Bataille de Jarnac

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Bataille de Jarnac
Informations générales
Date 13 mars 1569
Lieu Jarnac, en Charente
Issue Victoire des catholiques
Belligérants
cavalerie des huguenots l'armée royale française (dont les Provençaux du comte de Tende et les reîtres du rhingrave et du margrave de Bade)
Commandants
Louis de Condé et l'amiral Gaspard II de Coligny Henri, duc d'Anjou (futur Henri III, roi de France)
Forces en présence
300 cavaliers 800 lances + reîtres
Troisième guerre de Religion (1568-1570)
Première guerre de religion (1562–1563)

Vergt - Rouen - Dreux - Orléans


Deuxième guerre de religion (1567–1568)
Saint-Denis


Troisième guerre de Religion (1568-1570)
Jarnac - La Roche-l'Abeille - Montcontour - Saint-Jean-d'Angély


Quatrième guerre de religion (1572–1573)
Saint-Barthélemy - Sancerre - La Rochelle


Cinquième guerre de religion (1574–1576)
Dormans


Sixième guerre de religion (1576–1577)


Septième guerre de religion (1579–1580)


Huitième guerre de religion (1585–1598)
Coutras - Vimory - Auneau - Arques - Ivry - Craon - Port-Ringeard - Fontaine-Française

La bataille de Jarnac, le 13 mars 1569, oppose, lors de la Troisième guerre de Religion, l’armée protestante commandée par le prince de Condé, à celle du roi de France, commandée par le duc d’Anjou, frère du roi de France. Celui-ci remporte une victoire non-décisive sur le plan militaire, mais les cruautés exercées par les catholiques après leur victoire exacerbent les haines.

Sommaire

[modifier] Origines de la bataille de Jarnac

La mort prématurée de François II avait fait monter sur le trône de France son frère Charles IX. À peine le jeune souverain investi du pouvoir, mais dirigé par Catherine de Médicis déclarée régente, la patrie devient la proie de guerres civiles.
Les Guise d’un côté, Condé et le roi de Navarre de l’autre, soulèvent partout les nombreux partisans de la Réforme.
Mais après des dissensions sans nombre, la paix est enfin publiée à Paris par l’édit du 23 mars 1568.
Cette paix n’est pas de longue durée. Des villes refusent de se soumettre à l’autorité royale. Parmi elles, La Rochelle qui refuse de recevoir la garnison que Guy Chabot, baron de Jarnac, voulait y placer pour le commandement du roi, ainsi que d’accepter que les catholiques soient rétablis dans leurs biens, charges et offices.
Condé, mal à la cour, ne voit dans la guerre religieuse qu’une carrière ouverte à son ambition.
Les forces des deux partis se concentrent au cœur de la France, entre l’Anjou, le Limousin, la Guyenne et l’Océan.[1]

[modifier] Campagne précédant la bataille

Catherine de Médicis ayant voulu faire enlever les deux chefs calvinistes, Condé et Coligny, en 1568, ceux-ci se réfugient à La Rochelle qui devient une formidable place de guerre protestante.[2]
En retraite au château de Noyers, le prince de Condé doit fuir (avec l’amiral qui était à proximité à Tanlay) pour échapper à un enlèvement des troupes royales. Une troisième guerre de religion se rallume quand il publie un manifeste le 25 août 1568. Henri d'Anjou, frère cadet du roi, avait été nommé lieutenant général du royaume avec mission de vaincre les huguenots.

Le 26 octobre, l'armée royale surprend les huguenots provençaux à Mensignac. Cependant, à l'est, Wolfgang de Bavière, duc de Deux-Pont et Guillaume d'Orange étaient entrés en France avec leurs reîtres. Il devenait nécessaire de vaincre le gros des forces huguenotes de Condé et Coligny.

[modifier] Déroulement

Les éclaireurs royaux, aux ordres du duc de Guise, parviennent à Jarnac. De son côté, l’avant-garde huguenote arrive au bourg voisin de Cognac. S'étant découverts, les huguenots occupent Jarnac et les royaux se replient sur la rive gauche de la Charente.

Dans la nuit, le duc d'Anjou fait restaurer et doubler le pont de Châteauneuf et passe sur la rive droite. Surpris, Coligny peine, pendant trois heures, à rassembler ses forces éparpillées. Les royaux prennent le village de Bassac. Coligny le fait reprendre par d’Andelot qui doit se replier devant les reîtres du Rhingrave et un millier d'arquebusiers sur le village de Triac. Coligny fait alors donner la cavalerie de Condé — l'ordre est annulé mais ne parvient pas au destinataire. Avec trois cents cavaliers ce dernier s'enfonce dans l'armée adverse. Contre-attaqué de flanc il se trouve cerné de toutes parts et sa troupe est décimée et lui-même est assassiné d'un coup de pistolet dans la nuque par Montesquiou, capitaine des gardes du duc d'Anjou, alors qu'il s'était rendu.

L'infanterie et l'artillerie huguenotes, qui n’ont pas participé au combat se replient sur Cognac.

[modifier] Suites

La bataille n’a d'autre conséquence significative que la mort de Condé et le rôle accru de Coligny.

S'ils n'ont pas remporté à Jarnac une bataille décisive, les catholiques n'en sont pas moins fort satisfaits. Leur armée reconstituée vient de faire ses preuves sur le terrain: depuis le siège d’Orléans, en février 1563, jamais elle ne s'est aussi bien comportée. En outre, la victoire vaut à Henri, duc d'Anjou (futur Henri III, roi de France) d’être salué, en France et dans toutes les cours européennes, comme un héros et un génie militaire.

La bataille de Moncontour, quelques mois plus tard, est plus décisive.

[modifier] Notes et références

  1. P. Lacroix, Le château de Jarnac, ses barons et ses comtes, Bataille de Jarnac, Paris, Aux Librairies Historiques, 1875.
  2. Robert Delamain, Jarnac à travers les âges, Librairie Stock, Paris, 1925
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