Écho en crochet

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Formation et dissipation d'un écho en crochet (échos au centre de l'image) à Kansas City (Missouri)
Formation et dissipation d'un écho en crochet (échos au centre de l'image) à Kansas City (Missouri)

L'écho en crochet vu sur les sorties de réflectivité de bas niveau d'un radar météorologique est une signature classique de la présence d'un mésocyclone tornadique dans un orage supercellulaire[1],[2]. La présence de ce crochet est dû à la descente des précipitations (pluie, grêle) et même de débris dans courant descendant derrière l'orage et du courant ascendant à l'avant. On le retrouve en général dans le quadrant sud du système. Sa présence est tellement bien corrélée avec la présence de tornades que les météorologues du National Weather Service américain vont envoyer une alerte de tornade lorsqu'il apparaît sur les sorties radar. Cependant, sa présence est moins évidente pour des tornades de faible importance dans des orages à forte pluviométrie et ce n'est donc pas le seul indice que les météorologues vont regarder.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le 9 avril 1953, Donald Staggs, un ingénieur en électricité travaillant pour le Illinois State Water Survey, est le premier à noter sur les sorties de réflectivité un écho en crochet typiquement associé à un orage tornadique[3]. M. Staggs faisait une étude sur l'utilisation du radar météorologique pour estimer les quantités de pluies tombées sur un bassin hydrographique lorsqu'une tornade s'est produite dans son territoire d'étude et qu'il a pu relier celle-ci avec la sortie radar.

[modifier] Théorie

Structure horizontale et verticale d'un orage supercellulaire vu par radar.
Structure horizontale et verticale d'un orage supercellulaire vu par radar.

Dans la partie de gauche de l'image à gauche, nous pouvons voir la structure horizontale d'un orage supercellulaire à bas niveau. Les zones en bleu sur cette figure montrent où l'air descend dans ce type de nuage donnant des rafales au sol. Les zones en jaunes montrent l'air en ascension. Dans la verticale, partie de droite, une coupe des réflectivités montrent une voûte sans échos là où le fort courant ascendant permet à l'humidité des parcelles d'air en convection de ne se condenser qu'à très haut niveau. Ce dernier se trouve dans la partie entrant dans le nuage alors que les précipitations se trouvent dans la partie arrière.

On remarque dans le flanc sud que la circulation est en rotation entre une zone bleu à l'arrière et la jaune du courant ascendant. Les deux courants entrent en interaction et c'est à cet endroit que les tornades peuvent se produire. Comme le radar notent seulement les précipitations, celles-ci enveloppent depuis l'arrière le secteur du courant ascendant à bas niveau et forme le crochet.

Ce crochet n'est pas toujours évident dans les supercellulaires à forte précipitation (HP). La pluie de ceux-ci a tendance à être à plus bas niveau dans le courant ascendant et remplie une partie du crochet. La forme est plutôt celle d'un rein dans ce cas. Les radars plus récents, comme les NEXRAD et ceux du réseau canadien de radars météorologiques, obtiennent la vitesse instantanée des gouttes de pluie en plus de leur taux de précipitation. Cette donnée permet de noter tout mésocyclone dans l'orage et permet de remédier à une mauvaise détection du crochet.

[modifier] Description

Images des échos radar montrant une coupe horizontale du nuage tornadique   lors des tornades de l'Oklahoma du 3 mai 1999 (Source NOAA)
Images des échos radar montrant une coupe horizontale du nuage tornadique lors des tornades de l'Oklahoma du 3 mai 1999 (Source NOAA)

Dans l'image radar d'un PPI de bas niveau à droite, on peut voir les échos radars provenant de la plus importante tornade qui s'est produite lors d'un épisode tornique en Oklahoma le 3 mai 1999. La zone en forme de crochet est celle où le vortex se situe, juste à gauche du secteur où il n'y a pas de précipitations (site du courant ascendant). On peut remarquer la correspondance avec les schémas théoriques :

  • Le cœur de précipitations avant correspond à la chute des précipitations produites en altitudes par le courant ascendant ;
  • Le cœur arrière est associé avec le courant descendant des niveaux moyens.

Comme l'animation en début d'article le montre, ces crochets ont une durée de vie limitée. Ils dépendent de l'équilibre entre les courants dans le nuage et de la présence d'une rotation dans ce couplet. Le patron peut durer seulement quelques minutes dans le cas de faibles tornades ou plus d'une heure en reformation constante pour des supercellules de longue vie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexes

[modifier] liens externes

[modifier] Notes et références

  1. (en)Hook Echo, Glossary of Meteorology, American Meteorological Society. Consulté le 2008-02-01
  2. (fr)Glossaire de météorologie, Euromet. Consulté le 2008-02-01
  3. (en)The First Tornadic Hook Echo Weather Radar Observations, 2008, Université d'État du Colorado. Consulté le 2008-01-30
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