forme de colonisation, qu'elle soit pacifique et britannico-latine, ou bien allemande et monopolistique. Le heurt des structures dominantes avec la population norvégienne, locale ou attirée des montagnes et fjords voisins, génère des formes d'aliénation, d'assimilation ou de résistance.

Depuis les Temps modernes, l'immigration des hommes du pourtour de la mer du Nord et les flux financiers encore plus lointains ont contribué à maintenir une identité spécifiquement berguenoise en Norvège. Le promeneur au hasard des rues, observateur de modestes vestiges matériels, le ressent fortement encore aujourd'hui et les archives disponibles le confirment. Ville autrefois façonnée par les dévastations subites de violents incendies, imposants de nouvelles reconstructions et de nouveaux choix d'aménagement radicaux, ville paradoxalement européenne avant de devenir pleinement norvégienne au vingtième siècle grâce à l'indépendance retrouvée et surtout aux nouveaux réseaux de transport, à commencer par le rail, Bergen est jeune et sa croissance récente et continue après les lourdes destructions de la seconde guerre mondiale lui laisse la possibilité de se forger une identité propre.

Lille Lungegårdsvannet au premier plan à gauche. Vågen à droite. Le Puddefjord au second plan
Lille Lungegårdsvannet au premier plan à gauche. Vågen à droite. Le Puddefjord au second plan
Vågen
Vågen
Vågsallmenningen
Vågsallmenningen
Bryggen
Bryggen

Sommaire

[modifier] Toponymie

Bergen est d'abord appelée Björgen, Bergvin, ou Björgvinn (graphie moderne : Bjørgvin). bjørg fait référence aux prairies qui s'étendaient battues par les vents entre mer et montagne. L'étymologie chrétienne de ce qui devient après sa fondation une ville dotée d'un excellent port fait apparaître une allusion à la montagne "berg" et à vin, pâture au sens évangélique. Le nom actuel pourrait signifier dans ce cadre culturel la pâture au sein des montagnes, composé des noms berg et engen. Aujourd'hui le nom Bjørgvin est celui de l'évêché de Bergen, compromis qui a été trouvé avec les mouvements régionalistes qui désiraient supprimer l'appellation Bergen.

[modifier] Histoire

[modifier] Au crépuscule de l'ère Viking

La cité fut fondée en 1070 par le roi Olaf III, dit le Tranquille, car son règne ne fut troublé ni par des querelles intestines ni par des guerres. Cependant on pense que les premières traces d'installation datent du IVe siècle, à la ferme d'Alrekstad, au pied d'Ulriken, qui aurait servi de résidence à un roitelet local, Alfred. Au début du XIIe siècle, l'imposteur Harald IV s'empare de Bergen et fait enfermer et aveugler le roi légitime, Magnus IV. A sa mort son fils Sigurd II est nommé roi à l'âge de trois ans mais sera assassiné en 1155 à Bergen. Magnus V est élu roi de Norvège en 1162, puis couronné par les évêques en 1164, à Bergen. C'est le premier roi norvégien à être couronné. La ville est désormais confirmée capitale du royaume de Norvège.

[modifier] L'avènement de Sverre

Icône de détail Article détaillé : Sverre Sigurdsson.
Bergen au XIIIe siècle
Bergen au XIIIe siècle

En 1176 un prétendant au trône commence à faire parler de lui : Sverre Sigurdsson. Il est soutenu par une partie de la population et par certains évêques et roitelets. Les principaux soutiens de Magnus V sont quant à eux des aristocrates. Après huit ans de guerre civile et de prises successives de villes, dont Bergen, Magnus est tué lors de la bataille de Fimreite dans l'Inner Sogn, près de la ville actuelle de Sogndal. Sverre Sigurdsson a enfin éliminé son plus grand adversaire mais ne mate tous ses opposants et tous les autres prétendants que dix ans plus tard. il se fait construire une forteresse, Sverresborg, sur les hauteurs d'Holmen; l'ilot. Il est couronné le 29 juin 1194 à Bergen. En 1197 ses opposants, les Baglers, brûlent Bergen. L'année suivante un de leurs chefs, Thorstein Kugad, tue Karl Sverkerson, gendre et jarl de Sverre à qui la ville avait été confiée. À sa mort en 1202, Sverre est enterré dans l'église du Christ à Bergen (Kristkirken på Holmen), aujourd'hui disparue. Son unique fils Håkon III est couronné seul roi de Norvège. Son règne n'a été troublé que par son décès brutal en 1204, là où celui de son père n'avait engendré que divisions et ruine dans tout le pays [1]. Mais la mort de Sverre n'apporte pas la paix. En 1207, les Baglers prennent Bergen par deux fois et détruisent Sverresborg. Le 29 juillet 1223, une assemblée réunie à Bergen confirme définitivement le droit héréditaire au trône d'Håkon IV (1217-1263). La paix revient en Norvège. Il noue des relations cordiales avec plusieurs nations d’Europe occidentale et méridionales. À l’intérieur, il remet de l’ordre dans les finances, rétablit le calme, puis cherche à apaiser la discorde entre l’État et la Papauté. Et Bergen voit son rôle de capitale renforcé par la construction vers 1260 d'une gigantesque halle, Håkonshallen, ou se mariera son fils Magnus VI Lagabøte en 1261. Celui-ci construira plus tard un donjon qui deviendra par la suite Rozenkrantårnet.

Bergen reste capitale jusqu'en 1299, quand Håkon V établit sa résidence permanente à Oslo et que Bergen est trop éloignée des autres pays scandinaves au temps des unions. Bergen avait déjà pris le dessus sur Trondheim peu de temps après sa fondation, étant beaucoup plus proche de l'Europe pour les échanges. En 1299 la ville a pour sceau un bateau viking, qui disparait bientôt au profit de sceaux arborant des châteaux[2].

[modifier] Bergen à l'époque de la Hanse

Icône de détail Article détaillé : Hanse.

Dès le XIIe siècle des marchands allemands, principalement de Lübeck, s'installent à Bergen et copient la Hanse, qui n'est encore qu'embryonnaire. La ville compte environ 7 000 habitants en 1300, tout comme Oslo, qui ne devient plus peuplée qu'à partir de 1850. À la même période, à titre de comparaison, Lübeck compte 40 000 habitants[3].

Voilà une description que nous ont laissé des soldats Norvégiens et Danois datée de 1191 qui montre la place flagrante du commerce pour la ville, dès ses débuts :

« Cette ville est la plus célèbre dans le pays, embellie avec une forteresse royale et avec les reliques de nombreuses vierges ; le corps de sainte Sunniva repose ici, sur une élévation dans la cathédrale. De plus, il y a plusieurs monastères et couvents. Un très grand nombre de personnes vit dans la ville, qui est riche, et débordante de marchandises. Il y a du poisson séché en nombre impressionnant. Navires et hommes arrivent de partout ; il y a des Islandais, des Allemands, des Danois, des Anglais, des Groenlandais, des Suédois, des Gotlandais et d'autres nations trop nombreuses pour les mentionner. Toutes les nations peuvent être trouvées ici si quelqu'un prend la peine de regarder. Il y a aussi beaucoup de vin, de miel, de farine, de beaux vêtements, d'argent et d'autres produits, et pour chacun des échanges affairés. »[4]

Dans la Saga de Sverre, ce dernier remercie les Anglais pour le miel et la farine qu'ils amènent à Bergen, mais peste contre les Allemands qui selon lui viennent trop nombreux et encouragent l'ivresse en amenant trop de vin[5].

Au XIIIe siècle la ville compte vingt églises et chapelles, deux hospices cinq monastères.

Bryggen
Bryggen

En 1240 les Hanséates obtiennent une lettre de privilège. Ils ont le monopole du transport des céréales entre l’Allemagne, puis la Pologne et la Norvège. En 1248 Le roi Haakon IV supplie les Lübeckois d’envoyer rapidement des grains à Bergen pour parer à une disette. Deux ans plus tard les Hanséates obtiennent une seconde lettre de privilège à Bergen, et en 1278 un premier comptoir commercial est créé.

En 1282 l’ordonnance de Bergen (septembre) stipule que les marchands étrangers qui n’auraient pas livré du blé, de l’orge et du malt ne pourraient pas effectuer en Norvège des achats en hiver (8 septembre - 3 mai) ni parcourir les campagnes pour acquérir du beurre, des peaux ou du bétail sur pied. Les Hanséates refusent de s’incliner. À l’instigation de Lübeck, la ligue des villes Wendes interdit le commerce avec la Norvège. De 1282 à 1285 la Hanse inflige un blocus à la Norvège. Le Traité de Tönsberg, signé le 6 juillet 1294 par Erik Magnusson, accorde aux marchands allemands un droit de séjour y compris hors du trimestre d'été (15 mai au 15 août) et des exemptions douanières à condition que les marchands ne cherchent pas à fréquenter la côte au nord de Bergen, ce qui a pour effet de ruiner l'économie marchande de Trondheim. Ce monopole n'est levé qu'en 1789[6].

