Bambaras

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Bambaras

Groupe de Bambaras du Haut-Sénégal (1890)
Population totale
Populations significatives en Mali, Guinée, Burkina Faso, Sénégal
Langue bambara
Religion
Groupes ethniques relatifs

Les Bambaras ou Ban-Mâna sont les membres d'une ethnie d’Afrique de l'Ouest


Sommaire

[modifier] Implantation géographique

Aire d'extension des Bambaras
Aire d'extension des Bambaras

Principalement implantés au Mali, les Bambaras sont aussi présents en Guinée, au Burkina Faso, en Gambie, en Guinée-Bissau, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal.

Au Mali, où ils constituent le groupe ethnique le plus important, ils sont surtout présents dans le centre Est à l'Ouest du pays, entre Ségou et Niono (delta central nigérien), dans le Bélédougou (cercle de Kolokani) au nord de Bamako, dans le Kaarta, entre Kita, Nioro et Koulikoro, ainsi que dans la région de Sikasso.[1].

Selon le recensement de 1988 au Sénégal, le nombre de Bambaras y était de 91 071, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 1,34 %[2]. La plupart sont installés dans le Sud et dans l'Est du pays.

[modifier] Histoire

Originaire du Ouassoulou, entre Sikasso et la Côte d’Ivoire, ils auraient quitté cette région pour échapper à la domination des Malinkés.

Au XIXe siècle, les royaumes bambaras du Kaarta et de Ségou résistent à l'empire peul du Macina, puis temporairement au Toucouleur el Hadj Oumar Tall[3], qui souhaite convertir les animistes à l'Islam. Leur nom signifie « ceux qui ont refusé de se soumettre » (de ban = « refus » et mana = « maître ») même s'ils sont aujourd'hui majoritairement musulmans. Autrefois les bambaras étaient polythéistes et adoraient des statuettes ou des totems.

[modifier] Langue

Le bambara est devenu la langue principale au Mali. Elle appartient à la branche mandée des langues nigéro-congolaises.Elle fait figure de langue véhiculaire principalement dans le sud du Mali, même si le français est aujourd’hui reconnu comme langue nationale.[4]

[modifier] Contexte culturel

[modifier] Une société de transmission orale

Statuette en bois de femme bambara (Musée de la Smithsonian Institution)
Statuette en bois de femme bambara (Musée de la Smithsonian Institution)

Le fait de n’avoir pas d’écriture ne prive pas pour autant l’Afrique d’avoir un passé et des connaissances. Ces connaissances se transmettent par la tradition orale, c’est-à-dire « L’ensemble de tout les types de témoignages transmis verbalement par un peuple sur son passé ». Mais, « En Afrique, tout est Histoire. La grande Histoire de la vie comporte des sections qui seront, par exemple l’Histoire des terres et des eaux (la géographie), l’Histoire des végétaux (la botanique et la pharmacopée), l’Histoire des fils du sein de la terre (la minéralogie), l’Histoire des astres (astronomie, astrologie), l’Histoire des eaux, etc. ». La tradition orale représente donc tout un corpus de savoirs qui se transmet de génération en génération et qui a pour fonction d’expliquer le monde, l’histoire, les rites, la nature environnante, l’organisation sociale, les techniques , les relations humaines.

Le contenu de la tradition orale se transmet par plusieurs véhicules : le conte et la fable, le mythe, l’épopée et les généalogies, les proverbes, devinettes et énigmes, les chants.

  • Le caractère sacré et omnipotent du Verbe

L'importance de la tradition orale fait que la société bambara voue un culte à l’oralité : « Dès l’instant où un être est doué du verbe, quel que soit son degré d’évolution, il compte dans la classe des grands privilégiés, car le verbe est le don le plus merveilleux que Dieu ait fait à sa créature. Le verbe est un attribut divin, aussi éternel que Dieu lui-même. C’est par la puissance du verbe que tout a été créé. En donnant à l’homme le verbe, Dieu lui a délégué une part de sa puissance créatrice. C’est par la puissance du verbe que l’homme, lui aussi, crée. » (Amadou Hampâté Bâ)[5].

