Alain Berenboom

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Alain Berenboom est un avocat et écrivain belge, né le 8 janvier 1947 à Schaerbeek.

[modifier] Biographie

Issu d'une mère lituanienne et d'un père polonais pharmacien.

  • Il entre en 1959, à l'Athénée Fernand Blum, son professeur de néerlandais est un certain André Delvaux, qui lui donne la passion de l'art cinématographique.
  • En 1965, il hésite entre une formation à l'Insas et la faculté de droit de l'Université libre de Bruxelles qu'il choisit.
  • En 1969, il entre au Barreau de Bruxelles.
  • En 1976, jeune avocat il prend la défense du film, l'Empire des sens interdit par les magistrats belge dans les salles de cinéma, ce qui lui donne une renommée professionnelle.
  • En 1984, il écrit le premier traité belge sur les droits d'auteur et devient professeur à l'Université Libre de Bruxelles. La même année, il devient professeur de droit d'auteur à L'Université libre de Bruxelles.
  • En 1990, il publie son premier roman, la Position du missionnaire roux.
  • En 1994, il participe à l'écriture de la loi sur les droits d'auteur en tant qu'expert auprès du Parlement.Puis publie le traité sur le droit d'auteur belge, Le Nouveau Droit d'Auteur et les Droits voisins (éditions Larcier, 3e édition, 2005)

En 2000, à l'occasion de Bruxelles, ville européenne de la culture, il fait créer une pièce de théâtre sur l'état de la justice belge dans le Palais de Justice de Bruxelles sous forme de farce sarcastique (mise en scène de Christine Delmotte), "L'Auberge espagnole" (paru aux éditions Le Grand Miroir). En 2004, il organise à l'occasion de l'anniversaire du roi des Belges, Albert II (qui fête ses 70 ans) et de celui de Tintin (qui fête ses 75 ans) un recueil qui groupe des aventures de Tintin écrites pour l'occasion par des écrivains belges de langues française et néerlandaise, sous le titre de "Drôle de Plumes" (paru aux éditions Moulinsart).

En mars 2008, l'oeuvre d'A. Berenboom a été couronnée par le prix F.Denayer décerné par l'Académie de Langue et de Littérature française de Belgique. Le jury a justifié sa décision ainsi:

"Sept romans jalonnent l'œuvre littéraire d'Alain Berenboom, réputé par ailleurs comme une autorité internationale dans le domaine du droit d'auteur, qu'il enseigne à l'université de Bruxelles. Dès la parution de La position du missionnaire roux, un écrivain s'imposait, avec son ton, son point de vue, ses inquiétudes, son style, sa langue. Un humour qui est toujours une philosophie, une lecture du réel, dont les références sont les plus éminentes, de Swift à Allen, de Saroyan à Dino Risi. Berenboom, on le voit, a ses références à travers le monde, et elles ne sont pas que littéraires d'ailleurs, puisque le cinéma, qui le passionne depuis toujours, et dont il a une connaissance encyclopédique, justifiant qu'il soit administrateur de la cinémathèque de Belgique, est un de ses pôles magnétiques, et une source d'inspiration, comme on le voit dans son avant-dernier roman, Le goût amer de l'Amérique, en grande partie centré autour de la figure de James Stewart. Berenboom, on le lit dans sa chronique hebdomadaire du Soir, est très préoccupé par le sort de la Belgique, ce qui se ressent aussi dans certains de ses livres, comme Le lion noir, et dans son tout récent livre, Périls en ce royaume, qui est en train de récolter un grand succès.

D'une cohérence évidente, son travail témoigne sous une apparence légère et ironique d'une réflexion constante sur la justice, la démocratie, la solidarité. Et des indignations que peuvent susciter les manquements à l'égard de ces valeurs."

[modifier] Bibliographie

Dans "La Position du Missionnaire roux" (éditions Le Cri, 1990 et J'ai Lu, 2000), une histoire d'amour ratée entre un directeur du secteur lait en poudre de Nestlé et une belle juriste est aussi une dénonciation du charity business en Afrique. Dans "La Table de riz" (éditions le Cri), il raconte l'histoire d'une jeune cinéaste chinoise aux prises avec les difficultés de la "démaoisation" du pays. Dans "Le Pique-Nique des Hollandaises" (editions Le cri), un attaché culturel belge se retrouve perdu dans la Pologne en pleine transition vers le capitalisme, obligé pour organiser des événements culturels à la gloire dérisoire du cinéma belge, de participer à la "commercialisation" du camp d'Auschwitz en compagnie d'un homme d'affaires hollandais et de ses trois joyeuses compagnes. Dans "La Jérusalem captive" (éd. Verticales), il dénonce le côté kafkaïen de la commission européenne à travers un récit qui raconte à la fois les errements d'un historien et le récit de la première croisade de Godefroi de Bouillon revu de manière fantaisiste et très drôle par Bertrand Marie, un Juif, aide-bourreau, qui a lancé Godefroi à la conquête de Jérusalem.

"Le Lion noir" (Flammarion, en poche chez Labor) commence comme un polar, avec le meurtre du personnage principal à l'occasion d'un colloque de spécialistes de l'audiovisuel mais, dans les traces de son amie, une jeune Française, qui s'interroge sur le crime, le roman devient celui d'une ville, Anvers, grand port cosmopolite peu à peu rongé par la montée de l'extrème droite (le livre a été écrit après les premiers succès électoraux du Vlaams Blok, le parti fasciste flamand). Dans une atmosphère qui rappelle les grandes heures de la littérature belge fantastique (tels les romans de Jean Ray), c'est le roman le plus noir de l'auteur. Dans "Le Goût amer de l'Amérique" (éditions B. Pascuito, 2006), un jeune homme se demande comment l'image de l'Amérique s'est dégradée. Il explore pour cela la filmographie de James Stewart, l'acteur mythique des cinéastes hollywoodiens sociaux et liberaux de jadis. Ce qui donne à la fois un portrait très tendre de Bruxelles et de ses jeunes gens à la marge et une jolie réflexion mélancolique sur le cinéma. En 2008, il entame une série policière qui met en scène un jeune détective belge explorant la Belgique au lendemain de la Libération, Michel Van Loo. Le premier volume s'intitule "Périls en ce Royaume. Avec "Périls en ce Royaume" (editions B.Pascuito, Paris, 2008), il renoue avec l'humour mordant de ses premiers livres. Sous couvert d'une enquête policière, menée par le détective Michel Van Loo, l'auteur livre un portrait passionnant et piquant de la Belgique de la Libération (le roman se passe en 1947), avec plus d'un clin d'oeil aux grands écrivains de polars de l'époque, Raymond Chandler, Charles Williams ou Léo Malet. Mais son humour et sa dérision le rapproche d'auteurs contemporains comme le Westlake du "Couperet".

[modifier] Lien externe