Alexandre Darracq

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Darracq 6,5 CV (1901)
Darracq 6,5 CV (1901)
Gladiator Double Phaeton von 1907, 2 Zylinder, 2423 Kubikzentimeter, 12 CV, 45 km/h, Cité de l’Automobile – Musée National – Collection Schlumpf, Mulhouse, France
Gladiator Double Phaeton von 1907, 2 Zylinder, 2423 Kubikzentimeter, 12 CV, 45 km/h, Cité de l’Automobile – Musée National – Collection Schlumpf, Mulhouse, France
Darracq Coupé Chaffeur SS 20/28, 1907, 4 Zylinder, 28,5 CV, 4728 ccm, 70 km/h, Cité de l’Automobile – Musée National – Collection Schlumpf, Mulhouse, France
Darracq Coupé Chaffeur SS 20/28, 1907, 4 Zylinder, 28,5 CV, 4728 ccm, 70 km/h, Cité de l’Automobile – Musée National – Collection Schlumpf, Mulhouse, France

Pierre Alexandre Darracq, né à Bordeaux le 10 novembre 1855 et mort à Monte-Carlo en 1931, était un dessinateur industriel français qui fut un des pionniers de l'industrie automobile.

Né de parents basques, il commence sa carrière comme dessinateur industriel à l'arsenal de Tarbes dans le département des Hautes-Pyrénées puis, en 1891, crée sa propre entreprise de construction de bicyclettes sous la marque Gladiator. Il obtient un certain succès et cède son entreprise très rentable en 1896. Il se lance, pour quelque temps, dans la construction d'automobiles électriques et prend une participation dans l'entreprise de bicyclettes à moteur Millet.

En 1897, il produit une sorte de tricycle électrique, la triplette Darracq-Gladiator, qui prouve ses qualités en parcourant la distance de 10 kilomètres en 9 minutes et quarante-cinq secondes à la vitesse stupéfiante de plus de 60 km/h[1]! La publicité autour de cet événement lui permet d'obtenir, de quelques entrepreneurs, une aide financière. Il fonde alors sa propre compagnie sous le nom d'Automobiles Darracq S.A. à Suresnes près de Paris (aujourd'hui dans le département des Hauts-de-Seine) et y expérimente la segmentation d'entreprise[2]. Il présente ainsi, au salon du cycle de Paris, en 1898, la première dogcart électrique, constituée simplement d'une carrosserie légère sur un chassis et inspirée du modèle américain Riker[3]mais qui n'eut guère de succès.

En 1901, Darracq présente une automobile entièrement conçue et construite par son entreprise, un runabout[4] qui, grâce à l'utilisation de tôle d'acier emboutie, peut être vendu à un prix compétitif. En 1903, l'entreprise acquiert la licence de fabrication du moteur Léon Bollée 5 CV avec changement de vitesses à colonne qui équipera toutes les automobiles de la société jusqu'à la fin de 1910.

Dès 1904, la société Darracq produit 10% de la production automobile française et, en 1910, il devient le troisième producteur national, après Renault et Peugeot. La participation à des compétitions et tentatives de record à but publicitaire parmi lesquels deux records absolus de vitesse en 1904 et 1905 ainsi que la victoire de la coupe Vanderbilt aux États-Unis en 1905 et 1906[5], apporteront une grande renommée à l'entreprise qui, peu après, aura une grande expansion, en s'associant à des entreprises comme Simca en France, Talbot au Royaume-Uni, Opel en Allemagne, Alfa Romeo en Italie ou la société Vitoria au pays basque espagnol.

La crise de 1909 mettra un frein à la production et la société Automobiles Darracq S.A. sera vendue en 1912 à la filiale anglaise A.Darracq & Co Ltd qui continuera la production. La même année, Pierre Alexandre Darracq se retire définitivement du secteur automobile et s'établit sur la Côte d'Azur pour se consacrer à l'immobilier et à la gestion de l'hôtel Négresco à Nice.

Darracq aura été assurément un personnage très important dans l'histoire de l'automobile. Il a été l'initiateur de l'utilisation de tôle emboutie pour le châssis et ses filiales étrangères ont donné naissance à des entreprises automobiles de renommée internationale encore actives aujourd'hui comme Alfa Romeo et Opel. L'un de ses employés à Suresnes, fut un certain mécanicien suisse nommé Louis Chevrolet. Il n'en reste pas moins qu'en dépit de ses succès et de ses intuitions, Pierre Alexandre Darracq n'aimait guère les automobiles en tant que telles, refusant de se faire transporter et, a fortiori, de les conduire. L'automobile n'était pour lui qu'un agréable sujet d'activité et surtout d'affaires.

Il mourut en 1931 dans son domicile monégasque et repose auprès de son épouse Louise (1850-1920) dans le mausolée familial au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

[modifier] Sources

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Pierre Alexandre Darracq ».

[modifier] Notes et références

  1. En 1898, le premier record de vitesse automobile officiel et enregistré sera de 63,15 km/h par le véhicule électrique Duc de Jeantaud conduite par le pilote français Gaston de Chasseloup-Laubat.
  2. Segmentation : il s'agit de compartimenter une entreprise en plusieurs petites unités gérant chacune la production de modèles en petites quantités, par opposition aux compagnies super-structurées produisant en masse un modèle quasiment unique et standardisé.
  3. Riker : véhicule construit par l'ingénieur et dessinateur automobile américain Andrew L. Riker.
  4. Runabout : à l'origine, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, un runabout était simplement un type de véhicule destiné à la promenade (run about = courir autour) mu par un cheval ou un moteur. Vers les années 1930, sous l'influence américaine, ce terme s'est appliqué aux canots automobiles de course ou de plaisance à moteur intérieur fixe (par opposition à hors-bord).
  5. Coupe Vanderbilt : voir l'article Vanderbilt Cup sur la Wikipédia anglophone.