Aquae Sextiae

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Aquae Sextiae est le nom de la ville antique d'Aix-en-Provence. Elle a été fondée en 102 av. J.-C. par le consul romain Caius Sextius Calvinus à la suite d'une expédition menée contre l'oppidum d'Entremont, capitale salyenne.

Sommaire

[modifier] Fondation de la ville d'Aix

Les récits concernant la fondation d'Aix sont peu connus. Cassiodore (v. 485-v. 580) en fait une relation plutôt détaillée dans sa Chronique, mais celle-ci présente l'inconvénient d'être très postérieure aux événements. Cassiodore y indique que la création de la ville résulte des opérations militaires du consul Caius Sextius Calvinus menées en 124 av. J.-C. contre l'oppidum d'Entremont, qu'il appelle « la capitale des Salyens[1] ». Deux ans plus tard, le même Sextius Calvinus fonde « dans les Gaules une ville où sont les eaux sextiennes » (122 av. J.-C.)[2]. Tite-Live, quant à lui, écrit que « le proconsul C. Sextius, après avoir vaincu la peuplade des Salluviens, fonda la colonie d'Aquae Sextiae, ainsi appelée en raison à la fois de l'abondance des eaux provenant des sources chaudes et froides et de son propre nom à lui[3]. » Strabon qualifiera l'établissement sextien de polis (« ville ») qu'il prend soin de distinguer de la phoura (« garnison ») qui s'y trouve[4]. Elle est le premier établissement romain de la Gaule transalpine[5].

La nouvelle ville d'Aix a donc pour vocation de surveiller une région à peine pacifiée[4] et sert de base à l'armée romaine en prévision d'une conquête de la Gaule Narbonnaise, quatre ans plus tard. Placée sous le contrôle d'un praesidium romain, Aix abrite dès lors les populations refoulées d'Entremont et devient de facto « le chef-lieu du pays salyen entré par la force dans l'orbite romaine[6]. »

Il n'est pas possible de déterminer avec précision l'emplacement de l'établissement romain et de la garnison qui s'y trouvait[4]. La raison en est que l'on ne trouve pas de source archéologique remontant à la fondation de la ville. Les historiens se fient donc au déplacement de la ville antique au cours des siècles et ses diverses localisations : d'abord dans la ville des Tours, puis sur l'emplacement du palais comtal et enfin dans le bourg Saint-Sauveur. La plupart des érudits locaux localise la ville antique au bourg Saint-Sauveur, alors que des vestiges retrouvés sur place et identifiés à l'époque romaine s'avéraient en fait être ceux de la ville du XIIe siècle. P.-A. Février s'oppose à cette localisation : « Vouloir retrouver dans cette ville de basse époque [le bourg Saint-Sauveur] le plan de la fondation de Sextius est un simple jeu de l'esprit[4]. »

[modifier] Bataille d’Aquae Sextiae

En 102 avant J.-C., lors de la bataille d’Aquae Sextiae, Gaius Marius tient tête, au pied de la montagne appelée plus tard Sainte-Victoire, aux hordes d'Ambrons et de Teutons qu'il défit. Ceux-ci, venus de la Baltique, se rendaient en Italie. Les femmes capturées alors préférèrent se suicider plutôt que de devenir esclaves. La tradition locale raconte également que les chefs teutons, une fois capturés, furent précipités dans le gouffre du Garagaï, au sommet de la montagne Sainte-Victoire.

Icône de détail Article détaillé : Bataille d'Aix.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes

  1. Diodore, 34, 23.
  2. On ne peut affirmer que la ville était dénommée Aquae Sextiae dès sa fondation. En revanche, elle portait ce nom au plus tard en 102 av. J.-C.. Tite-Live parle en effet de « duobus deinde proeliis circa Aquas Sextias eosdem hostes delevit » (Tite-Live, Perochia 68). Pline l'Ancien, lui, évoque « Aqua Sextia Salluviorum ».
  3. Tite-Live, Épitomé, LXI.
  4. abcd « Carte archéologique de la Gaule : Aix-en-Provence, pays d'Aix, val de Durance », 13/4, Fl. Mocci, N. Nin (dir.), Paris, 2006, Académie des incriptions et belles-lettres, ministère de l'Éducation nationale, ministère de la Recherche, ministère de la Culture et de la Communication, maison des Sciences de l'homme, centre Camille-Jullian, ville d'Aix-en-Provence, communauté du pays d'Aix, p. 173 sq.
  5. Évocation du Vieil Aix-en-Provence, A. Bouyala d'Arnaud, éditions de Minuit, 1964.
  6. J. Gascou, Inscriptions latines de Narbonnaise, III, Aix-en-Provence, Paris, C.N.R.S., 1995, p. 24.