Le "Komodibi", chantre de la société d’initiation du "Komo", définit les possibilités de la parole :

« La parole est tout. Elle coupe, écorche. Elle modèle, module. Elle perturbe, rend fou. Elle guérit ou tue net. Elle amplifie, abaisse selon sa charge. Elle excite ou calme les âmes… »

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[modifier] La religion traditionnelle

Masque cimier Chi Wara (homme)
Masque cimier Chi Wara (homme)

[modifier] Une religion où le sacré est omniprésent

Dans la pensée bambara, le sacré est omniprésent. Dans tous les aspects de la vie quotidienne, il n’y a pas ou peu de place pour une vie profane au sens où nous l’entendons. En fait, pour le bambara, il n’y a pas de séparation entre le sacré d’un côté et le profane de l’autre. Tout est lié, tout met en jeu les forces de la vie qui sont les multiples aspects du dieu créateur . La conception religieuse traditionnelle bambara est difficile à définir. Dans la religion bambara, on retrouve des éléments d’animisme, de fétichisme par les pratiques culturelles mais aussi de totémisme et de mânisme (culte des ancêtres).

[modifier] Le Dieu créateur

Pour les Bambara, comme dans la plupart des traditions religieuses d’Afrique noire, il existe un Être Suprême : "Maa Ngala" (litt. maître de tout) est éternel, créateur de tout ce qui existe, demeure dans le ciel et échappe à l’intelligence humaine. À la différence des religions révélées, dans la tradition bambara, le rapport de l’homme avec Dieu ne s’établit pas directement. Dieu est généralement considéré comme trop éloigné des hommes pour que l’on puisse lui vouer un culte direct. De toutes façons, ce Dieu créateur insaisissable s’est retiré de la gestion de sa création. C’est à des forces intermédiaires ou « âmes-forces » que le Dieu créateur a « délégué » la gestion du monde.

[modifier] Les forces intermédiaires

Les hommes préfèrent donc passer par ces intermédiaires pour obtenir protection. Il convient de savoir se les concilier grâce aux pratiques magiques, aux rituels, au respect des interdits et aux sacrifices. Les agents de l’Etre Suprême se répartissent en deux grands groupes complémentaires : l’un est public (djinns, ancêtres), l’autre est secret, occulte (les divinités secondaires).

  • Les djinns, génies (en Bambara "jiné")

Ce sont des êtres invisibles cohabitant ou non avec les humains. Bien que très puissants, les génies obéissent aux hommes. On les invoque par des formules spéciales héritées des ancêtres. Ceux-ci ont conclu avec eux des pactes très précis transmis à leur descendance. A certain individu est même dévolu la possibilité de communiquer avec ces génies par un don naturel ou une longue initiation.

  • Les ancêtres

Dans la croyance traditionnelle, parmi ces agents intermédiaires entre le divin et l’homme, les ancêtres occupent une place importante. Ils ont dicté à la communauté les règles qu'elle doit suivre pour bien fonctionner. Pour tout animiste mandingue, ils sont les intermédiaires les plus efficaces et les plus proches.

Les plus efficaces, car leur appartenance au monde de l'Invisible, domaine des dieux, des forces et des génies, leur permet d’intercéder auprès des autres forces intermédiaires. Ils sont divinisés parce qu’ils sont dans la grâce de Dieu .Ils agissent par leur puissance personnelle mais également par l’intermédiaire des " boli" (en bambara fétiche) et des "jiné" qu’ils honoraient lorsqu’ils étaient en vie.

Les plus proches, car les ancêtres (en particulier les fondateurs du village ou du clan), ont un lien secret avec leurs descendants. En milieu bambara, il n'y a pas de rupture entre les vivants et les morts. Les ancêtres sont réellement présents dans le village, membres à part entière de la communauté. C’est par leur intermédiaire que les générations actuelles se rattachent à la source de toute vie. Les mânes des ancêtres, "fàsu" (litt. en bambara dépouille du père ) n'ont pas pour but de nuire aux vivants mais tout au contraire d'assurer aux vivants le déroulement optimal de leurs vie et leurs activités. En particulier, ils peuvent, à l'appel des vivants, les aider à vaincre les difficultés. Ils pourront en cas de maladie indiquer aux devins et aux médecins traditionnels, les moyens et outils de la guérison.

