École de Francfort

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Max Horkheimer (au premier plan, à gauche), Theodor Adorno (au premier plan, à droite), et Jürgen Habermas en arrière plan, à droite, en 1965 à Heidelberg.
Max Horkheimer (au premier plan, à gauche), Theodor Adorno (au premier plan, à droite), et Jürgen Habermas en arrière plan, à droite, en 1965 à Heidelberg.

L’École de Francfort est le nom donné, dans les années 1960, à un groupe d'intellectuels allemands réunis autour de l'Institut de recherche sociale fondé en 1923 et soutenu par le mécène Felix Weil. Elle est actuellement dirigée par le philosophe Axel Honneth.

Sommaire

[modifier] Descriptions

Connue pour ses illustres chercheurs, parmi lesquels on compte notamment Theodor W. Adorno, Max Horkheimer, Herbert Marcuse et Walter Benjamin, son projet initial était d'accomplir une analyse critique des sciences sociales dans une perspective néo-marxiste. L'école de Francfort est notamment connue pour s'être penchée sur l'apparition de la culture de masse dans les sociétés modernes, dont elle développera une critique à l'aide du concept de l'« industrie culturelle ». Cette école se penche sur les concepts de critique comme :

  • au sens des Lumières : la raison pour décrypter les textes,
  • au sens de la philosophie idéaliste allemande : voir Kant (épistémologie),
  • au sens marxiste : il faut prendre conscience de la situation pour s'en libérer.

A l'arrivée du parti nazi au pouvoir en 1933, l'Institut est fermé et ses membres sont contraints à l'exil. Adorno, Horkheimer et Marcuse partent aux États-Unis. Herbert Marcuse enseignera à Berkeley, en Californie. Après une escale à Genève, l'Institut est transféré à New York, où il restera jusqu'en 1950, date de son retour à Francfort. Jürgen Habermas, par un réinvestissement de la théorie critique, contribuera à fonder ce que l'on nommera la « Seconde génération de l'École de Francfort ». S'il n'a que des liens historiques ténus avec l'école de Francfort, sa réappropriation de la théorie critique fait de lui non seulement l'héritier de Horkheimer mais aussi un innovateur susceptible de libérer la théorie critique « des entraves dont elle n'avait pas su elle-même se déprendre ».

[modifier] Principaux membres de l'École de Francfort

Institut de recherche sociale à Francfort
Institut de recherche sociale à Francfort

[modifier] Bibliographie

[modifier] Francophone

  • Jean-Marie Vincent, La Théorie critique de l'École de Francfort, Galilée, 1976.
  • Yves Cusset et Stéphane Haber, Le vocabulaire de l’École de Francfort, Ellipses, 2001.
  • « L’École de Francfort : la Théorie Critique entre philosophie et sociologie », dans la revue Tumultes, n° 17-18, 2002.
  • A. Blanc et Jean-Marie Vincent (dir.), La postérité de l'École de Francfort, Syllepse, 2004.
  • « La Théorie critique, héritages hérétiques », dans : Variations - revue internationale de théorie critique, 2005.
  • Oskar Negt, L'espace public oppositionnel, Payot & Rivages, 2007.

[modifier] En langue allemande

  • Stefan Breuer, Horkheimer oder Adorno: Differenzen im Paradigmakern der kritischen Theorie, dans Leviathan, 13 (3), 357-376, 1985.
  • Helmut Dubiel, Kritische Theorie der Gesellschaft. Eine einführende Rekonstruktion von den Anfängen im Horkheimer-Kreis bis Habermas, Juventa, Weinheim und München, 2001. (ISBN 3-7799-0386-5)
  • Martin Jay, Dialektische Phantasie. Die Geschichte der Frankfurter Schule und des Instituts für Sozialforschung 1923 - 1950, Fischer, Frankfurt am Main, 1976. (ISBN 3-10-037101-1)
  • Willem van Reijen, Philosophie als Kritik. Einführung in die Kritische Theorie, 1984. (ISBN 3-7610-1514-3)
  • Alfred Sohn-Rethel, Stefan Breuer, Bodo von Greiff, Differenzen im Paradigmakern der Kritischen Theorie, Teil II, dans Leviathan, 14 (2), 308-320, 1986.
  • Rolf Wiggershaus, Die Frankfurter Schule. Geschichte - Theoretische Entwicklung - Politische Bedeutung, 1986. (ISBN 3423301740)