Aquaculture

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L'aquaculture est le terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. L'aquaculture se pratique en bord de mer (on parle dans ce cas de « cultures marines »), des rivières ou des étangs. Elle concerne notamment la production de poisson (pisciculture), d'huîtres (ostréiculture), de moules (mytiliculture) et celle d'autres coquillages (conchyliculture) ou encore d'algues. L'aquaculture fournit 60 % des poissons d'eau douce, 40% des mollusques, 30 % des crevettes et 5 % des poissons d'eau de mer. Celui qui pratique cette forme de culture se nomme l'aquaculteur.

Sommaire

[modifier] Histoire

Certains systèmes de récifs artificiels ou dispositifs attracteurs peuvent être assimilés à de l'aquaculture, dès lors qu'il y a offre en nourriture ou en support.

  • Une aquaculture extensive existait dans toute l'Europe dès le Moyen Âge, exercée dans une multitude de mares et de réseaux d'étangs, dont certains comme dans la Dombes en France étaient périodiquement vidés et mis en culture, fournissant un complément alimentaire important aux paysans et aux moines. Les rivières elles-mêmes étaient localement des lieux de production, par exemple près des moulins à eau, qui nourrissaient et attiraient des poissons avec leurs déchets (riches en vers de farine et autres invertébrés) dont des truites de mer.

Des viviers marins, parfois en forme de navire ou de ponton ont existé où l'on pouvait conserver ou engraisser des poissons ou crustacés (langoustes notamment).

  • À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, la production aquacole mondiale augmente de façon spectaculaire, notamment pour les saumons et truites, pour les crustacés, les moules, les palourdes et les ormeaux dans les années 2000, non sans impacts environnementaux, directs (ex. destruction de mangroves pour y installer des élevages de crevettes) et indirects (par la production de farines alimentaires par exemple, dont les farines de poissons, ou encore par l'usage d'antibiotiques, de traitements hormonaux ou de biocides).
    Le développement de vaccins a pu localement fortement réduire les teneurs des effluents en antibiotiques. Une controverse importante persiste sur les poissons OGM inventés en France et développés au Canada, mais non autorisés sur le marché alimentaire.
    L'aquaculture a contribué au développement ou à la circulation de maladies qui sont redoutées des aquaculteurs en raison des pertes qu'elles peuvent occasionner.

[modifier] L'aquaculture comprend

Algoculture au kibboutz Ketura dans le désert du Néguev (Israël)
Algoculture au kibboutz Ketura dans le désert du Néguev (Israël)

[modifier] L'aquaculture en chiffres

Les prévisions actuelles concernant l'aquaculture mondiale (source : World Aquaculture Society) :

  • 35 millions de tonnes en l'an 2000
  • 52 millions en 2010
  • 77 millions en 2025.

Un kg de poisson d'élevage nécessite la capture de trois (truite portion) à sept (très gros bars) kg de poissons sauvages (capelans, anchois) pour leur alimentation, et même beaucoup moins pour des poissons comme les silures, qui valorisent très bien les protéines végétales et l'amidon. Rappelons que dans la nature, il faut dix kg de poisson fourrage pour produire un kg de poisson carnassier, l'essentiel de la consommation des pays occidentaux

[modifier] Législation européenne

Après de premiers textes visant principalement l’élevage du saumon, des truites, des huîtres, la Directive Directive européenne 2006/88/CE du Conseil du 24 octobre 2006 [pdf] précise :

  1. Les conditions de police sanitaire applicables à tous les animaux et produits d’aquaculture
  2. Les mesures à prendre pour prévenir certaines maladies des animaux aquatiques et pour lutter

Cette directive, sans préjuger de règles plus strictes sur l’introduction d’espèces non indigènes couvre aussi les environnements susceptibles d’avoir une incidence sur le statut sanitaire des animaux issus d'aquaculture. Elle peut aussi concerner les animaux aquatiques sauvages s'ils peuvent, via l'environnement, altérer le statut sanitaire de la production aquacole ou pour des raisons de conformité à d'autres textes ;

- européens (Directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 par exemple)
- internationaux (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction dite CITES).

Pour limiter les risques sanitaires et d'apparition d'espèces invasive qui croissent avec le développement des aquacultures intensives, cette directive, qui pose les bases d'une « surveillance de la santé animale fondée sur le risque », impose la traçabilité, et donc l'enregistrement des mouvements des animaux d’aquaculture, le cas échéant avec un système de certification de la santé animale.

[modifier] Voir aussi

  • MSC (écosociolabel)

[modifier] Liens externes