En 1316 une réaction éclate pour établir une règlementation minutieuse ainsi que des droits de sortie, mais tout cela échoue après des violences de part et d'autre. La même année lors des ravages causés en Europe par une famine, la Hanse et Bergen privilégient leurs échanges de grains et de viande en contrepartie des privilèges sus-cités[7].

Bergen en 1580
Bergen en 1580

Les rois norvégiens, poussés par l'aristocratie, résistent à la pression hanséatique jusqu'à la création du comptoir de Bergen, le Kontor, en 1343, par Magnus IV de Suède qui consent universis mercatoribus de Hansa Theutonicorum la pleine jouissance des droits accordés en 1294. Bergen devient alors économiquement dépendante du commerce hanséatique, plus particulièrement de Lübeck. Les marchands allemands qui s'étaient vus déjà attribuer des privilèges comme des exemptions de taxes douanières par exemple obtiennent alors une justice spécifique et des privilèges fiscaux. Un comptoir indépendant du roi se développe, situé sur la rive nord de Vågen, le long du Tyskebryggen, le quai allemand, renommé simplement Bryggen après la Seconde Guerre mondiale.

La peste noire, qui arrive par un bateau anglais en été 1349, décime la ville et oblige les Norvégiens à se montrer plus conciliants avec la Hanse qui leur apporte l'indispensable grain polonais. Parallèlement entre 25 et 40% des fermes de la région furent désertées après la peste[8].

Les occupants de la maison du chapitre de Bergen fuient la ville pour Tusededal pour reconstruire une ville mais le mal les poursuit et les tue tous. On raconte que seule une petite fille a survécu et qu'on l'a retrouvée à l'état semi-sauvage quelques années plus tard. Elle est surnommée Rype (lagopède) pour cette raison, et après son retour à la civilisation elle hérite de tout le domaine de Tusededal[9].

En 1453, le bailli royal Olav Nielsson impose aux corporations allemandes taxes et prix de vente fixes pour protéger les artisans locaux, les prend sous sa juridiction. Devant le mécontentement du comptoir hanséatique, tenu par les villes vendes, le roi Christian destitue son bailli en geste d'apaissement, puis le rétablit deux ans plus tard, en 1455. Les Allemands du comptoir se soulèvent contre cette décision, commettant l'acte le plus violent de l'histoire de la Hanse. Pourchassant le bailli, les Allemands forcent les portes et incendient le couvent où il s'était réfugié : l'évêque, le bailli et une soixantaine de ses partisans périssent. Les responsables du massacre restent impunis[10].

Les marchands hanséatiques viennent chercher à Bergen des poissons, plus particulièrement de la morue séchée qui constitue les neuf dixièmes des exportations de Bergen. Les pêcheurs norvégiens exercent leur activité sur la côte occidentale, plus particulièrement autour des îles Lofoten. Après les avoir séchées, les pêcheurs les vendaient de bord à bord aux Hanséates[11]. Se met alors en place une véritable navette qui fait la richesse des marchands vendes : entre 14 et 30 navires, toute l'année, amènent des villes vendes à Bergen de la farine et de la bière, chargent de la morue séchée qu'ils débarquent à Boston en Angleterre et reviennent vers Lubeck avec du tissu.

L'immunité des Hanséates persiste jusqu'au XVIe siècle. En 1560 les privilèges hanséatiques sont supprimés en Norvège et les Allemands obligés de prendre la citoyenneté norvégienne, sous peine d'expulsion (ce système a peut-être commencé vers 1536). À Bergen des organisations de métiers sont nationalisées et substituées à celles des Allemands de 1558 à 1764 pour la dernière. Le pouvoir de la Hanse à Bergen est brisé par Kristofer Walckendorf en 1599, même si comme il a été déjà dit le comptoir fonctionne encore deux siècles, jusqu'à la levée du monopole[12]. Le monopole des Hanséates est brisé par les navires hollandais, mais surtout danois et norvégiens.

L'intrusion hanséate à Bergen a empêché un développement économique et surtout commercial autonome de la Norvège. Certains secteurs ont toutefois profité du commerce hanséatique international. Les produits d'échanges disponibles à Bergen ont pu amoindrir les famines et les troubles qui ont suivi la peste noire[13]. Selon l'historien norvégien Alexander Bugge, l'action politique menée par la Hanse au sein de l'Union de Kalmar a eu bien moins d'effets que l'effacement du commerce indigène. De même, l'Islande a été ruinée par l'interruption du commerce avec Bergen, ainsi que par le peu de scrupules des marchands allemands et il est probable que l'abandon des colonies du Groenland soit dû en partie aux mêmes raisons[14].

Mais la Hanse n'a pas apporté que ses navires et sa farine : elle a contribué à pousser la Norvège dans la Réforme. Le luthéranisme qui est prêché par le moine Antonius en 1525 touche les Allemands de Bergen dès ce moment. À peine onze ans plus tard, la ville est passée à la Réforme.

Panorama de Bryggen
Panorama de Bryggen

[modifier] L'époque moderne et contemporaine

Sandviken et ses corderies en 1740.
Sandviken et ses corderies en 1740.
Vågen et Nordnes en 1848.
Vågen et Nordnes en 1848.

En 1578, de grosses souris jaunes s'abattent sur la ville[15].

En 1593 Johanne Jensdatter Flamske fut accusée d'infliger des maladies aux gens, de lire des livres interdits et d'avoir des pouvoirs surnaturels. Voilà un des témoignages qui la conduisit au bûcher de Nordnes le 16 avril 1594 :

« Mais la nuit précédente vinrent beaucoup de chats de la fenêtre de Johanne, faisant tellement de bruits étranges que des gens furent effrayés. Ensuite, Jacob Engils, un maçon qui était sur place, demanda « Dieu nous protège, d'où viennent tous ces chats maléfiques ? » Johanne répondit « Cher petit Jacob, frappe juste doucement sur le mur et ils s'en iront. » Après qu'il eut fait cela, ils disparurent immédiatement, mais bientôt, cette même nuit du nouvel an, vint une grosse tempête qui causa beaucoup de dégâts. »[16]

Jusqu'au début du XXe siècle la ville était spécialisée dans la fabrique de cordes, effectuée dans des bâtiments très longs, pour la plupart situés à Sandviken ou encore à Sydnes et à Nygård.

Durant l'époque moderne et contemporaine, les vieilles familles et les élites de Bergen continuèrent à se construire d'immenses empires d'échange et de richesses, dont les meilleures preuves sont les bâtisses luxueuses parsemées en ville[17].

La ville fut dotée du téléphone en 1882 et de l'électricité en 1900[18].

[modifier] Batailles et conflits

Icône de détail Article détaillé : Constructions défensives de Bergen.

[modifier] La rébellion avortée

Le 24 février 1181, en pleine nuit, les vigies aperçurent une flotte de longs-bateaux (langskip) entrant dans la baie, accompagnée des bruits typiques que font des hommes s'armant et se préparant au combat. C'était une flotte de fermiers propriétaires du sud de Bergen menée par un certain Jon Kurtiza (ou Kutiza) qui entreprirent une action pour surprendre Sverre. Aussitôt les trompettes sonnèrent et aux quatre coins de la ville les soldats du roi se réveillèrent et se rendirent là où les ennemis semblaient débarquer de partout. Les envahisseurs furent toutefois massacrés, et ceux qui ne réussirent pas à s'enfuir en bateau tentèrent vainement de s'éloigner en nageant. La plupart des fuyards s'allièrent à Magnus ou demandèrent la paix à Sverre quand celui-ci vint peu après dans le Hardanger avec une flotte. Il semblerait que Magnus n'ai pas eu de rôle dans cette bataille, puisqu'il partait du Danemark pour rejoindre Oslo à ce moment là[19].

[modifier] La bataille de Nordnes

Nordnes est la petite péninsule qui sépare Vågen du Puddefjord. Jusque vers 1400 seule la partie nord de Vågen était urbanisée et la péninsule était inhabitée, ou presque. Le 31 mai 1181 eu lieu la bataille de Nordnes, conflit naval qui s'est déroulée à quelques encablures du port. Magnus V revenait du Danemark où il était allé chercher du soutient avec ses 32 navires, et tomba nez à nez avec la flotte de Sverre Sigurdsson qui lui descendait de Bergen vers la région d'Oslo. Inférieure en nombre, la flotte de ce dernier se replia dans les eaux de Bergen où elle remporta tout de même la victoire. Ou plutôt une demi-victoire, ses opposants ayant fui croyant leur chef Magnus mort. Sverre se replie donc sur Nidaros (Trondheim) sans avoir réellement affaibli son adversaire[20].

[modifier] L'assaut des Vitalienbrüder

On les connait aussi sous le nom de Victual Brothers, de Vitalian Brotherhood, ou encore de frères des victuailles. Ces pirates servaient les ducs de Mecklembourg contre le Danemark et ses alliés, dont la Hanse de Lübeck. Ils mirent à sac Bergen en 1393. En 1398, certaines villes de la Hanse aidées par les Chevaliers Teutoniques boutèrent les Vitalienbrüder de leur fief, sur l'île de Gotland. Cela en était finit de l'ordre pirate qui cependant se divisa, et une nouvelle organisation autoproclamée les Likedeelers fut crée et terrorisa la Baltique jusqu'en 1440. Bergen fut mise à sac et incendiée en avril 1429 par Bartolomeus Voet à la tête de sept navires et de 400 hommes[21].