  • Les divinités intermédiaires

Les principales divinités intermédiaires sont le "Do", le "Nama", le "Komo", qui sont à l’origine des diverses confréries traditionnelles secrètes. Ces sociétés secrètes, transmettent ces savoirs occultes, à travers un enseignement s’étalant sur une longue période (sept fois sept ans par exemple pour le "Komo"). Les cultes rendus aux divinités secondaires ont pour but d’assurer la fécondité humaine, de garantir la fertilité des champs, d’apaiser les conflits, de réprimer les atteintes aux usages établis, de maintenir les luttes d’influence dans les limites acceptables.

[modifier] La vie religieuse

L’animisme est un concept difficile à définir. Simplement, on pourrait le définir comme la présence du Sacré en toutes choses. A la différence des religions révélées, le sacré n’est pas limité à Dieu et aux Hommes. Une âme est présente en toute chose : animaux, végétaux, astres, montagnes, grottes, certains minéraux, etc.

Dans le monde, tous les êtres vivants ou inertes, ainsi que les forces intermédiaires sont liées, interdépendantes et en interaction selon un ordre auquel il ne faut en aucune manière porter atteinte. L’homme, partie intégrante de ce monde, est donc plongé dans un univers constitué d'une pluralité de réseaux de forces et d'énergies. Ces forces ne sont pas en elles-mêmes « bonnes » ou « mauvaises » mais que tout dépend de l'usage qui en est fait et de qui les met en action.

Pour maintenir l’équilibre entre ces forces, il faut respecter les interdits, les obligations sacrificielles régissent ses rapports avec les forces ambivalentes pouvant s’avérer bénéfiques ou dangereuses. Toutes ces recommandations ne sont pas là pour gêner la vie quotidienne mais tout au contraire pour permettre son bon déroulement en protégeant l'ordre du monde. L'existence de l’Homme oscillent donc entre deux pôles : l'harmonie et le désordre

Il ne faut pas cependant penser que l’attitude religieuse mandingue ne soit faite que de crainte, de piété et de soumission. Sa vie religieuse consiste à avoir une attitude active permettant d’influencer le cours des choses en maintenant ou en rétablissant l’équilibre avec les « âmes-forces ». Pour les mandingues, l'homme n'est pas le jouet du destin ou du hasard car il a toujours le choix entre le bien et le mal. C'est sa responsabilité d'accorder aux ancêtres et aux divinités ce qui leur est dû, plus particulièrement à travers le respect des interdits, des lois et des offrandes. De même, lors des pratiques « magico-religieuses », l’invocation des « âmes-forces », si elle est réalisée de « mauvaises personnes », peut entraîner maladie, souffrance et destruction. Par contre, le même pouvoir, manipulé par le guérisseur, aura un effet bienfaiteur pour l’individu ou la communauté.

Chasseur bambara en tenue traditionnelle
Chasseur bambara en tenue traditionnelle

[modifier] La conception de l'individu

[modifier] L'être spirituel

Pour les mandingues, chaque homme reçoit un corp neuf. Par contre, il est animé par quatre principes spirituels composant ou déterminant la personne :

  • Le "ni" (l’âme),
  • Le "dya" (le double) détermine le tempérament de l’individu mais aussi ses possibilités dans la vie. Il recevra ces deux principes lors de l’accouchement Ils sont puisés au réservoir familial. Le "ni" et le "dya" sont hérités directement du défunt de la famille qui est mort immédiatement avant la naissance et quel que soit le sexe du défunt.
  • Le "tere" se développe dans le fœtus au cours de la gestation. Il représente à la fois le caractère de l’homme, sa force, sa conscience. Cette force se dégage de l’individu de façon indépendante de sa volonté et peut être bonne ou mauvaise. C’est la partie de son être sensible aux influences extérieures, en particulier magiques. En fonction de la qualité de leurs "tere", la fréquentation des personnes peut être source de maladie, de malchance ou d’infortune, ou par contre, de chance, de prospérité, de bonheur.
  • Le "wanzo" est une force néfaste héritée d’une malédiction dont on se débarrasse par la circoncision ou l’excision.

