Abbaye de Maubuisson

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49° 02′ 46″ N 2° 07′ 00″ E / 49.0462, 2.1168

Façade sud de l'Abbaye de Maubuisson.
Façade sud de l'Abbaye de Maubuisson.

L'abbaye Notre-Dame-La-Royale dite de Maubuisson est une ancienne abbaye cistercienne fondée en 1236 par Blanche de Castille. Elle est située sur la commune de Saint-Ouen-l'Aumône, dans le Val-d'Oise.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] De la fondation à la Révolution

La grange aux dîmes de l'abbaye
La grange aux dîmes de l'abbaye

Blanche de Castille dans le cadre d'un renforcement des liens entre la royauté et les abbayes décide de financer sa propre abbaye. Elle rajoute donc à son domaine Pontoise et Saint-Ouen-l'Aumone en 1236. ces terrains ont la qualité d'être situés à proximité de son chateau et à côté d'une riviere: la liesse. Après la fondation en 1241de l'abbaye, elle est rattachée à l'ordre cistercien en 1244. Elle bénéficie du fait de son caractère royal d'une forte protection et joue un rôle important dans l'économie locale.

Blanche de Castille a fondé une abbaye qui possède trois rôles bien distincts.

  • Dans un premier temps, il s'agit d'un endroit de recueil pour les jeunes filles de bonne noblesse.
  • Dans un deuxième temps, l'abbaye de Maubuisson est utilisée comme résidence royale et enfin,
  • c'est une nécropole royale.

En 1307, le roi de France, Philippe IV le Bel y organise dans la plus grande discrétion une réunion destinée à préparer l'arrestation des frères de l'ordre des Templier dans le royaume.

L'économie solide de l'abbaye lui a permis de survivre à la guerre de Cent Ans. Au XVIe siècle, sous l'impulsion de l'abbesse Antoinette de Dinteville (1482-1524), de nouveaux corps de bâtiments sont construits et l'abbaye compte 120 moniales. Mais la communauté traverse une période sombre avec les guerres de religion : par deux fois au moins, en 1566 et en 1588, l'abbaye et ses dépendances furent pillées par les troupes protestantes.

En 1597, Angélique d'Estrées, la sœur de Gabrielle d'Estrées, obtint du roi Henri IV la charge de mère-abbesse de l'abbaye royale. Les mœurs de l'abbaye n'ayant plus grand'chose à voir avec les règles de l'ordre de Saint Benoît et Saint Bernard, Angélique Arnauld reçut en 1618 ordre du vicaire général de l'ordre de Cîteaux de quitter l'abbaye de Port Royal pour réformer l'abbaye de Maubuisson. Là, elle eut maille à partir avec Mme d'Estrées et ses amants. Mais sur l'intervention du Parlement de Paris, le prévôt de l'Île s'empara des religieux séditieux et rétablit Angélique Arnauld à la tête de l'abbaye. François de Sales rendit plusieurs fois visite à la nouvelle abbesse. Angélique Arnauld fut remplacée à la tête de l'abbaye par Mme de Soissons, mais celle-ci, qui « n'avoit pas pris, nous dit Racine, un fort grand soin d'y entretenir la régularité que la Mère Angélique y avoit établie... », mourut en 1627. La nouvelle abbesse, Marie Suireau ou « Marie des Anges », choisie sur proposition d'Angélique Arnauld, dirigea Maubuisson jusqu'en 1649. Dès 1628, elle avait eu à faire face à une tentative de conversion de l'abbaye au molinisme, mais deux religieuses suspectes ayant été évincées, le retour aux canons cisterciens s'affirma. Louise Hollandine (1622-1709), fille de Frédéric V du Palatinat et tante de Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), seconde belle-sœur de Louis XIV, fut abbesse de Maubuisson.

C'est au XVIIIe siècle que l'abbaye entame la chute. En effet, le nombre de religieuses passe de 70 en 1720 à 18 en 1790. C'est en 1786 que Louis XVI décide de fermer l'établissement religieux.

[modifier] Après la Révolution

Elle perd sa fonction religieuse à la Révolution française pour devenir hôpital militaire en 1793, puis carrière de pierres, filature et ferme. Classée monument historique depuis 1947, elle devient propriété du conseil général du Val-d'Oise en 1979. Des fouilles archéologiques poussées y ont été menées de 1979 à 1981, suivies d'importants travaux de réparation. Elle abrite aujourd'hui des expositions d'art contemporain.

[modifier] Description

Le bâtiment des latrines et le fossé d'assainissement.
Le bâtiment des latrines et le fossé d'assainissement.

[modifier] Le Cloître

Le cloître était entouré par l'abbatiale et le réfectoire pour les plus grands bâtiments.

[modifier] Les Latrines

Comme toute les abbayes médiévales, celle de Maubuisson est construite avec un plan hydraulique.La préscence de deux cours d'eau à proximité de ce terrain avait justement encouragé son acquisition par Blanche de Castille. L'eau avait une fonction utilitaire. Le système d'aduction passait par les lattrines de l'abbaye puis était reutilisé pour le fonctionement du moulin (pas de gachis). Les latrines étaient situées au-dessus du canal et se composaient de 38 sièges de bois adossés les uns aux autres. La pièce était constituée de 20 arches hautes de 14 mètres.

[modifier] Le Chauffoir

Cette pièce ainsi que le réfectoire n'existent plus actuellement. Le chauffoir était la seule pièce avec les cuisine à être chauffée. Il servait souvent pour les travaux d'écriture des moines car il s'agissait d'un travail précis qui nécessitait de ne pas avoir les doigts engourdis par le froid.

[modifier] Le Chapitre

Le chapitre ou salle capitulaire était la seule pièce où les moniales pouvaient parler mais sous la direction de la mère abbesse. On parlait dans cette pièce uniquement de problèmes matériels et spirituels liés à la communauté.

[modifier] A voir

[modifier] Bibliographie

  • Jean Racine, Abrégé de l'histoire de Port Royal, Éd. de la Table Ronde, coll. « Petite Collection Vermillon », Paris, 1767 (réimpr. 1994) (ISBN 2-7103-0604-2)
    Dernier livre écrit (clandestinement) par le célèbre dramaturge
    .

[modifier] Liens externes

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