[modifier] La bataille de Vågen

Icône de détail Article détaillé : Bataille de Vågen.
Bataille de Vågen en 1665
Bataille de Vågen en 1665

La bataille de Vågen fut une bataille navale opposant une flotte marchande hollandaise et une flotte de guerre anglaise. Elle se déroula en août 1665 et fut un événement de la seconde guerre anglo-hollandaise. Le roi du Danemark et de Norvège prit parti pour les Anglais mais les ordres étant arrivés quatre jours trop tard, les officiers norvégiens prirent celui des Hollandais. La flotte anglaise, bien que possédant une puissance de feu importante, fuit devant celle des forteresses bergenoises, la fumée qui l'aveuglait et la précision des canonniers hollandais. La plupart de ses navires ressortirent très endommagés de la bataille et se replièrent près de l'île d'Herdla, derrière Askøy, à l'endroit même où quatre siècles plus tard la Luftwaffe installa une de ses plus grandes bases en Norvège. La flotte hollandaise consolida sa position et ferma le port en attendant des renforts pour pouvoir quitter la région sans risquer une seconde opération anglaise.

[modifier] La Seconde Guerre Mondiale

Kvarven en 2006. En arrière-plan, Hellen.
Kvarven en 2006. En arrière-plan, Hellen.
Icône de détail Article détaillé : Festung Bergen.

Les Allemands avaient nommé leur opération d'invasion de la Norvège Weserübung. Les forces engagées étaient divisées en plusieurs groupes. Le groupe I fut chargé de Narvik, le groupe II de Trondheim, le groupe III devait prendre Bergen. Opération risquée, la ville étant à un coup d'aile des bases écossaises de la RAF et assez éloignée de celles de la Luftwaffe. Bergen fut prise dans la matinée du 9 mai 1940 après des escarmouches entre la Kriegsmarine et les forts de la ville. L'armée norvégienne, désorganisée et non mobilisée, n'a pu se défendre que du côté de Voss (en particulier la 4e D.I) et dans les fjords au sud de Bergen. Pendant plusieurs jours, aucune disposition sérieuse n'a été mise en place pour la sécurité des soldats allemands, ce qui aurait pu être un atout pour une résistance mieux organisée. De plus, le commandant en chef de la Home Fleet, Sir Charles Forbes, voulait attaquer Bergen par surprise mais l'amirauté en décida autrement malgré une supériorité aéronavale franco-anglaise écrasante. Le 11, quand l'amirauté se décida d'écouter Forbes, une quelconque opération fut rendue impossible par les forces aériennes de la Luftwaffe déployées dans la zone. Cinq jours après la prise de la ville, les chenaux alentours étaient minés[22].

La croix gammée flotta sur les forts bergenois jusqu'à la libération.

Le principal intérêt de Bergen était sa position stratégique et son rôle dans la guerre sous-marine. À la fin de la guerre plus de 190 sous-marins étaient passés par les abris de Bergen.

Bergen connut son lot de tragédies, sous les bombes avec la destruction d'un pensionnat ou avec l'explosion d'un navire cargo hollandais en 1944.

[modifier] Les incendies, façonneurs historiques de la ville

Skansen, caserne construite en 1903, de nos jours démobilisée.
Skansen, caserne construite en 1903, de nos jours démobilisée.
Torgallmenningen.
Torgallmenningen.

Bergen, étant construite majoritairement en bois, a toujours été ravagée par les flammes. Les derniers incendies datent de 1944 et 1955. En 1756, 1 600 maisons avaient brûlé, et en 1702, 80% de la ville et la quasi-totalité des archives avaient été détruites. Vers 1900 un incendie ravagea Torget à l'endroit où s'élèvent désormais d'imposants bâtiments en pierre, contrastant avec les petites baraques de Bryggen[23].

En 1916 ce fut le tour de Torgallmenningen, dont les magnifiques demeures ont été remplacées par des bâtiments de style Art nouveau, fonctionnaliste et même Néoclassique. Il y eut 3 000 sans abris et 400 maisons détruites[24].

Lors du même incendie, craignant pour leur vie, les autorités libérèrent tous les détenus de la prison. Le lendemain, seulement un ou deux n'y retournèrent pas[25].

Pendant l'incendie de 1955, le quartier de Bryggen, l'un des trois derniers quartiers de la ville construits en bois, a été partiellement détruit (les six maisons les plus à l'ouest), puis rénové dans les années 1980 après qu'eurent lieu des fouilles archéologiques sur les espaces brûlés. Le rapport d'incendie indique que les pompiers sont partis de leur caserne une minute après l'alerte et arrivés sur place deux minutes plus tard. Ils ont utilisé 10 000 tonnes d'eau, depuis 34 lances sur terre et 35 sur mer. Le rapport est très précis : le navire de lutte anti-incendie n° III est arrivé sur place 30 minutes après les premiers pompiers, s'est placé à 183 mètres du lieu de l'incendie et a utilisé 12 lances et 4 032 tonnes d'eau. Une lance fut accidentellement brisée lors des opérations[26].

Les pompiers de Bergen sont une part très importante de l'histoire de la ville, tout comme les casernes. À la base ils formaient un corps de volontaires exonérés d'impôts et le service a été réorganisé en 1863 en un service municipal et régulier. Sur les hauteurs de la ville, il y avait des tours de garde pour guetter la moindre fumée suspecte. De cette époque il reste le Corps de Garde (en français dans le texte) à Nordnes et Skansen sur Fløyen. Une chose qui amuse les Bergenois est que souvent les touristes prennent la caserne de Skansen pour une église. La caserne principale actuelle est vieille de plus d'un siècle, et, ironiquement, a vu tous les patés de maisons l'entourant partir en fumée en 1916. Elle est actuellement transformée en musée, une nouvelle caserne plus grande et plus moderne ayant été mise en service en 2006 sur les rives du Store Lungegårdsvann.

De nos jours si un feu se déclarait dans un vieux quartier, il serait impossible pour les pompiers de l'atteindre rapidement et ce à cause de l'étroitesse des rues et de leur inclinaison. Ce serait une catastrophe pour la ville car les vieilles maisons prendraient feu les unes après les autres comme des allumettes. Les propriétaires de maisons en bois (trehus) sont incités à avoir une échelle de secours à l'étage. Les sprinklers, tuyaux et détécteurs de fumées sont aussi très répandus. Entre les rues (gate) et les places (torg, dans le sens de marché), on trouve des places et des larges rues avec le suffixe -allmenningen, comme Torgallmenningen ou Murallmenningen, qui sont censées être des espaces brise feu. Signifiant littéralement rue de tous les hommes, il était interdit de construire dessus ou de les encombrer.

[modifier] Géographie

[modifier] Localisation

Localisation de la commune de Bergen dans le comté de Hordaland
Localisation de la commune de Bergen dans le comté de Hordaland

Bergen se situe dans le sud-ouest de la Norvège, dans le comté de Hordaland dont elle est le chef-lieu. La ville est située à l'extrémité d'une péninsule formée par de nombreux fjords s'avançant dans les terres. Un archipel et trois iles plus massives situés à l'ouest la protège de la mer de Norvège.

[modifier] Relief

Bergen en 1768
Bergen en 1768

La kommune de Bergen s'étale dans plusieurs vallées, en bord de mer. La plus grande de ces vallées est Bergensdalen. Le sceau de la ville représente un château, probablement l'une des nombreuses forteresses de la ville, sur sept sommets.

Son centre ville, Bergenhus, est situé sur les bords d'un fjord, le Puddefjord. Par le passé celui-ci a été modifié par la main de l'homme et son fond a été transformé en petite baie. De même, l'immense fontaine de la place centrale était à la base reliée à cette baie par l'est jusque dans les années 1920. La baie de Vågen a, quant à elle, été calibrée et asséchée au fil des siècles pour obtenir un port dégagé et rectiligne. Le centre ville lui même est construit sur une zone vallonnée. De nombreux lacs parsèment le territoire de la commune. Le plus grand est Kalandsvatnet (3,30 km²).

La limite de pousse des conifères (barskoggrense) se situe à environ à 400 m.

[modifier] De syv fjell

Ulriken vu du centre ville
Ulriken vu du centre ville

Proche de l'Atlantique Nord, la ville historique s'étend entre sept montagnes boisées, connues sous l'appellation De syv fjell. On devrait cette métonymie à Ludvig Holberg, même si elle est parfois attribuée à d'autres personnalités locales.. Plusieurs d'entre elles composant le même massif, Byfjellene, et d'autres ne sont pas visibles de la ville, ce qui entraîne donc des discussions sans fin sur le fait que telle ou telle montagne fait partie des "sept". Mais on sait que le chiffre sept a très souvent été utilisé pour sa symbolique. On évoque le plus souvent les sommets suivants :

Les sept montagnes de Bergen sont présentes, entre autres, sur le sceau de la ville, sur l'emblême du journal Bergens Tidende et sont aussi sculptées et symbolisées par sept points sur plusieurs bâtiments de la ville.