[modifier] L'être social

  • Le prénom ("toko") est donné à la naissance. On choisit le prénom que portait l’ascendant donateur du "ni" et du "dya", ou celui d’une personne de la lignée paternelle ou maternelle. Le prénom marque donc autant l’individualité que l’appartenance à son groupe familial.
  • Le nom ("jamu"). Dans une structure familiale ou la filiation est patrilinéaire, on porte le nom de famille ("dyamu") du père. Par delà l’appartenance à un groupe familial, le nom renvoie à des entités sociales plus vastes que sont les "kabilaw "et les "guwaw", les clans et les lignages. Tous les possesseurs d’un nom se considérant en fait comme parent car descendant d’un ancêtre commun qui a débuté le lignage. Outre l’ancêtre commun, l’ensemble du clan partage le même totem, la même devise.
  • L’ancêtre. L’ancêtre fondateur du clan est le premier du clan qui entra en rapport avec les forces de la nature agents de Dieu. En général, par l’entremise d’un être fabuleux (esprit, animal, phénomène d’ordre atmosphérique ou astronomique), il en a reçut certaines connaissances qu’il transmit à sa descendance.
  • L’interdit. L’attribution du nom confère à celui qui le porte, l’obligation de respecter un interdit ("tne"). Il s’agit en général d’un animal. Le plus souvent, l’animal a rendu service au fondateur du clan. Il lui a sauvé la vie, ou bien à la suite d’événements graves, l’ancêtre s’est transformé en animal. Tous ceux qui portent ce nom ne doivent ni tuer, ni surtout manger l’animal qui est leur "tne". En outre, on lui doit assistance comme tout membre de la famille. Toute transgression de ces règles risque de porter atteinte à l’intégrité physique et spirituelle de tout membre du clan par l’altération de ton tere. Par contre, le respect de l’interdit assure la protection du groupe qui l’observe.
  • La devise. Au nom est généralement attachée une devise : le "barama" (traduction littérale : encouragement, éloge, flatterie). C’est un récit poétique, relatant l’origine du nom et les hauts faits des ancêtres, le "burudyu" (l’énoncé de la généalogie) du porteur. Cet exemple permet de comprendre la parole du "Komodibi" sur les propriétés de la parole. Dire à un homme son "barama", c’est l’honorer grandement car il évoque la gloire de ses ancêtres. A un malade, on récite son "barama" pour l’aider à guérir. Même mourant, cette récitation, qui est alors l’équivalent d’une prière, permet de renforcer son "tere" et l’aider dans son salut contre la mort.
  • "Senankuya "ou parenté à plaisanterie est une institution considérable également liée au nom de famille. Il relie par un lien de solidarité deux membres de la famille, deux familles ou deux ethnies. Par contre, ils ont la possibilité d’échanger des plaisanteries parfois graveleuses.

[modifier] La famille bambara

La famille bambara ("du") est caractéristique des familles des agriculteurs sédentaires soudano-sahéliens. Elle représente à la fois une unité d’habitation, une unité de consommation et une unité de production.

La famille est une chose fondamentale pour les bambaras. Elle est la base de la vie sociale. Dans un pays en voie de développement où l’état n’a pas les moyens financiers pour organiser un système de protection sociale, ce sont les solidarités traditionnelles qui assurent les individus contre les aléas de la vie. L’élément principal de ces solidarités s’exprime dans la vie familiale.

[modifier] Structure et organisation de la famille traditionnelle bambara

  • La structure est de type étendue ou « grande famille »

Elle réalise la famille élargie constituée par le vieux père ou le frère aîné (le "" ou "dutigi"), son/ses épouses et enfants, ainsi que pour ses fils/frères cadets avec leurs épouses et enfants. Elle est constituée par un ensemble d’unités de base, les ménages.

