Bataille de Lépante

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Bataille de Lépante
Bataille de Lépante
Informations générales
Date 7 octobre 1571
Lieu Golfe de Lépante (proche de Patras, en Grèce)
Issue Victoire de la Sainte Ligue chrétienne
Belligérants
Sainte Ligue chrétienne, principalement les Tercios espagnols et Ordre de Malte Turcs ottomans
Commandants
Don Juan d'Autriche Ali Pacha
Forces en présence
220 navires 300 navires
Pertes
9 000 morts ou blessés 30 000 morts ou blessés et 8 000 prisonniers, 240 navires et 450 canons perdus
Guerre contre les Turcs
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Le 7 octobre 1571, une grande bataille navale se déroule près de Lépante, à proximité du golfe de Patras en Grèce. Elle fut l’occasion de l’affrontement des forces navales ottomanes et des flottes combinées du Pape Pie V, de l’Espagne et de Venise avec des contributions mineures de Gênes, d’autres États italiens, des États de Savoie qui y envoyèrent les trois galères de Nice, et les chevaliers de Malte. Ce regroupement de forces prend le nom de Sainte Ligue. La flotte européenne était dirigée efficacement par Don Juan d'Autriche, fils naturel de Charles Quint. Ali Pacha, aidé des corsaires Scirrocco et Uludj Ali (qui dirige l’aile gauche), commandait les Ottomans.

Le succès dont l'avantage n'est pas exploité contraint Venise à une paix (7 mars 1573) par laquelle elle cède l'île de Chypre objet du litige.

Sommaire

[modifier] Déroulement

Cette bataille est restée dans les traités d’histoire militaire comme un tournant dans la stratégie navale. En effet, c’est la première fois que les galères se voient opposées (à grande échelle) à une flotte plus manœuvrante et armée de canons. Cette combinaison technique, une stratégie qui a consisté à enfermer les Turcs dans le golfe de Lépante, une tactique consistant à faire prendre à l’abordage les galères par l’infanterie espagnole, alliées à des défections rapides dans la flotte turque contribua grandement à la réputation de cet affrontement.

Pendant le cours de la bataille, le navire du commandant ottoman fut envahi par les hommes de la galère de Don Juan d'Autriche[1] ainsi que par celle de l’Amiral de la flotte savoyarde André Provana de Leyni entre autres, et l’amiral Turc décapité. Lorsque sa tête fut placée au bout du mat du navire principal espagnol cela contribua à détruire le moral turc. La bataille prit fin vers 16 h.

[modifier] Bilan

Bataille de Lépante, vue par Paul Véronèse
Bataille de Lépante, vue par Paul Véronèse

La bataille fut une défaite complète pour les Ottomans qui perdirent 260 navires sur les 300 de leur flotte. La démesure de l’affrontement en fit un événement inouï : on dénombra 7 500 morts chez les Chrétiens, 30 000 morts ou blessés et 8 000 prisonniers chez les Turcs, 15 000 forçats chrétiens libérés de leurs fers ; 117 navires, 450 canons et 39 étendards furent pris aux Turcs.

Ce fut la bataille navale la plus importante entre celle d’Actium en 31 avant J.-C. et celle d’Aboukir, en 1798, pendant les guerres napoléoniennes.

La victoire de la flotte chrétienne à dominante vénitienne, confirma l’hégémonie espagnole sur la Méditerranée, surtout occidentale, et stoppa la progression ottomane vers l'Europe. Les Ottomans reconstruisirent rapidement leur flotte et prirent peu après Chypre et les forts autour de Tunis mais ne s’aventurèrent plus dans la partie occidentale de la Méditerranée. Toutefois, le rôle prépondérant de la mer Méditerranée s’est progressivement effacé dans les années suivantes avec l’essor des flottes océaniques qui avait commencé quelques décennies plus tôt.

Même si des batailles antérieures plus limitées l’avaient déjà annoncée, même si la flotte chrétienne comportait un nombre important de galères (mais la flotte turque n’avait pas de galéasse), et même si l’emploi du canon a été moins décisif que la légende ne l’a voulu, on considère la bataille de Lépante comme la fin des flottes de galères au profit des galions armés de canons.[réf. nécessaire]

[modifier] Anecdotes

L’un des participants le plus connus était l’écrivain espagnol Miguel de Cervantes, qui y fut blessé et perdit l’usage de sa main gauche. « Pour la gloire de la droite ! » dira-t-il dès lors[2].

La flotte turque était notablement composée de janissaires (enfants chrétiens réduits en esclavage, islamisés et élevés pour devenir soldats d’élite de l’islam turc).

[modifier] Notes et références

  1. Une réplique grandeur nature de la galère de Don Juan d'Autriche est visible au musée maritime de Barcelone.
  2. Herodote.net.
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