Bergensdalen au premier plan, Løvstakken au centre, Store Lungegardsvannet, Bergenhus et Fløyen à droite.
Bergensdalen au premier plan, Løvstakken au centre, Store Lungegardsvannet, Bergenhus et Fløyen à droite.

[modifier] Urbanisme

[modifier] La ville

Bergen en 1864
Bergen en 1864
Bergen en 1885
Bergen en 1885

Voici une brève description des différentes zones du centre ville. Un Bergenois cite son quartier quand il dit ou il habite, tout comme un Parisien cite souvent une station de métro. Ces quartiers sont définis sur des critères historiques et sur l'évolution progressive du bâti[27]:

  • Vågen est le port. C'est le berceau de la ville.
  • Le Puddefjord est le fjord situé au sud du centre ville.
  • Le Store Lungegårdsvann est le lac relié au Puddefjord.
  • Le Lille Lungegårdsvann est le lac situé en centre ville, relié au Store Lungegårdsvann jusque dans les années 1920.
  • Skuteviken et Bergenhus sont au nord de Vågen, c'est l'ancienne forteresse royale.
  • Sandviken et Ytre Sandviken sont situés au nord des précédents.
  • Ladegården, entre Stuteviken et Sandviken, est situé sur le flanc de Sandviksfjellet.
  • Bryggen est à l'est de Bergenhus, c'est le vieux port et le vieux quartier marchand. C'est la première zone de la ville à avoir été construite, excepté Alrekstad.
  • Fjellet, Skansen, Eidemarken, Stølen et Kalfaret sont les zones pavillonnaires situées sur le flanc du Fløyen et le long du Store Lungegårdsvann.
  • Vågsbunnen est le fond du port où se trouve le marché aux poissons, Torget.
  • Sentrum est composé de Torgallmenningen et ses de rues alentours.C'est est l'endroit le plus animé de la ville et c'est à que l'on fait son shopping. La zone reconstruite après un incendie en 1916 dans le style fonctionnaliste et art nouveau. C'est aussi le centre administratif avec la mairie, et les anciennes institutions: Tinghuset, prison, maison de correction, ancienne mairie...
  • Marken est au sud est de Sentrum, longe Lille Lungegårdsvannet jusqu'au la gare.
  • Strandsiden se trouve sur la rive sud de Vågen, à l'est de Torgallmenningen et présente en certains endroits la même architecture pour la même raison.
  • Nordnes est la pointe de la péninsule qui se trouve entre Vågen et le Puddefjord. On y trouve un fort, Fredriksberg, l'aquarium, et un parc. On y brûlait les sorcières.
  • Verftet et Nøstet sont au sud-est de la péninsule et forment la zone industrielle. On trouve une ancienne conserverie et des vieilles maisons à Verftet. Nøstet a été bombardé pendant la dernière guerre, ce qui explique le mélange d'architectures.
  • Sydnes, au sud de Nøstet, est une zone portuaire et en partie universitaire.
  • Engen, la prairie, entre Sentrum et Sydnes, est un ancien espace vide qui servait aux parades militaires et aux entraînements, on y trouve le théâtre depuis un siècle.
  • Nygård est au sud-est un quartier résidentiel et universitaire. On trouve des façades néoclassiques, construites vers 1900. C'est aussi la city locale pour sa partie occidentale.
  • Mølhenpris, parfois appellé Vestre Sydnes, est situé au sud de Nygård et en est séparé par une colline rocheuse Nygårdhøyden. C'est un quartier populaire avec des rues à plan carré, qui tranchent avec l'urbanisme labyrinthique la ville.
  • Byparken est le parc situé entre de Lille Lungegårdsvannet et Torgallmenningen.
  • Nygårdsparken est un parc de style anglais sur la colline de Nygård.
  • Nordnesparken est un parc situé à la pointe de Nordnes.
  • Carte[pdf]
  • Evolution du bati
  • Quartiers du centre ville

En 1798, La Tocnaye souligne le contraste existant entre la diversité de couleur des maisons de Bergen, et le paysage accidenté et sauvage qui isole la ville du reste du pays : « La région de Bergen est indéniablement la plus stérile et la plus montagneuse de ce royaume. » Il a aussi été très impressionné par le confort et les aménagements de la ville[28].

La ville s'est développée autour de Vågen et sur la péninsule de Nordnes avant de s'étaler à l'est, au nord puis au sud. L'architecture vernaculaire et typique de Bergen se retrouve particulièrement à Verftet, dans la partie ouest de Sydnes, à Fjellet, Skuteviken, et Marken. Ces quartiers sont éloignés les uns des autres et ont été épargnés par les incendies ces deux derniers siècles.

[modifier] Les maisons

Strangeplassen
Strangeplassen
Strangehagen
Strangehagen
Bryggen
Bryggen

Voilà ce que dit Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec de la ville en 1767 :

« La ville est très grande. Les rues ne sont pas droites, et sont irrégulièrement pavées avec de petites et grandes pierres, mais sont gardées très propres. Les maisons, malgré qu'elles soient construites en bois, ont une apparence très plaisante due à la diversité des couleurs avec lesquelles elles sont peintes. La ville de Bergen doit contenir 3 000 maisons et 20 000 habitants. »[29]

En 1824, les Norvégiens Lyder Sagen (1777-1850) et Herman Foss (1790-1853) donnent dans leur Bergens beskrivelse (Description de Bergen) les caractéristiques architecturales suivantes :

« Bergen dans sa totalité ne contient pas d'élément d'austérité ancienne. L'amitié et la gratitude sont les sentiments dominants. On voit à la fois qu'il n'y a ni façades splendides, ni processions attendues ici. De plus, ici rien n'est grand, rien n'est imposant, excepté la nature monumentale elle même dont la cité est entourée. L'idée d'une industrie citoyenne calme et se sentant bien chez elle vient à vous lors de promenades dans les rues de la ville. L'œil de l'architecte sera offensé par les rues étroites et non droites, les nombreux angles et coins inattendus, les petites maisons de bois sans symétrie, les pignons pointus et difformes, mais les gens associeront cette apparence inattractive avec vivre dans ces petites maisons jolies et accueillantes éparpillés de manière abandonnée. Toutes ces serrures d'étain polies et des marches blanchies à la chaux vous laissent supposer un ménage bon et propre, et celui qui est ennuyé par le vide derrière les élégantes mais lisses marches de marbre, se sentira bien en marchant sur ce grès vulgaire mais fiable. Bergen est lumineuse et animée. Lumineuse car elle possède beaucoup de squares et de jardins, et parce que les maisons à part quelques exceptions, ont seulement un ou deux étages, donc les rues, malgré leur étroitesse ne deviennent jamais sinistres. Et enfin parce que les maisons sont peintes de couleurs lumineuses, principalement en blanc. La ville est animée parce qu'elle est lumineuse, et parce qu'il y a beaucoup de gens et beaucoup d'échanges. »[30]

Les maisons étaient traditionnellement petites, construites de bois dans des rues étroites et pavées aux trottoirs dallés. Le toit a généralement des angles pointus et descend bas. Ce type de construction est du à plusieurs choses :

  • Environnement escarpé et pentu entre collines ;
  • Abondance de bois comme matériel de construction ;
  • Pluie abondante. La caserne de Skansen, dans des proportions différentes, suit aussi ce modèle.

Pour cette architecture vernaculaire il n'existe pas de dessins ou de plans originaux. En fait il n'y a apparemment jamais eu de plans de construction. Cela s'est fait seulement à partir de 1899 quand la loi l'a rendu obligatoire. L'Union des architectes de Bergen et la branche locale de la Préservation des Monuments Norvégiens Anciens ont mesuré et dessiné plusieurs de ces maisons. En 1980 eu lieu une grande inspection initiée par le département culturel de la ville et par le photographe Øivind Hartvig Berger[30].

L'histoire urbaine de Bergen a été marquée par des destructions dues aux guerres et aux incendies. Certains quartiers sont composés de maisons anciennes comme d'immeubles datant des années 1950, en particulier à Nøstet et à Nordnes, ce qui donne une touche hétéroclite au tout, et un côté moderne à la ville, car ils ont été plutôt bien intégrés à l'environnement. L'enchevêtrement d'immeubles aux façades de verre, de maisons traditionnelles et d'espaces verts donnent un cachet unique à la cité. Quelques erreurs architecturales mises de côté, l'administration de la commune fait tout son possible pour que la ville conserve son cachet historique : ici peu de fast foods clinquants, pas de passages piétons peints par terre, peu de plots, de poubelles ou de bancs qui sautent aux yeux. La traditionnelle marque au grand M utilise le cuivre et non le plastique jaune, les pavés de différentes couleurs forme les passages cloutés, les bancs sont en granit ou en bois.

