Abou Qurra

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Abou Qurra ou Corra, appartenant à la tribu des Banou Ifren de Tlemcen, il sera le chef de la tribu des Banou Ifren. Il est le fondateur de l'opposition des Berbères d'Afrique du Nord à la dynastie des Omeyyades née d'impôts trop élevés.

Ce personnage mal connu est le fondateur du kharidjisme sufrite en Afrique du Nord[1]. Vers 736, Abou Qurra professe cette doctrine aux Zénètes et aux Berbères et se voit désigner comme imam et comme chef.[2]

Entre 767 à 776, il parvient à reprendre aux Arabes toute l'Ifriqiya à la tête d'une armée de plus de 350 000 cavaliers.[3] Ibn Khaldoun le décrit dans son livre Kitab al-Ibar.


Sommaire

[modifier] Fondateur de la ville d'Agadir( Tlemcen)

Agadir fut fondé par Abou Qurra le calife de la tribu des Banou Ifren en 790. Agadir devient la capitale des berbère sufrites. Abou Qurra invite Idriss I à séjourner à Agadir. La ville fut construite sur les ruines de Pomaria. Idriss I construisit une grande mosquée. [4] [5]


[modifier] Biographie

Après la mort de Khaled ibn Hamid, Abou Qurra est proclamé calife par les membres de sa tribu[6] qui avait pris le pouvoir dans tout le Maghreb central[2]. Il prend d'abord Tobna à la tête de 40 000 cavaliers[7] puis assiège la ville de Kairouan en Tunisie. Toutes les tribus berbères sont alors placées sous son commandement[2]. Ibn Rustom, qui avait comme épouse une femme des Banou Ifren et se trouvant être le seul Persan de cette armée, se voit également proclamé imam par les Banou Ifren[2]. Vers 778, ce dernier remplace Abou Qurra et fonde le royaume de Tiaret. Abou Qurra sera quant à lui accusé d'avoir reçu de l'argent pour laisser en vie Omar ibn Hafs ibn Abi Sufra, dirigeant de la Tunisie à cette époque. Il saisit alors les biens en possession des Omeyyades et fait tué Ibn Hafs (surnommé Hezarmerd et lui aussi persan)[2] durant le siège de cette ville[8]. Abou Qurra et les Banou Ifren se retirent après cette victoire pour retourner dans leur royaume de Tlemcen. Après cette victoire, Abu Qurra abandonne le kharidjisme et le pouvoir en raison des divisions internes des Berbères[2].

[modifier] Conséquence après la révolte

En réaction au siège de Kairouan, Yazid ibn Hatem envahit le Maghreb et fait châtier ses habitants[2] : les Banou Ifren perdront des centaines de milliers de cavaliers dans cette nouvelle guerre[2] contre les Omeyyades et les Abbassides[9],[10]. La plus puissante armée berbère[11] de tous les temps (350 000 cavaliers sans les fantassins[2]), qui a gagné toutes les batailles contre les Romains, les Vandales, les Byzantinset les Arabes[12],[13] — les Zénètes n'ont jamais été colonisés par les Romains, les Vandales, les Byzantins[14],[12] ou les Arabes[15] alors que la Kahena a remporté deux batailles contre les Arabes avec l'aide des Zénètes et en particulier des Banou Ifren[2] —, se trouve privée de ses meilleurs dresseurs de chevaux à cause de l'entrepise d'Abou Qurra[16],[17].

Il faut attendre 50 ans pour que la deuxième plus grande révolte kharidjite menée par Abu Yazid de la tribu des Banou Ifren voit le jour pour combattre les Fatimides[2].

[modifier] Références

  1. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Baron Slane, éd. Berti, Alger, 2003, pp. 848-849
  2. abcdefghijk Ibn Khaldoun, op. cit.
  3. Ibn Khaldoun, op. cit., p. 847
  4. La médina de Tlemcen: l’héritage de l’histoire , Fouad Ghomari
  5. In un mondo che assiste passivo alla globalizzazione di "usi", "tendenze" e "prodotti" imposti da poche lobbies e da poche grandi Potenze; in un mondo in cui parossisticamente, allo sviluppo della tecnologia multimediale finalizzata all'incremento
  6. William J.T. Brown, Kharijite political influences in medieval Berbery, éd. Université du Wisconsin, Madison, 1963
  7. Mahfoud Kaddache, L'Algérie médiévale, éd. Enal, Alger, 1992, p. 29
  8. Ibn Khaldoun, op. cit., pp. 848-849
  9. Ibn Khaldoun, op. cit., p. 2
  10. Mahfoud Kaddache, op. cit.
  11. Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830, éd. originale 1931, rééd. Payot, Paris, 1994
  12. ab Pierre Hubac, Carthage, éd. Bellenand, Paris, 1952, p. 231
  13. Lieutenant-colonel Delartigue, Monographie de l'Aurès, Constantine, 1904
  14. Ivan Van Sertima, The Golden Age of the Moor, Transaction Publishers, Londres, 1992
  15. Ibn Khaldoun, op. cit. (voir partie consacrée aux Zénètes)
  16. Reinhart Pieter Anne Dozy et Michael Jean de Goeje, Description de l'Afrique et de l'Espagne par al-Idrisi, éd. E.J. Brill, Leyde, 1866, p. 102
  17. Mémoires de la Société de géographie de Genève, tome IV, imprimerie Ramboz et Schuchardt, Genève, 1864, p. 46

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[modifier] Bibliographie

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[modifier] Liens externes