Amen.

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Amen. est un film dramatique franco-germano-roumain fondé sur la pièce de théâtre Le Vicaire de l'auteur allemand Rolf Hochhuth. Réalisé par Costa-Gavras, il est sorti en 2002.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Durant la Seconde Guerre mondiale, un officier allemand de la SS, chimiste fournissant les camps en Zyklon B, Kurt Gerstein, cherche à alerter le Vatican du génocide dont les Juifs sont alors victimes. Ricardo Fontana[1], jeune jésuite conseiller auprès du nonce apostolique en poste à Berlin et dont la carrière s'annonce prometteuse, lui prête l'oreille. Ils se rendent à Rome[2], Fontana pensant que le fait que son père soit très haut placé dans la hiérarchie laïque du Vatican les aidera à convaincre Pie XII de la nécessité d'une condamnation sans ambiguïté des crimes nazis à l'égard des Juifs. Mais leurs initiatives pour interrompre la Shoah ne trouveront pas d'écho auprès des hautes autorités étrangères ou religieuses.

De désespoir, et en signe de révolte devant la passivité de la hiérarchie catholique, Ricardo Fontana part pour Auschwitz, y trouver la mort avec les Juifs romains lorsque ceux-ci sont raflés malgré l'arrangement trouvé par le pape (qui pensait avoir acheté leur protection en échange de 50 kg d'or). Quant à Kurt Gerstein, il tente en vain de faire sortir son ami jésuite du camp d'extermination. Il finira inculpé de crimes de guerre par les Alliés à la fin de la guerre, car ceux-ci ne peuvent croire en sa bonne foi. Ce qui n'est pas le cas du médecin commandant du camp d'extermination, « bon catholique », qui fera jouer ses relations au Vatican et obtiendra par leur intermédiaire un visa pour l'Argentine...

[modifier] Commentaire

En réalité, le film dénonce l'attentisme du Vatican dans l'holocauste perpétré par le régime nazi. La version présentée par le cinéaste a été très critiquée par certains catholiques qui lui reprochent d'être partiale et de dénaturer l'action menée par Pie XII durant les années de guerre de son pontificat.[réf. nécessaire]

C'était également le cas de la pièce de Rolf Hochhuth dont le film est directement inspiré.

Costa-Gavras met cependant plus l'accent que le dramaturge allemand sur la passivité également coupable des puissances Alliées, en particulier les États-Unis, dont l'ambassadeur à Rome est présenté comme un lâche qui se retranche derrière la passivité du Vatican, et qui refuse toutes les demandes de Ricardo Fontana pour faire détruire les camps par l'armée américaine - ou même pour faire jouer les moyens de propagande Alliés afin d'avertir le peuple allemand du sort réservé aux Juifs à l'est.

Plusieurs épisodes du film ne figurent pas dans la pièce de Hochhuth et sont tirés de la biographie détaillée de Kurt Gerstein écrite par Pierre Joffroy et publiée en 1992, L'espion de Dieu. La passion de Kurt Gerstein[3]

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

  • La graphie exacte du titre (à l'affiche et à l'écran) comprend un point typographique après le mot Amen.
  • L'affiche qui entremêle la croix chrétienne et la croix gammée a été élaborée par Oliviero Toscani, auteur d'affiches pour la société Benetton. Celle-ci a aussi provoqué l'indignation d'une partie de la communauté catholique, au point que plusieurs organisations ont introduit une action en vue d'interdire l'affiche auprès du Tribunal de grande instance de Paris. Elles ont été déboutées[4].

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Personnage fictif, contrairement à Kurt Gerstein qui a réellement existé.
  2. Ce qui est conforme au scénario de la pièce de théâtre Le Vicaire mais pas à la réalité historique, le « vrai » Kurt Gerstein n'étant jamais allé au Vatican
  3. Pierre Joffroy, L'espion de Dieu. La passion de Kurt Gerstein : l'authentique et fascinante histoire d'un officier S.S. qui défia Hitler et s'opposa à la solution finale. Éditions Seghers, 1992 ; réédité par Robert Laffont en 2002 (ISBN 2221097645).
  4. Voir Le Monde, 23 février 2002, La justice rejette la demande de retrait de l'affiche d’« Amen. »