[modifier] Climat

Diagramme climatique de Bergen
Diagramme climatique de Bergen
Distributeur de parapluies
Distributeur de parapluies

La ville bénéficie d'un climat océanique tempéré. Les amplitudes thermiques sont faibles, les hivers sont doux et les étés sont arrosés.

Bergen est surnommée la ville de la pluie ou la Seattle européenne. Ses précipitations annuelles moyennes s'élèvent à 2 250 mm. Les plus fortes pluies enregistrées en une seule journée ont cumulé 192,2 mm. Jusqu'à récemment il y avait dans certaines rues des distributeurs de parapluies. Une blague est bien connue des Bergenois. Un touriste demande à un enfant si la pluie s'arrête quelquefois de tomber à Bergen. « Je ne sais pas, je n'ai que huit ans » répondit celui-ci. Un dicton local dit aussi que « tous les Norvégiens naissent des skis aux pieds sauf les habitants de Bergen, qui naissent un parapluie à la main. » S'il pleut autant à Bergen, c'est parce que la ville est entourée de montagnes: les nuages venus de l'océan se brisent et se vident sur les montagnes.

Grâce au Gulf Stream, courant marin chaud qui naît sur les rives du continent américain, la ville est toutefois une des plus chaudes de Norvège. Bien que situées sur une latitude proche, Oslo et Bergen ont des températures moyennes différentes : à Bergen et sur la période 1991-2005, elles étaient de 2,8°C en janvier, 15,1°C en juillet et 8,2°C sur l'année. Pour Oslo, les températures étaient respectivement de −2,3°C, 17,3°C et 6,6°C.

C'est aussi une des villes de Norvège où il neige le moins, on compte trois jours de forte neige (>25cm) par an. Stavanger n'en compte aucun, tandis que Lillehammer en compte 110.

[modifier] Économie et transports

[modifier] Un port

Vågen
Vågen

On a retrouvé des constructions portuaires datant de la fondation de la ville. Aux XIIIe et XIVe siècles, la forteresse de Bergenhus a été développée et comprenait une halle, Håkonshallen (la halle d'Håkon), Rosenkrantztårnet (la tour Rosenkrantz), ainsi que d'autres bâtiments et des églises. À la base entourée d'eau, cette forteresse comprenait sous le château un abri à bateaux (naust) de 54,9 mètres sur 36,6, probablement construit vers 1247. D'autres abris à bateaux ont été retrouvés à l'emplacement de l'aéroport de Flesland, de 40 mètres sur 16[31].

Jusqu'en 1367 ou 1369, Bergen était le port d'où appareillait le Grænlands knørr, l'ultime liaison annuelle entre les comptoirs groenlandais et la Norvège. À l'aube des temps modernes s'est développé Bradbaken, un chantier naval qui ancre définitivement la ville comme port important, dont on a retrouvé des vestiges et des bâtons gravés après l'incendie de 1955. Au XVe siècle, les liens outremers baissent relativement avec l'abandon des colonies groenlandaises et l'autonomie islandaise. La Suède gagne alors en puissance. En 1794, malgré le développement du port de Tromsø, les pêcheurs du Nordland continuent de vendre leurs prises à Bergen[31]. Léopold Von Buch pensait qu'ils perpétuaient inconsciemment l'oppressant monopole des marchands allemands que leurs ancêtres avaient connu mais il semblait oublier que ce voyage était une expédition annuelle très importante[32].

La manière dont on chargeait les bateaux au Moyen Âge s'est perpétuée jusqu'au XXe siècle à l'aide d'un balancier servi par trois hommes.

Vieux de près de dix siècles, le célèbre marché aux poissons
Vieux de près de dix siècles, le célèbre marché aux poissons
Le trois-mâts Statsraad Lehmkuhl à Bergen
Le trois-mâts Statsraad Lehmkuhl à Bergen

Le premier quai pour bateaux de croisière est construit en 1917[33].
Le port de Bergen est de nos jours le deuxième de Norvège et est notamment le lieu de départ de l'Express Côtier (Hurtigruten), véritable institution norvégienne. Une flotte de onze navires assure le ravitaillement de 34 ports, et des croisières, le long de la côte entre Bergen et Kirkenes à la frontière russe. Le port peut accueillir par ailleurs des gros paquebots et ferries. 150 000 passagers débarquent à Bergen tous les ans.

Jusqu'aux années 1980, la principale activité de la ville était l'exploitation des ressources halieutiques. Le pétrole pris la suite, même si la pêche reste l'héritage indéniable de Bergen. Le marché au poisson est un point central de la ville où l'on peut trouver différents sandwichs de poisson, de crabe et de baleine. Ce marché existe depuis le XIe siècle environ, et constitue l'un des points forts de la tradition de la ville. Pour les habitants, ce marché est très célèbre. Il est cependant excessivement cher et la plupart des clients sont des touristes. L'hiver, on ne compte que quelques étals.

En 1993, pendant une tempête, une plate-forme pétrolière s'est écrasée contre le pont enjambant le Puddefjord.

Bergen est le port d'attache du navire-école Statsraad Lehmkuhl, l'un des plus grands trois-mâts du monde, long de 98 m.

[modifier] Industrie et commerce

  • Principal héliport pour les liaisons avec les plates-formes pétrolières de la mer du Nord.
  • Industries liées directement ou indirectement au pétrole, au forage et au gaz.
  • Aquaculture.
  • Agro-alimentaire
  • Port de pêche.
  • Port à conteneurs. Troisième d'Europe (100 millions t/an et plus de 50% des cargos passant en Norvège).
  • Point de départ de nombreux supplies vers les plates formes pétrolières.
  • Siège de TV2.
  • Activités bancaires et financières.
  • Activité militaire importante, principalement navale (Sverresborg et Håkonsvern).
  • Tourisme : lieu de séjour ou d'escale.
  • Grands centres commerciaux régionaux.

[modifier] Transports

Bergensbanen
Bergensbanen

Bergen Lufthavn, l'aéroport international de Flesland, lie la ville au reste de l'Europe par les airs. Depuis quelques années plusieurs compagnies low-cost proposent des vols à des prix très abordables.

Sur les rails, Bergensbanen, le train, relie depuis 1909 Bergen à Oslo via Voss et 18 autres stations. Le point le plus haut de cette formidable ligne, qui traverse le Hardangervidda, culmine à 1 237 m, près du village de Finse. La gare actuelle quant à elle a été construite en 1913[34]. Auparavant, elle se situait à l'emplacement actuel du musée d'art. Avant de relier Bergen, la ligne Bergen-Voss fnctionnait simplement sous le nom de Vossbanen.

La ville est accessible en ferry depuis, entre autres, Newcastle, Hanstholm, Hirtshals, Stavanger, Lerwick (Shetland), Tórshavn (Féroé) et Seyðisfjörður (Islande).

L'autoroute E39 longe la côte, et la route européenne E16 file à l'est sur Voss jusqu'à Oslo. Des bus font plusieurs liaisons quotidiennes avec toutes les villes moyennes du sud et du centre du pays. En 1799 quand Windham et La Tocnaye font le trajet de Molde jusqu'à Bergen, ils mettent 18 jours alors qu'il n'y a que « 40 miles à vol de corbeau. »[35]

Deux anneaux à péage ceinture le centre ville (les revenus financeront le métro léger), et certains tunnels des environs sont payants. En revanche les ponts à péage d'Askøy et de Nordhordland ne sont plus payants depuis fin 2006. Danmarkplass, au sud de la ville, le plus gros carrefour du pays 50 000 véhicules y passent quotidiennement.
La municipalité est responsable de 605 kilomètres de route, 262 kilomètres de trottoir, 19 kilomètres de route pavée, 100 kilomètres de piste cyclable, ainsi que de 9 000 marches, 9 000 panneaux routiers, 2 400 dos-d'âne, 211 ponts et 21 quais[36].

Localement, la compagnie Tide (ex-Gaia Trafikk) assure la quasi-totalité des transports en bus de ville et trolleybus avec une flotte impressionnante de 1 040 bus et 8 trolleys en 2006. Bergen est la seule ville scandinave dotée de de trolleybus. Le tramway, qui avait été inauguré en 1897, a fermé en 1965. Un métro léger allant du centre-ville à Nesttun (9.8 kilomètres) devrait être inauguré en 2010. A terme, plusieurs lignes sont prévues. Un petit bateau, Beffen, fait par ailleurs la navette entre les deux rives de Vågen, et un autre petit bac part de Torget pour relier l'aquarium de Nordnes.

De plus, un funiculaire, Fløibanen, relie le centre ville au sommet du Fløyen, et un téléphérique le relie à celui d'Ulriken.

[modifier] Une administration à part

Institutions élues
Institutions élues
Conseil de la Ville
Conseil de la Ville
Département du chef commissionnaire
Département du chef commissionnaire

La ville est actuellement dirigée par une coalition de centre-droit composée des conservateurs du parti Høyre, des libéraux de Venstre et des Chrétiens Démocrates. Depuis 2000 la commune est sous un régime parlementaire spécifique composé de deux entités aux pouvoirs différents (byråd), comme à Oslo. Les autres communes du pays sont dirigées par un système de conseil municipal standard.. Les deux personnes qui sont à la tête de la ville représentent le parti Høyre. Oslo fonctionne aussi sous ce système, qui donne plus de poids à l'opposition qu'une mairie normale.