  • Les ménages

Bâtie sur un régime matrimonial caractérisé par la polygamie (pratiquée par 40 à 60 % des hommes). Chaque homme marié constitue un pôle autour duquel gravitent une ou plusieurs épouses et définissant le « ménage ». Chaque femme mariée et ses enfants célibataires forment des entités dénommées "gwada "(étymologiquement aux foyers, lieux de cuisson des aliments) au sein de la famille étendue. Les frères et sœurs d’une même mère sont appelés "baden "(enfants d’une même mère) par opposition aux "fadenw" (enfants du même père mais de mères différentes).

  • Une structure très hiérarchisée

Les rapports entre les habitants de l’enclos domestique sont déterminés par une hiérarchie très marquée des positions. Les critères de classification sont l’âge, le sexe, le rang de génération.

Au sommet se trouve le "fa", membre masculin le plus âgé de la génération la plus ancienne. Après le "dutigi", viennent ses frères puînés, "dwaninw". Dans la génération suivante on retrouve les "denw", ceux ayant le statut d’enfants, c’est-à-dire ses propres enfants et ceux de ses" dwaninw". La troisième génération se compose de ses "môdenw" (petits-enfants).

Seuls les hommes exercent le pouvoir. Le groupe des "kulusitigiw" est formé par les vieux et les adultes masculins qui ont droit de siéger au conseil de famille, dirigé par le "dutigi". Les "denmisèniw" (jeunes) et les "musow" (femmes) sont exclus des décisions. Le groupe des "denmisèniw" regroupant les enfants considérés comme mineurs.

Dans la famille traditionnelle, les bénéficiaires des positions élevées imposent une distance sociale aux autres par des rapports d’autorité (père-fils ou aîné-cadet par exemple) et d’étiquette très forts (beaux-parents et gendre par exemple). Comme dans le domaine religieux, le moyen le plus courant de marquer cette distance consiste dans le fait que les éléments inférieurs ne peuvent s’adresser directement à leurs supérieurs et doivent faire appel à un tiers. Ainsi, à côté de ces rapports hiérarchiques, existent entre les membres de famille, des rapports de médiation qui atténuent la rigueur des rapports hiérarchiques.

[modifier] Structure de la famille en tant qu'unité d'habitation

Chaque famille étendue ou « grande famille » utilise un espace physique unique bien déterminé appelé concession, clôturé ou non, où elle demeure et consomme les repas. La concession est la cellule de base de l’organisation du quartier ou du village. Elle abrite normalement plusieurs cases ou pièces. Les membres de la concession se répartissant dans les cases en fonction des critères d’âge et de sexe. Chaque femme habite une chambre. Les hommes ont aussi chacun une chambre appelée "cèso" dans laquelle il est interdit à toute personne d’entrer sans permission. Les enfants sont répartis par sexe et par âge. Les jeunes hommes célibataires habitent la même chambre. Les filles (jeunes filles et adolescentes) habitent aussi une chambre à elles. Les petits enfants habitent dans la chambre de leur mère.

[modifier] La famille en tant qu'unité de consommation

Les membres de la famille s’approvisionnent à un grenier commun ainsi qu’aux greniers individuels qui complètent les besoins, situés dans la concession. De même, l’achat des biens de consommation se fait de façon collective.

[modifier] La famille en tant qu'unité de production agricole

Le processus de production de type domestique obéit à des règles, du partage des terres à la division des tâches et du temps de travail de chaque membre selon l’âge et le sexe. Sur le plan de la division sociale du travail, l’homme et la femme s’acquittent l’un et l’autre des travaux agricoles mais les tâches ménagères demeurent l’apanage des femmes.

L’ensemble de la force de travail et des ressources dont dispose la famille étendue est mobilisé pour la culture du champ commun ("forobaforo"). Du point de vue de l’organisation du travail, en pays bambara, une grande partie de la semaine (en général quatre ou cinq jours) est réservée au travail sur le champ collectif. Le reste du temps est réservé au repos et au travail dans les champs de ménage et individuels. Les produits des champs familiaux servent à nourrir la famille, à payer les frais de premier mariage de chaque homme, à acheter les équipements collectifs et résoudre les autres problèmes collectifs. Cette économie agricole peu mécanisée, nécessite de nombreux bras. Le travail des femmes et des enfants est donc très important.

