Néel Ier de Saint-Sauveur

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Néel Ier de Saint-Sauveur[1] (parfois nommé Nigel) est un baron normand du XIe siècle.

[modifier] Origines

Son ascendance est certainement scandinave, Néel dérivant de l'iro-norvégien Niall[2]. Le prénom " Néel " est resté d'un usage courant en Normandie, il subit parfois dans les textes la fausse latinisation en " Nigel " dérivé de niger noir, en latin. Ce prénom est comme bien d'autres, devenu nom de famille vers le 13ème siècle. Encore aujourd'hui, il est surtout très fréquent dans le nord Cotentin et dans le Pays de Caux. On le retrouve dans des toponymes: Néhou , Néville (Cotentin) et Néville (Pays de Caux).

Cependant, la présence d' un foyer du nom dans le Lyonnais est obscure, peut-être s'agit-il d'un autre nom, lui-même dérivé de niger en franco-provençal ?

On le dit fils de Roger de Saint-Sauveur lui-même descendant d'un certain Malahut Eysteinsson (Malahut Fils Eystein) de Heidmark, un jarl païen norvégien né vers le milieu du IXe siècle. Mais tout cela semble légendaire. Tout comme sa parenté avec Rollon le « Marcheur », le 1er « duc de Normandie » (en réalité comte de Rouen ).

[modifier] Les coups d'éclat du vicomte

Un acte du duc de Normandie daté entre 1013 et 1020 nous apprend que Néel était vicomte du Cotentin. Il dirigeait donc pour le compte de Richard II une région excentrique du duché.

En 1000 ou 1001, près de Saint-Vaast-la-Hougue, il repousse un débarquement anglo-saxon du roi Ethelred le Malavisé : l'invasion anglo-saxonne, échoue grâce à l'énergie de Néel de Saint-Sauveur qui extermine les envahisseurs à la bataille du Val de Saire. Guillaume de Jumièges explique que ce débarquement visait à capturer la personne du duc[3]. L'historien François Neveux émet quelques doute sur cette affirmation, constatant l'éloignement de Rouen du champ de bataille. Pour lui, il s'agit juste d'un raid de pillage en représailles des expéditions vikings dans le royaume anglo-saxon[4].

Vers 1013, en compagnie de Raoul de Tosny et de son fils Roger, il est chargé par le duc Richard II de garder le château de Tillières, à l'autre extrémité du duché. Eudes II de Blois assiège la nouvelle forteresse mais il est repoussé.

Sous Robert le Magnifique (1027-1035), Néel reçoit la garde d'un autre château, Cherrueix, à la limite de la Normandie et de la Bretagne. Le comte des Bretons Alain III est en effet en conflit avec le duc. En représailles d'un raid de pillage, l'armée bretonne pénètre en Avranchin mais Néel aidé d'Alfred le Géant[5] repousse encore une fois l'envahisseur[6]. Pierre Bauduin précise que ce fait d'armes est plutôt l'œuvre de Néel II[7].

Il meurt vers 1040/1042.

Il est le père ou grand-père de Néel II de Saint-Sauveur.

[modifier] Notes et références

  1. En rapport avec Saint-Sauveur-le-Vicomte en Cotentin
  2. Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », dans Michel de Bouard (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, 1970, p.122
  3. Guillaume de Jumièges, Histoire des Normands, éd. Guizot, 1825, p.114-115
  4. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois (Xe-XIIe siècle), Ouest-France, Rennes, 1998, p.68
  5. ou Auvray le Géant. Il pourrait être le vicomte d'Avranches.
  6. Guillaume de Jumièges, Orderic Vital, Robert de Torigni, Histoire des Normands, éd. Guizot, 1825, p.157
  7. Pierre Bauduin, la première Normandie (Xe-XIe siècle), Presses Universitaires de Caen, 2002, p.186