Bataille du Val de Saire

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Déroulée en l'an 1001, la bataille du Val-de-Saire vit la victoire de Néel Ier de Saint-Sauveur, vicomte du Cotentin, sur l'armée anglo-saxonne du roi Ethelred.

[modifier] Introduction

Au début du XIe siècle, les Vikings lançaient de nombreux raids de pillage en Angleterre, tuaient, brûlaient et ramassaient d'immenses butins. Sachant que les Normands de France ouvraient leurs ports pour permettre aux « drakkars » scandinaves de préparer plus facilement des raids en terre anglo-saxonne, le roi d'Angleterre Ethelred voulut se débarrasser des complices (plus faciles à atteindre) en lançant une grande expédition militaire en Normandie. La campagne militaire anglaise visait deux objectifs. En premier lieu, afin de punir les Normands de l'aide apportée aux raids vikings, les troupes anglo-saxonnes devaient piller et massacrer le maximum de villageois normands. En second lieu, le roi Ethelred souhaitait prendre Rouen, capitale de la Normandie, capturer le jeune duc Richard et, enfin, rattacher le duché de Normandie à sa couronne. Ethelred savait le duc de Normandie, Richard II très jeune et sans doute incapable d'organiser la résistance. Il crut la Normandie à portée d'invasion.

Afin de mener campagne, Ethelred fit appel à tous les plus grands guerriers d'Angleterre. Les gens d'armes Anglo-Saxons formèrent une armée très importante et puissante. Le val de Saire était probablement la partie côtière normande la moins protégée par la flotte normande. C'est en ce lieu que les Anglais opérèrent le débarquement de leurs troupes. Arrivant donc en Cotentin normand (dans l'actuelle Basse-Normandie), les soldats anglais réalisèrent le premier objectif qui leur avait été assigné, à savoir le massacrer et piller en rétorsion de l'aide apportée aux Vikings. Les Anglais se montrèrent à la hauteur. Ce premier objectif atteint, les Anglais se portèrent vers Rouen, pour capturer le jeune duc de Normandie et offrir le duché au roi Ethelred.

Alors que tout se présentait bien pour les Anglais, un personnage quasiment oublié aujourd'hui allait intervenir de façon énergique et décisive : le vicomte du Cotentin, Néel. À l'origine, ce dernier ne disposait que d'une assez maigre troupe de chevaliers normands, pas assez du moins pour affronter l'armée anglaise. Cependant, la colère des paysans normands du Cotentin était grande suite aux pillages et violences. Néel recruta largement ces villageois dans son armée. En faisant appel à des combattants sans doute furieux mais mal équipés et inexpérimentés, face à une troupe aguerrie, Néel payait d'audace. Mais ne s'agissait-il pas de sa seule chance de vaincre?

[modifier] Déroulement

Possédant donc au sein de son armée une majorité de paysans peu militarisés, le vicomte Néel préféra à une bataille rangée, logiquement, une attaque des Anglo-Saxons avec effet de surprise. À l'aube, les chevaliers et paysans normands attaquèrent donc par surprise le camp anglais. Même s'ils n'eurent pas le temps de se former en « bataille », les hommes d'armes anglais purent tout de même prendre leurs armes et se défendre. Cependant, désirant nettement se venger des atrocités qu'ils avaient subis, les paysans normands abordèrent les Anglais avec tant de furie qu'ils procédèrent à un massacre pratiquement complet. La défaite du corps expéditionnaire anglais fut totale. Peu d'Anglais réussirent à rembarquer. Bientôt mis au courant du désastre de son armée dans le Cotentin, le roi anglais Ethelred en fut complètement dépité et couvert de honte. Voulant connaître les raisons de ce cruel échec, Ethelred fit venir un des rares survivants et l'interrogea. Faisant preuve de bonne foi, le guerrier anglais avoua à son monarque « qu'il avait rencontré en Normandie des guerriers belliqueux et forts, mais qu'il fut plus surpris encore lorsqu'il vit des femmes normandes abattre violemment les Anglais à coups de cruches sur la tête ».

[modifier] Conséquences

Par sa victoire dans le Val de Saire, Néel, vicomte du Cotentin, a brisé une invasion anglaise en Normandie pourtant bien proche de réussir.

Les rivalités anglo-normandes n'ont pas été soldées pour autant. En 1066, dans un autre lieu (Hastings) c'est le duc de Normandie qui mènera l'attaque et gagnera cette fois, une place dans l'Histoire.