Émile Borel

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Émile Borel
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Parlementaire français
Naissance 7 janvier 1871
Décès 3 février 1956
Mandat Député (1924-1936)
Début du mandat 1924
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Aveyron
Groupe parlementaire PRRRS (1924-1928)
IDG (1928-1932)
PRS (1932-1936)
IIIe république
Émile Borel
Émile Borel

Félix Edouard Justin Émile Borel (né à Saint-Affrique le 7 janvier 1871 - mort à Paris le 3 février 1956), mathématicien, professeur à la Faculté des sciences de Paris, spécialiste de la théorie des fonctions et des probabilités, membre de l'Académie des sciences, a été aussi un homme politique français, député, ministre.

Sommaire

[modifier] Biographie

Émile Borel, né en 1871, est le fils d'un pasteur protestant.

Tôt éveillé aux mathématiques, il étonna son maître, en primaire, en apportant le résultat de l'addition des cent premiers nombres, alors que ces camarades étaient à peine parvenu à la moitié des additions. Doué d'intuition, il avait simplement constaté que la somme des extrêmes faisait 101, et que cette somme se retrouvait ensuite en progressant vers le centre, donnant, à l'évidence, 50 sommes de 101[réf. nécessaire].

Émile Borel a été reçu à la fois premier à l'École polytechnique et à l'École Normale, qu'il a choisie. Il a également été reçu premier à l'agrégation de mathématiques. Refusant les offres des industriels, il se consacra à la recherche.

Avec René Baire et Henri Lebesgue, il était parmi les pionniers de la théorie de la mesure et de son application à la théorie des probabilités. Le concept de tribu borélienne est nommé en son honneur. Dans l'un de ses livres sur les probabilités, il présente l'amusante expérience de pensée connue sous le nom paradoxe du singe savant ou analogues. Il a également édité un certain nombre d'articles de recherche sur la théorie des jeux ainsi qu'un véritable monument sur le jeu de bridge.

Il est président de la Société mathématique de France en 1905.

Il obtint la chaire de Théorie des fonctions à la Faculté des sciences de Paris en 1909, puis la chaire de Probabilités et physique mathématique, succédant à Joseph Boussinesq, en 1921.

Il a été par ailleurs directeur adjoint de l'École normale supérieure, de 1910 à 1920.

Engagé volontaire en 1914, il a commandé une batterie d'artillerie.

Émile Borel eut un rôle politique actif :
Alors sur le front et rappelé par son ami Paul Painlevé, il devint secrétaire général de la Présidence du Conseil.

Il fut député radical et radical-socialiste, puis indépendant de gauche, puis enfin comme républicain-socialiste de l'Aveyron de 1924 à 1936, et ministre de la Marine en 1925.

Membre du Conseil de l'Université depuis 1920, Émile Borel en est devenu vice-président.

Il fut par ailleurs en 1923-1924 président de la Confédération des travailleurs intellectuels (CTI).

Émile Borel a créé en 1928, avec le soutien financier des Rockefeller et des Rothschild, le Centre Mathématique qu'il a nommé Institut Henri-Poincaré (où se trouve maintenant le Centre Émile Borel), et qu'il a dirigé pendant plus de trente ans.

Borel fit adopter par le Parlement l'institution du Sou des laboratoires destiné à les équiper, et prélevé sur les bénéfices industriels, en même temps que la taxe d’apprentissage.

Émile Borel était membre de l'Académie des sciences, élu en 1921, vice-président en 1933, président de l'Académie des sciences en 1934.

En 1936, avec Jean Perrin et Jean Zay, il participa à la création de l'organisation d'État de la Recherche, devenue ensuite le CNRS.

Il était aussi « professeur extraordinaire » à l'Université de Rome.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut arrêté et emprisonné à Fresnes pendant un mois, en 1941, mais sitôt libéré, il reprit la lutte dans la Résistance.

A partir de 1945, Émile Borel est membre du conseil de l'ordre de la Légion d'honneur.

