Élisabeth Celnart

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Élisabeth Celnart, de son vrai nom Élisabeth-Félicie Bayle-Mouillard (Moulins, 1796-1865), est également connue sous les pseudonymes d'Ellis Canard et de Mme Bayle-Mouillard.

[modifier] Sa vie

Elle est née à est née à Moulins (Allier) le 30 septembre 1796.

Elle est la fille de Nicolas-François Canard et de Elisabeth Groujus. Son père, professeur au lycée de Moulins est aujourd'hui connu pour divers travaux en économie et en droit. Il permit à sa fille d'accomplir des études secondaires ce qui est remarquable pour une fille à cette époque.

Elle épousa un avocat de Clermont-Ferrand Jean-Baptiste Bayle-Mouillard (1800-1885) qui devint avocat général à la Cour royale de Riom. Elle y écrivit de nombreux livres en divers genres, et son renom dépassa de loin le cadre de l'Auvergne, sa province.

Pour Pierre Larousse, « Elle se fit connaître par de nombreux ouvrages écrits, pour la plupart, dans le but d’instruire ou de moraliser les femmes et les jeunes filles ».

Elle "écrivit" notamment plusieurs "manuels Roret", sur commande de l'éditeur, dont celui à l'usage des demoiselles, celui à l'usage des nourrices, etc.

Comme sa contemporaine Marie Armande Jeanne Gacon-Dufour (1753-1835), Celnart est une auteure prolifique et, comme elle, elle a également écrit de nombreux livres concernant la vie rurale et l'économie domestique, le protocole, etc.

Elle est l'auteur d'un livre sur l'économie domestique, paru pour la première fois en 1826, et plusieurs fois réimprimé. C'est un manuel domestique avec des recettes culinaires, conserves, etc. Le chapitre II concerne la cave, la préparation des tonneaux, les soins à donner au vin, des notices sur des vins spéciaux, muscat, vin de Lunel, Malaga, absinthe, des recettes de vinaigre, des procédés pour reconnaître les falsifications, la bière, le kwas...

En 1834 paraît son ouvrage le plus célèbre, Le guide de la parfumerie, plus connu comme le Manuel du parfumeur. Si dès sa parution il est taxé de "plagiat", il sera cependant très prisé, souvent réédité, également traduit en plusieurs langues et à son tour largement plagié. De larges sections y sont consacrés aux parfums, dentifrices, cosmétiques et soins capillaires, avec une attention particulière pour la fabrication de ces produits.

Elle est morte à Paris en 1865.

[modifier] Œuvres

Les listes ci-dessous ne donne qu'un aperçu de la fécondité de l'auteure qui demeure considérable.

Manuels Roret

Édités à Paris par la librairie encyclopédique Roret. Ils représentent une grande partie de son œuvre :

  • Manuel à l'usage des nourrices, sans date.
  • Nouveau manuel complet du fleuriste artificiel et du feuillagiste, sans date.
  • Manuel de zoophile, ou l'Art d'élever et de soigner les animaux domestiques, 1827.
  • La Sortie de pension ou la Bonne tante, 1825.
  • Choix d'anecdotes anciennes et modernes, Paris, 1827, 4 vol. in-18.
  • Manuel complet d'économie domestique, contenant toutes les recettes les plus simples et les plus efficaces sur l'économie rurale et domestique, à l'usage de la ville et de la campagne ; Paris, Roret, 1827. 3e édition, 1837, 284 pp.
  • Manuel des Dames, ou l'Art de la toilette, suivi de l'Art du modiste et du mercier-passementier, Paris, Librairie encyclopédique Roret, 1827. 366 pp. Il sera réédité en 1833, sous le titre de Manuel des dames, ou l'art de l'élégance d'Elizabeth-F. Bayle-Mouillard, dame Celnart.
  • Manuel des demoiselles, ou Arts et métiers qui leur conviennent, et dont elles peuvent s'occuper avec agrément : tels que la couture, la broderie, le tricot, la dentelle, la tapisserie, les bourses, les ouvrages en filets, en chenille, en ganse, en perles, en cheveux, etc., Paris, Librairie encyclopédique Roret, 4e éd., 1830.
  • Manuel du parfumeur, Paris, Roret, 1834. Il porte bien Celnart en signature (voir ci-dessous), alors que l'édition princeps de 1825 porte, elle, bel et bien le seing de Marie Armande Jeanne D'Humières Gacon-Dufour.
  • Manuel complet de la maîtresse de maison et de la parfaite ménagère, 3e édition, 1837, 320 pp.
  • Nouveau manuel complet de la bonne compagnie ou guide de la politesse, nouvelle édition, Paris, Roret, 1839.
Autres
  • L'Inquisition, poëme historique en quatre chants. Précédé d'un abrégé et suivi de notes sur l'histoire du Saint-Office, Paris, Villet et L'Advocat, 1824. Selon Élisabeth Celnard, l'Inquisition, source de terreur et de pitié, relève tout autant du domaine de la poésie que de l'histoire pour ses terribles leçons, s'appuie principalement sur l'ouvrage de Llorente, Histoire critique de l'Inquisition d'Espagne, publié en France sept ans auparavant, Quérard, II, p.98.
  • La Sortie de pension ou la Bonne tante, 1825.
  • De la bonne cousine, des dimanches, de la bonne tante, des consolations chrétiennes, Paris, Villet, 1825, 410 pp.
  • Betshali ou la Dispersion des Juifs. Suivi de notes historiques, Paris, Castel de Courval, 1825, 4 vol.
  • Des machines, de leur influence sur la prospérité de la nation et le bien-être des ouvriers, Léopold Turck & M. Bérenger, 1831, 3 éditions.
  • Choix d'anecdotes anciennes et modernes, Paris, 1827, 4 vol.
  • Du progrès social et de la conviction religieuse, Paris, Treuttel et Wurtz, 1840, 499 pages.
  • Recueil des poèmes d’Elisabeth Celnart, Paris, Paulin, 1843, 320 pp.

[modifier] Source

  • Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées. Galerie des auteurs apocryphes et La France littéraire, t. XI.