[modifier] Le Conseil de la Ville

C'est l'autorité suprême de la ville. Il est constitué de 67 représentants élus pour 4 ans par la population et présidé par le maire. Il prend les décisions majeures concernant la cité : budget, développement et services proposés aux citoyens.

Le maire est en ce moment Herman Friele. Son mandat se termine en 2007.

Bergen Bystyre 2003-2007
Høyre (conservateurs) 18 (14)
Arbeiderpartiet (socialistes) 16 (20)
Fremskrittspartiet (droite) 11 (13)
Sosialistisk Venstreparti ("gauche-socialistes") 8 (5)
Rød Valgallianse (alliance communistes/maoist réformée) 4 (4)
Kristelig Folkeparti (démocrates chrétiens) 4 (7)
Pensjonistpartiet (parti des retraités) 2 (1)
Venstre (centristes, parti libéral-social) 2 (2)
Senterpartiet (centristes, lobby paysan) 1 (1)
Uavhengig 1
Total 67

[modifier] Le Gouvernement de la Ville

Il gère les services et administrations de la cité, fait des propositions au Conseil de la Ville et est responsable de l'application des décisions prises par celui-ci. Il est élu par le conseil de la ville et est formé de 5 commissionnaires qui ont chacun un rôle de ministre. Le chef commissionnaire est Premier Ministre de Bergen. Le chef de l'exécutif du département est appelé Directeur du Département. La chef commissionnaire actuelle est Monica Mæland, elle a plus de pouvoir que le maire.

[modifier] Divisions administratives

Bergen s'est étendue plusieurs fois en incorporant des zones urbaines avoisinantes.

  • 1877 : Les paroisses appartenant à l'église Korskirken (Sandviken, Møhlenpris, Nygård, Lungegården et Kalfaret) sont rattachées à Bergen
  • 1916 : Årstad est rattaché Bergen.
  • 1921 : Gyldenpris est rattaché à Bergen au lieu de l'être à Laksevåg.
  • 1955 : Fyllingsdalen est transféré de Fana à Bergen
  • 1972 : Les municipalités suivantes sont fusionnées en une seule municipalité appelée Bergen : Arna, Bergen, Fana, Laksevåg, Loddefjord (auparavant partie de Laksevåg).
  • 1972 : Bergen cesse d'être un fylke à part entière.
  • 2000: Loddefjord est de nouveau rattaché à Laksevåg.
  • 2004: Les huit bydeler de Bergen perdent leur centres administratifs, et deviennent des unités de l'administration de la kommune.

[modifier] Quelques chiffres

Mélange des cultures sur un quai millénaire
Mélange des cultures sur un quai millénaire
Lille Lungegårdsvannet et à droite, la mairie
Lille Lungegårdsvannet et à droite, la mairie

Pour l'année 2003, sauf précisions[37].

  • Taux de chômage : 3,5 %.
  • 72 % d'actifs dans la tranche d'âge 16-74 ans dont 93 % de salariés et 4 % d'indépendants.
  • Environ 30 % d'emplois concernent la santé, le social ou l'éducation.
  • 115 000 emplois dans la ville.
  • 20 000 PME.
  • Taux de personnes étrangères : 4 %. En 2003, il y avait à Bergen 17 344 étrangers dont :
    • Chili : 1 208
    • Irak : 1 194
    • Vietnam : 1 149
    • Sri Lanka : 950
    • Royaume-Uni : 871
    • Bosnie : 753
    • Suède : 700
    • Danemark : 680
    • Allemagne : 619
    • Iran : 548
  • En 2001, 922 appartements furent construits.
  • Taux de participation aux élections nationales de 2001 : 77,52 %.
  • Taux de participation aux élections locales de 2003 : 57,39 %.
  • Revenus de la ville en prévision pour 2006 : 10 milliards de couronnes, dont 47 % apportés par l'impôt sur le revenu.

[modifier] Éducation

Icône de détail Article connexe : Université de Bergen.
Museum d'histoire naturelle & université de Bergen
Museum d'histoire naturelle & université de Bergen

La ville compte 63 écoles élémentaires, 16 collèges, 16 établissements combinant élémentaire et secondaire dont six établissements privés, deux écoles primaires privées et un collège privé[38].

Bergen est une importante ville universitaire avec près de 30 000 étudiants. Elle accueille, entre autres, la réputée École supérieure de commerce de Norvège (Norges Handelshøyskole, NHH), des facultés de droit, médecine, sciences sociales, histoire, musique et une école d'architecture. Mais elle est principalement connue pour ses facultés d'économie, d'anthropologie, de biologie marine et d'études pétrolières.

Le CHU d'Haukeland est quand à lui un des plus modernes du pays, et sa zone de recherche biologique est une des plus pointues et des plus avancées en Europe.

Ouverte sur l'étranger, l'université accueille plus de 1 500 étudiants étrangers dans un cadre de bâtiments modernes aussi bien que dans d'anciennes bâtisses de bois.

En 2004, le milliardaire norvégien Trond Mohn a fait dont de 300 millions de couronnes à l'université pour les fonds de recherche. Cela représente environ 37,5 millions d'euros[39]. Plus de 60 millions de couronnes ont été à nouveau données par le mécène en mars 2007[40].

Par ailleurs, la ville accueille le navire école Statsraad Lehmkuhl.

[modifier] Art et culture

[modifier] Titres honorifiques

[modifier] Musées et sites à voir

[modifier] Au centre ville

Kunstmuseum
Kunstmuseum
Musée de la Hanse
Musée de la Hanse
  • Musée de la Marine (Bergens Sjøfartsmuseum).
  • Musée de la pêche (Norges Fiskerimuseum).
  • Musée de la Hanse (Hanseatisk Museum).
  • Musée de Bryggen (Bryggens Museum).
  • Musée du vieux Bergen (Gamle Bergen).
  • Musée de la lèpre (Lepramuseet).
  • Musée des buekorps (Buekorpsmuseet).
  • Musée Theta de la Résistance (Thetamuseet).
  • Musée de l'université de Bergen (Bergen Museum) :
    • Le muséum d'histoire naturelle (Naturhistmuseum).
    • Le musée d'Histoire et de la Culture de Bergen (De Kulturhistoriske Samlinger)
  • Musée des Arts décoratifs de Norvège de l'Ouest (Vestlandske Kunstindustrimuseum).
  • L'association des Beaux-Arts et ses expositions (Bergens Kunstforening).
  • Musée des Beaux-Arts de Bergen (Kunstmuseum) :
    • La collection Stenersen.
    • La collection Rasmus Meyers Samlinger.
    • Lysverket.
  • Håkonshallen et Rozenkrantztarnet, l'ancien donjon.
  • L'aquarium (Akvariet).
  • Le théâtre (Den Nationale Scene)
  • Les concerts de musique classique à la Griegakademiet.
  • Les églises de la ville, en particulier :
  • Fløyen et son téléphérique.
  • La piste cyclable du Store Lungegårdsvann.
  • Les parcs :
    • Byparken.
    • Nygårdsparken.
    • Nordnesparken.

[modifier] Aux alentours

Stavkirke de Fantoft
Stavkirke de Fantoft

[modifier] Personnalités locales

[modifier] Musique

Grieg par Eilif Petersen
Grieg par Eilif Petersen

De nombreux groupes célèbres de black metal sont originaires de Bergen :

Dans une veine plus rock, pop ou electro :

Sur une scène plus classique et internationale :

[modifier] Littérature

[modifier] Divers

  • Christian Michelsen, armateur, premier premier ministre du pays.
  • Gerhard Armauer Hansen, médecin ayant découvert le bacille de la lèpre.
  • Leif Andreas Larsen, héros national, passeur du bus des Shetland.
  • Roald "Kniksen" Jensen, footballeur.
  • Wilhelm Bjerknes, père de la météorologie moderne.
  • Sverre Petterssen, auteur d'une prévision capitale: celle du temps pour le Jour J, le débarquement de Normandie.

[modifier] Sport

L'équipe de football de Bergen est le SK Brann. Elle joue en première division norvégienne et figure parmi les équipes les plus efficaces du pays, même si elle ne possède que deux titres de champion national: 1963 et 2007. Avant chaque match les supporters entonnent les deux premières strophes de l'hymne de Bergen, Udsigter fra Ulriken, qui a été, ironiquement, composé par Johan Nordahl Brun, originaire de Trondheim, ville de l'adversaire de toujours: Rosenborg BK. Les autres hymnes du club sont entre autres Byen e' Bergen, composé par Ove Thue en 1976 avec le fameux refrain Byen e' Bergen og laget e' Brann, stedet e' stadion' så syng alle mann! Heia Brann, Brann, Brann, Brann, heia Brann! ainsi que Heia Brann.[41].

La ville compte d'autres clubs de football parmi lesquels on peut citer Løv-Ham Fotball qui évolue en seconde division ou encore Fyllingen Fotball qui fut finaliste de la coupe en 1960.