[modifier] L'organisation sociale

  • les castes comprennent : les nobles, les hommes de caste (les griots, les forgerons, les cordonniers) et les esclaves
  • le clan se définit par un patronyme, un ancêtre, une devise et un interdit

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Ethnies du Mali sur lemali.fr
  2. Chiffres de la Division de la Statistique de Dakar cités dans Peuples du Sénégal, Éditions Sépia, 1996, p. 182
  3. Site sur le Mali
  4. La diversité ethnique au Mali sur clio.fr
  5. Amadou Hampâté Bâ, Aspects de la civilisation africaine, Paris, Présence Africaine, 1972

[modifier] Bibliographie

Image d'une plume : Source utilisée pour la rédaction de l'article

  • (de) Eno Beuchelt, Kulturwandel bei den Bambara von Ségo : Gesellschaftsordnung, Weltanschauung, Sozialweihen, Schroeder, Bonn, 1962, 427 p.
  • (en) Robert John Goldwater (introd.), Bambara sculpture from the Western Sudan, Museum of Primitive Art, New York, 1960, 64 p.
  • (en) P.J. Imperato, The role of women in traditional healing among the Bambara of Mali, Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, vol. 75, 1981, p. 766-770
  • (en) Patrick R. McNaughton, « Bamana Blacksmiths », in African Arts, vol. 12, n° 2, février 1979, p. 65-66 + 68-71 + 92
  • (fr) Youssouf Tata Cissé, La confrérie des chasseurs Malinké et Bambara : mythes, rites et récits initiatiques, Éditions Nouvelles du Sud, Ivry ; Association Arsan, Paris, 1994, 390 p. (ISBN 2879310385)
  • (fr) Pascal Baba F. Couloubaly, Une société rurale bambara à travers des chants de femmes, IFAN-Dakar, avec la contribution de la Coopération Belge, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, 1990, 103 p.
  • (fr) Germaine Dierterlen, Essai sur la religion bambara, Éd. de l’Université de Bruxelles, Bruxelles, 1988, 261 p.
  • (fr) Veronika Görög, Contes bambara du Mali, recueillis et présentés par Veronika Görög, transcrits et traduits en collaboration avec Abdoulaye Diarra, Publications orientalistes de France, Paris, 1979, 119 p. (ISBN 271690121X)
  • (fr) Joseph Henry (Abbé), L'âme d'un peuple africain : les Bambara, Bibl.-Anthropos, tome 1, fasc. 2, Münster i. W., 1910
  • (fr) Louis Le Barbier, Études africaines : les Bambaras, mœurs, coutumes, religions, E. Larose, Paris, 1918, 42 p.
  • (fr) Gérard Meyer (avec la collaboration de Jean-Pierre Onattara et Issa Diarra), Devinettes bambara, L’Harmattan, Paris, 1978, 68 p. (ISBN 2858020485)
  • (fr) Charles Monteil, Les Bambara du Ségou et du Kaarta, G. P. Maisonneuve et L. Larose, Paris, 1977 (ISBN 2706806370)
  • (fr) Viviana Pâques, Les Bambara, L'Harmattan, Paris, 2005, 123 p. (ISBN 2-7475-8616-2)
  • (fr) Liliane Prevost et Isabelle de Courtilles, Guide des croyances et symboles. Afrique : Bambara, Dogon, Peul, L’Harmattan, Paris, 2005, 233 p. (ISBN 2747577910)
  • (fr) Louis Tauxier, Histoire des Bambara, P. Geuthner, Paris, 1942, 226 p.
  • (fr) Sadia Traoré, Sentences et proverbes bamanan, expliqués en bambara et en français, Jamana, Bamako, 1989, 106 p.
  • (fr) Dominique Zahan, La dialectique du verbe chez les Bambara, Mouton, Paris, 1963, 207 p. (thèse)

[modifier] Liens externes

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