Agostinho Neto

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Agostinho Neto
Agostinho Neto
Mausolée d'Agostinho Neto, Luanda
Mausolée d'Agostinho Neto, Luanda

António Agostinho Neto Kilamba (17 septembre 1922, Icolo e Bengo- 10 septembre 1979, Moscou) est un homme politique angolais, premier président de l’Angola et secrétaire général du Mouvement populaire de libération de l’Angola.

Sommaire

[modifier] La jeunesse

Neto est le fils d'un pasteur méthodiste. Il suit des études de médecine à Coimbra puis à Lisbonne. Dans la capitale coloniale portugaise, il fréquente le milieu des Angolais exilés. Neto fait partie d'un mouvement qui cherche à faire revivre la culture angolaise traditionnelle. Neto écrit d'ailleurs des poèmes exaltant la culture angolaise. Il participe aussi à divers mouvements nationalistes angolais.

[modifier] Le combat pour l'indépendance

Une fois ses études de médecine achevées, Neto rentre en Angola. Son opposition au colonialisme portugais et à la répression militaire l'envoie en prison en 1960. Il passe deux ans incarcéré au Cap-Vert (alors partie de l'Empire colonial portugais), puis au Portugal mais il réussit à s'échapper et part en exil au Maroc. De là il dirige le MPLA, mouvement anti-colonialiste indépendantiste et marxiste angolais.

La Révolution des œillets à Lisbonne en 1974 met fin au régime colonial et dictatorial d'Antonio Salazar. La brutale répression de l'armée portugaise en Angola s'arrête. Les militaires, désormais au pouvoir à Lisbonne, offrent l'indépendance à la majorité des colonies portugaises. La date pour la déclaration de l'indépendance de l'Angola est fixée au 11 novembre 1975. Les autorités portugaises ne souhaitent officiellement pas choisir parmi les groupes militaires lequel obtiendra la pouvoir dans la nouvelle Angola indépendante. Des pourparlers sont engagés entre les trois principaux mouvements militaires (le MPLA, le FNLA et l'UNITA de Jonas Savimbi). Neto y représente le MPLA et co-signe les accords d'Alvor le 10 janvier 1975. Conformément à cet accord, un gouvernement de transition est mis sur pied le 31 janvier.

[modifier] La lutte pour le pouvoir

Mais Neto, considère que seul son mouvement de libération, le MPLA, est apte à pouvoir donner le pouvoir au peuple angolais et à « bâtir une société où homme ne soit plus exploité par l’homme ».[1]

Commence alors entre les trois mouvements indépendantistes, une course au pouvoir qui dégénère rapidement en une guerre civile qui durera plusieurs décennies. Cependant, Neto ne perçoit pas ce conflit comme tel ; pour lui, ce n’est que la phase finale de liquidation du colonialisme qui survit encore dans les deux mouvements d’opposition. [1]

Et ce n’est que grâce à l’appui logistique et militaire apporté par Cuba, que Neto prend le dessus sur ses adversaires, sans toutefois parvenir à contrôler dans sa totalité l’Angola. Ces liens militaires et économiques étroits qu’il entretient avec Cuba et l'Union des républiques socialistes soviétiques, ne feront que s’accroître avec le temps.[2]

Le 11 novembre 1975, le Portugal offre l'indépendance de l'Angola, non pas à un gouvernement mais au peuple de l'Angola. Neto s’empresse alors de proclamer la République populaire d’Angola dont il se désigne le président. La reconnaissance internationale du régime du MPLA qui ne contrôle pourtant qu'une partie du pays est assez rapide.

[modifier] La mise en place de la dictature

Tandis que la guerre civile continue, Neto met progressivement en place une dictature[3] d’inspiration marxiste-léniniste, calquant le modèle soviétique.[4]. Neto érige, ainsi, le MPLA en parti unique, imposant à l’Angola un parti-État tout puissant ne tolérant aucune opposition externe.[5]. Les droits civiques les plus élémentaires sont dès lors bafoués et les organisations ou associations autonomes sont interdites.[3]

Quant aux médias, Neto les nationalise tous en 1976. Plus aucun organe de presse n’est libre.[6] La liberté d’expression est, de fait, censurée par l’État qui cherchera même à contrôler les manifestations culturelles.[7]

A la suite d’une tentative de putsch ratée, le 27 mai 1977, contre sa personne, Neto décide de purger le MPLA de ses opposants qui sont soit exécutés, soit arrêtés.[8] Puis, invoquant la nécessité de lutter contre ces « fractionnaires », Neto s’octroie les pleins pouvoirs.[2]

[modifier] La mort et la postérité

Gravement malade, Neto est évacué vers Moscou pour être soigné. Il décède le 10 septembre 1979. José Eduardo dos Santos lui succède aux postes de président du pays et de secrétaire général du MPLA.

Neto a publié le recueil de poésie Sagrada esperanca en 1974.

À la mort de Neto, son corps fut embaumé à Moscou, pour y être installé dans un mausolée. Ce mausolée situé à Luanda, face à océan Atlantique n'est pas encore achevé à ce jour faute de ressources.

[modifier] Notes et références

  1. ab MARGARIDO Alfredo. Agostinho Neto. In Encyclopédie Universalis. Edition 1999.
  2. ab Pays du monde : Angola. In Encyclopédie Bordas, Mémoires du XXe siècle. édition 1995. Tome 18 « 1970-1979 ».
  3. ab MESSIANT Christine. Angola, les voies de l’ethnisation et de la décomposition. p.25
  4. PELISSIER René. Angola (République de). In Encyclopédie Universalis. Edition 1999.
  5. MESSIANT Christine. MPLA et UNITA : processus de paix et logique de guerre p.48
  6. Angola Press, Media, TV, Radio, Newspapers
  7. Le rôle des écrivains dans la société angolaise
  8. MPLA et FNLA demandent pardon pour les erreurs du passé



Présidents d'Angola

Agostinho Neto - José Eduardo dos Santos