La ville compte par ailleurs 685 clubs de sports et 500 installations sportives, ainsi que 1 120 parcs ou espaces verts, 27 jardins d'enfant, 104 terrains de jeu, 54 terrains de football et 62 chemins de montagne[42].

[modifier] Événements

Grieghallen
Grieghallen

La ville compte de nombreuses salles de concert, en plus de celles citées plus haut on peut noter Grieghallen, la Grieghalle construite en 1978, Kvarteret, Teatergarasjen, The Garage et Hulen (ancien abri anti-atomique) ainsi qu'une grande salle type arena en dehors de la ville, Vestlandhallen, la Vestlandhalle. Certains festivals et des concerts comme celui des Rolling Stones en septembre 2006 ont lieu sur des scènes en plein air.

Chaque année a lieu le festival Hole in the sky, principalement axé metal extrême, dans deux salles de la ville : The Garage et USF. Des fans du monde entier se retrouvent à Bergen pour ce festival, le dernier week-end du mois d'août. Le Bergenfest est au printemps un festival éclectique très prisé des Norvégiens. Toutes sortes de groupes s'y produisent, du rap au black metal. La ville accueille aussi un important festival de jazz. Un concours annuel fait s'affronter les fanfares de la ville et autres brass bands.

Tous les ans a lieu le Bergen gathering, rassemblement de jeunes de toute l'Europe se livrant à des compétitions de katas artistiques et autres figures improvisées, dans les gymnases et sur les pelouses de la ville.

Annuellement début décembre à lieu la fête de la lumière (lysfest), et le Lyderhorn est connu pour être un lieu de réunion les nuits de solstice d'été.

[modifier] Population et vie locale

Évolution démographique
1300 1600 1767 1920 1995 2000 2006
7 000 15 000 20 000 130 500 220 000 230 993 244 620
Population des bydeler de Bergen au 1er janvier 2006 :
Arna 12 010
Bergenhus 33 963
Fana 35 318
Fyllingsdalen 28 232
Laksevåg 36 143
Ytrebygda 23 703
Årstad 34 513
Åsane 42 276
Total 242 158

[modifier] Les buekorps

Bataillon de Mathismarken
Bataillon de Mathismarken
Photo de famille.
Photo de famille.

Les buekorps (corps d'archers) sont une institution très importante à Bergen, qui n'existe nulle part ailleurs. Au XIXe siècle, les jeunes de la ville voulurent imiter leurs aînés membres de la Garde Citoyenne, une organisation paramilitaire locale qui fut dissoute en 1881. Dès 1850, s'organisèrent donc des bataillons (bataljoner) dans chaque quartier, regroupant les enfants et les adolescents, qui créèrent leurs propres uniformes, chants et parades. Lors les défilés les membres des buekorps sont soit armés de fusils ou d'arbalètes en bois, soit équipés de tambours et autres instruments. Tout est organisé par les enfants eux-mêmes. Seuls les anciens et les mères des membres participent à la gestion et à l'organisation, quand cela leur est demandé.

Les garçons débutent en tant que soldats vers sept ans, deviennent officiers ou joueurs de tambour à douze ou quatorze ans, et commandants en chef à dix-sept ou vingt ans. Bien que les racines de cette instituation soient militaires, les bataillons sont très actifs auprès des associations caritatives et se livrent à des activités physiques.

Les buekorps ont chacun leur jour commémoratif, et tous les quatre ans à lieu le Buekorpsenes dag, série de compétitions entre les différents bataillons. Le premier bataillon féminin fut crée en 1991, créant une petite controverse car la tradition voulait que seuls les garçons puissent intégrer les bataillons[43].

Leurs activités se déroulent principalement de février à juin, et en particulier lors de la fête nationale le 17 mai. Les tambourinades s'entendent donc dans toute la ville et sont perçues comme le signe du printemps, pour la joie des habitants et le malheur des étudiants révisant pour les examens.

Il y a de nos jours 15 bataillons :

  • Dræggens Buekorps (13 mai 1856), Corps d'archers de Dræggens, masculin[44].
  • Fjeldets Bataljon (22 mai 1857), Bataillon de Fjeldet, masculin[45].
  • Laksevågs Bueskyttere (8 mai 1894), Archers de Laksevåg, masculins[46].
  • Lungegaardens Buekorps (7 octobre 1994), Corps d'archers de Lungegaarden, féminin[47].
Bataillons de Marken et de Mathismarken à Bryggen
Bataillons de Marken et de Mathismarken à Bryggen
  • Løvstakkens Jægerkorps (11 mai 2000), Corps de chasseurs du Løvstakken,[48].
  • Markens Bataljon (4 juin 1859), Bataillon de Marken, masculin[49].
  • Mathismarkens Bataljon (15 juin 1887), Bataillon de Mathismarken, mixte.
  • Nordnæs Bataillon (3 mai 1858), Bataillon de Nordnæs, masculin[50].
  • Nygaards Bataljon (14 juin 1857), Bataillon de Nygaard, masculin[51].
  • Sandvikens Bataljon (17 mai 1857), Bataillon de Sandviken, masculin[52]
  • Skansens Bataljon (22 mai 1860), Bataillon de Skansen, masculin[53].
  • Skutevikens Buekorps (8 juillet 1853), Corps d'archers de Skuteviken, masculin [54].
  • Sydnæs Bataljon (7 juin 1863), Bataillon de Sydnæs, masculin[55].
  • Vågens Bataljon (1er juin 1991), Bataillon de Vågen, féminin.
  • Wesselengens Bataljon (24 avril 1873), Bataillon de Wesselengen, masculin[56].

[modifier] La langue

Icône de détail Article connexe : Norvégien.

Les Bergenois sont connus pour parler vite. Étrangement cette caractéristique est avancée par les Bergenois pour parler des Osloïtes.

Le dialecte de Bergen (bergensk) est issu en partie du bas-allemand et du frison. Il est différent des autres dialectes du Hordaland, alors que ces derniers sont peu différents des autres dialectes du Vestlandet. Aucune forme conventionnelle de bergensk n’existe. C'est le seul dialecte norvégien qui ne compte que deux genres, le genre féminin ayant été supprimé au XVIe siècle. Le dialecte de Bergen a aussi la particularité de pouvoir définir les noms propres, qui sont indéfinis partout ailleurs dans le pays. Le "r" est prononcé à la française selon les Bergenois (consonne roulée uvulaire voisée), comme dans la majeure partie du Vestlandet. Il est en général roulé à Oslo et dans l'est du pays. Cependant, avec le transfert des pouvoirs à Oslo, le départ de la Hanse et le développement du Riksmål et du Bokmål, le bergensk a perdu beaucoup de ses influences passées et tend à se rapprocher du dialecte de l'Est. De même, les pluriels sont de moins en moins utilisés. De plus, le fait que Bergen soit une grande ville a affaibli son identité linguistique, et de toute façon les gens des autres régions du pays comprennent parfaitement le bergensk.

Administrativement, la ville est neutre, c'est-à-dire qu'elle n'a ni choisi le bokmål, ni le nynorsk comme première langue officielle. Le bokmål est une langue très proche du danois, alors que le nynorsk est une langue créée au XIXe siècle pour tenter de fusionner les principaux dialectes norvégiens et en faire une véritable langue nationale. Les communes norvégiennes peuvent choisir quelle langue leur administration utilisera principalement.

[modifier] Bergenois et Bergenoises

Les habitants de Bergen sont les Bergenois (Bergensere). À la manière du conflit gentillet opposant les Français et les Belges, les gens d'Oslo se moquent du côté campagnard des Bergenois.

Edward Daniel Clarke nota en 1798 que les Bergenois avaient peu en commun avec les habitants de Christiania ou de Trondheim. Un citoyen important de la capitale norvégienne a dit un jour :

« Bergen est moins connu pour les gens d'ici que Paris ou Londres : en fait, on considère difficilement Bergen comme formant une partie de notre pays, ou habité par des Norvégiens. »[57]

Il faut dire que jusqu'au XIXe siècle les Bergenois étaient en majorité Allemands, Hollandais ou Écossais[58].

La Tocnaye renchérit :

« Le district de Bergen est indéniablement le plus stérile et le plus montagneux dans ce royaume, et ses habitants, appelés Horders, sont sûrement la race la plus pauvre et la moins civilisée du pays tout entier. En vérité, ces bouffeurs de poisson n'ont aucun trait qui distinguent les vrais Norvégiens.[57] »

Il explique aussi comment les habitants de Voss et des vallées avoisinantes, fertiles, ne voulaient pas avoir affaire avec les Bergenois, et que ceux de File Fjell, à l'est de Bergen, sont « gentils et de bon cœur là où les autres sont querelleurs et avares. » Il souligne par ailleurs la forte présence d'étrangers à Bergen et contraste l'image pittoresque de la ville avec l'environnement sauvage et accidenté[57].

De nos jours, comme pour son dialecte, le fait que Bergen soit une grande ville et que ses activités brassent des gens de tout le pays et de toute l'Europe réduit l'influence de son identité. Toutefois beaucoup de Bergenois se revendiquent comme tels avant d'être Norvégiens.