Il a été élu membre du Bureau des longitudes en 1946.

En 1948, il devient président du comité des sciences de l'UNESCO.

Il est mort à Paris en 1956.

Sa femme, née Marguerite Appell, écrivain connue sous le nom de plume Camille Marbo, avait reçu le Prix Femina en 1913 ; elle était la fille du mathématicien Paul Appell.

[modifier] Décorations

[modifier] Distinctions

  • Grand Prix des sciences mathématiques (1898)
  • Prix Poncelet (1901)
  • Prix Vaillant (1904)
  • Prix Petit d'Ormoy (1905)
  • Prix Osiris (1954)
  • 1re médaille d'or du CNRS pour l'ensemble de son œuvre.

[modifier] Nomenclature borélienne

Émile Borel laissa son nom aux concepts mathématiques suivants :

Portent aussi son nom :

  • le Centre Émile Borel, à Paris, au sein de l'Institut Henri-Poincaré
  • la rue Borel, le square Borel (Paris)
  • un boulevard et l'hôpital (Centre hospitalier intercommunal du Sud-Aveyron Émile Borel) de sa ville natale Saint-Affrique
  • le cratère Borel sur la Lune.

[modifier] Émile Borel et le hasard

Dans une intervention à l'Académie des Sciences, Émile Borel s'en prit au préjugé consistant à croire irrationnel de prendre un billet de loterie. L'achat du billet ne change pas réellement l'existence de celui qui le prend, expliquait-il, tandis que s'il gagne - bien qu'il ait très peu de chance que cela se produise - cette vie en sera changée du tout au tout. Il ne s'agissait au fond que d'une sorte de version en modèle réduit du pari de Pascal, mais insistant sur le fait que l'utilité d'un aléa ne se confond pas en général avec son espérance mathématique.

Au cours de la même séance, il montra qu'il était tout aussi rationnel de payer pour acheter du risque (cas du billet de loterie) que de payer pour en éviter (cas de l'assurance).

[modifier] Voir aussi

Paradoxe du singe savant

[modifier] Œuvres

Principales œuvres :

  • Sur quelques points de la théorie des fonctions (thèse, 1894)
  • Leçons sur la théorie des fonctions (1898)
  • Leçons sur les séries entières (1900)
  • Leçons sur les fonctions divergentes (1901)
  • Leçons sur les fonctions de variables réelles et les développements en séries de polynômes (1905)
  • Le Hasard (1913)
  • Leçons sur les fonctions monogènes uniformes d'une variable complexe (1917)
  • L'Espace et le temps (1921)
  • Méthodes et problèmes de la théorie des fonctions (1922)
  • L'espace et le temps (1922)
  • Traité du calcul des probabilités et ses applications (1924-1934)
  • Principes et formules classiques du calcul des probabilités (1925)
  • Valeur pratique et philosophique des probabilités (1939)
  • Théorie mathématique du bridge à la portée de tous, en collaboration avec André Chéron (1940)
  • Le jeu, la chance et les théories scientifiques contemporaines (1941)
  • Les probabilités et la vie (1943)
  • Évolution de la mécanique (1943)
  • Les paradoxes de l'infini (1946)
  • Éléments de la théorie des ensembles (1949)
  • Les nombres inaccessibles (1952)
  • L'imaginaire et le réel en mathématiques et en physique (1952)
  • Les Œuvres d'Émile Borel ont été éditées par le CNRS en 1972 (4 tomes).

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Louis de Broglie, Notice sur la vie et l'œuvre de Émile Borel, Paris, Institut de France, 1957
  • Camille Marbo, A travers deux siècles, souvenirs et rencontres (1883-1967), Paris, Grasset, 1967 (Camille Marbo est le pseudonyme littéraire de sa femme Marguerite Borel)
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Chaire de physique mathématique et calcul des probabilités de la Faculté des sciences de Paris
Maurice Fréchet