Cependant il y a une chose pour laquelle les Bergenois sont comme tous les Norvégiens : l'ivresse généralisée du samedi soir, chose très impressionnante quand on ne l'a jamais vue. En effet, les Norvégiens sont connus pour boire très peu voire pas du tout en semaine mais pour se « lâcher » le samedi soir, ce qui donne des scènes assez cocasses dans les rues. Il convient d'insister sur le fait que les Norvégiens savent choisir entre boire et conduire et que même là-bas l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.

Membres des buekorps mangeant des skillingboller.
Membres des buekorps mangeant des skillingboller.

De manière générale, les Bergenois vivent à l'extérieur, sortent beaucoup, et font beaucoup de sport. Même en plein hiver les sentiers de montagne ne sont jamais désertés. Les falaises de Helleneset près de Sandviken et de la batterie d'Hellen sont prisées des jeunes Bergenois pour les possibilités de plongeons qu'elles offrent. 100 000 Bergenois sont inscrits dans au moins un club de sport. L'adage norvégien å gå på tur (aller faire un tour) prend tout son sens à Bergen et « va jouer dehors ! » est probablement une des phrases les plus prononcées par les mamans bergenoises à leurs bambins. Bergenshallen (La halle de Bergen) est une des plus grandes patinoires du pays, et peut accueillir 4 000 personnes lors des grandes rencontres de hockey sur glace.

Les Bergenois sont férus de journaux. Le Bergens Tidende, quotidien local, tirait 88 867 exemplaires en 2004.

La grande majorité des habitants sont protestants luthériens ou membres d'autres églises réformées et depuis quelque temps une communauté musulmane se développe. Il n'y a pas de communauté juive connue à Bergen.

Les spécialités culinaires de la ville sont entre autres le skillingsbolle (le roulé à la cannelle appelé kanelbolle dans le reste de la Norvège) et le langebrød, pain local[59]. La Bergenssuppe est une des nombreuses soupes de poissons que l'on peut trouver en Norvège.

Quant à la boisson, la bière la plus célèbre de Norvège est bergenoise : la Hansa[60]. L'inscription Bergens Stolthet, "la fierté de Bergen", orne toutes les bouteilles. En 2007, une bière d'or a été lancée (Gulløl) par la marque pour féter le retour de la coupe à Bergen, 44 ans après la dernière victoire en championnat national de l'équipe locale, Brann.

Comme toutes les villes portuaires importantes, une forte prostitution s'est développée à Bergen. Elle était cependant contrôlée, comme dans le reste de la Norvège, et la clientèle était étonnamment plus composée de natifs que d'étrangers de passage, comme nous le rapporte un chroniqueur en 1563, à propos du décès d'une prostituée : « Katilbrog la vieille prostituée qui avait par le passé servi moines, prêtres, chanoines, courtisans, entres autres. » La prostitution sera bien tolérée jusqu'aux persécutions luthériennes[61].

Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, en 1767, écrivait que les femmes étaient « généreuses, mais peu intelligentes. Travailleuses et non adeptes de luxure. Leurs hommes en revanche étaient plus dévots de Bacchus ou de Cérès que de Vénus. Ils aiment les spiritueux ». Selon lui les jeunes filles négligées furent ainsi encouragées « à se venger sans cérémonie, avec l'aide d'étrangers plus galants et plus aimables.[62] »

La Tocnaye pensait « qu'en vérité il devait être difficile d'être une femme à Bergen. En Turquie les femmes ne sont pas libres, mais elles sont néanmoins traitées avec appréciation. Il est dit que les femmes de Norvège sont des esclaves domestiques, et leurs maris de domestiques tyrans. » Et Edward Daniel Clarke de rajouter la même année « l'asservissement de la femme norvégienne est volontaire, elle se plaît dans son travail, parce que c'est le travail de l'amour, et si c'est de l'asservissement domestique, c'est bien compensé avec le bonheur domestique. » Ou encore : « Les choses les plus dégoûtantes que j'aie jamais vues », c'est ainsi qu'il qualifie les Bergenoises, dont il n'apprécia pas par ailleurs le fait qu'elles ne couvraient pas leur tête contrairement aux femmes de Christiania[63].

[modifier] Jumelages

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

Manuels
  • Pierre Jeannin, Histoire des pays scandinaves, PUF, Paris 1956.
  • Birgit et Peter Sawyer, Medieval scandinavia, University of Minnesota, Minneapolis 1993.
  • Lucien Musset, Les peuples scandinaves au Moyen Âge, PUF, Paris 1951.
Ouvrages spécialisés
  • Jacques Mordal, Narvik, Presses de la Cité, Paris 1960.
  • Frédéric Durand, Les Vikings et la mer, Errance, Paris 1996.
  • H. Arnold Barton, Northern Arcadia, Foreign travelers in Scandinavia, 1765-1815, Southern Illinois University Press, 1998.
Sources internet

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Bergen.

[modifier] Notes et références

  1. (en) Kaye Janet; Sverri's Saga.
  2. (no) Sceaux de Bergen[pdf].
  3. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, P42, 159.
  4. (en) Helle 1972, 12.
  5. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, P158.
  6. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, 159.
  7. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, 159-60.
  8. Gissel et al. 1981.
  9. Johannes Nohl, La Mort Noire, chronique de la peste, Paris, Payot 1986.
  10. La Hanse Philippe Dollinger, p.366, Aubier-Montaigne, 1964
  11. La Hanse Philippe Dollinger, p.299 à 301, Aubier-Montaigne, 1964
  12. Universitetet I Bergen.
  13. (en) B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500, 162-63.
  14. B&P Sawyer, Medieval Scandinavia, From reconversion to Reformation circa 800-1500.
  15. Les Grandes énigmes, Jacques Marseille et Nadeije Laneyrie-Dagen (ss. la direction de), Larousse, ISBN 2-03-505300-5.
  16. (en) Section of the trial from 1593 against Johanne Jensdatter Flamske (fol. 220a-220b).
  17. Universitetet I Bergen.
  18. Iexplore Bergen.
  19. (en) Kaye Janet; Sverri's Saga § 49-50.
  20. (en) Kaye Janet; Sverri's Saga § 54-5.
  21. (en)(fr) T. D. Kendrick, A History of the Vikings, 141; Le Routard
  22. Jacques Mordal, Narvik, Presses de la Cité, Paris 1960.
  23. (en) Kerguélen Trémarec, Relation, 765; Carte des incendies par année.
  24. Iexplore Bergen.
  25. Bergenskartet.
  26. (en) Fire! Fire!.
  27. Plan et divisions.
  28. (en) La Tocnaye, Promenade, II:191-92.
  29. (en) Kerguélen-Trémarec, Relation d'un voyage dans la mer du Nord, aux côtes d'Islande, de Grönlande, de Ferro, de Schettland, des Orcades & de Norvège, fait entre 1767 & 1768, I:765.
  30. ab (en) A wooden city.
  31. ab Frédéric Durand, Les Vikings et la mer, Errance, Paris 1996.
  32. (en) Buch, Travels 158-59, 213-16.
  33. Iexplore Bergen.
  34. Iexplore Bergen.
  35. (en) La Tocnaye, Promenade, II:189-84, 211-20. Le type de mile évoqué est flou.
  36. Bergen Kommune.
  37. (en) Bergen Kommune.
  38. Bergen Kommune.
  39. (en)Bio ; (no) Dons
  40. (no) [1]
  41. Heia Brann sur Youtube.
  42. Bergen Kommune.
  43. (en) The true sign of spring.
  44. (no) Dræggens Buekorps.
  45. (no)Fjeldets Bataljon.
  46. (no) Laksevågs Bueskyttere.
  47. (no) Lungegaardens Buekorps.
  48. (no) Løvstakkens Jægerkorps.
  49. (no) Markens Bataljon.
  50. (no) Nordnæs Bataillon.
  51. (no) Nygaards Bataljon.
  52. (no) Sandvikens Bataljon.
  53. (no) Skansens Bataljon.
  54. (no) Skutevikens Buekorps.
  55. (no) Sydnæs Bataljon.
  56. (no) Wesselengens Bataljon.
  57. abc (en) La Tocnaye, Promenade, II:185-207, 144-45, 156-68, 160, 207, 191-92, 209-10, 220-21, 223.
  58. (en) Huitfeldt, Norge i andre øine, 87-90; Clarke, Travels, VI:2.
  59. Recette des kanelboller/skillingboller.
  60. (no) Hansa.
  61. (en) Helle 1982a, 464.
  62. (en) Kerguélen-Trémarec, Relation, 765.
  63. (en) Clarke, Travels, V:269, 706, VI:30, VI:68; La Tocnaye, Promenade, I:25-26, II:148, 194.
Les 7 montagnes de Bergen
Principales :

Ulriken • Fløyen • Løvstakken • Damsgårdsfjellet
Et 3 parmi :
Lyderhorn • Sandviksfjellet • Blåmanen • Rundemanen • Askøyfjellet

La version du 4 mai 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité » (comparer avec la version actuelle).
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