Yvonne Jean-Haffen

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Yvonne Jean-Haffen, née à Paris en octobre 1895 et décédée à Dinan en novembre 1993^[1], était une artiste bretonne polyvalente : elle fut à la fois peintre, dessinatrice, graveur et céramiste.

Sommaire

1 Enfance et formation
2 Son œuvre
3 Annexes
- 3.1 Bibliographie
- 3.2 Notes et références

[modifier] Enfance et formation

Ayant toujours désiré peindre, Yvonne Jean-Haffen avait suivi les cours d'une école privée et fréquenté l'académie de la Grande Chaumière^[1]. Elle s'était inscrite aux Artistes Français en 1920 après son mariage.

[modifier] Son œuvre

[modifier] La Peinture

En 1925, elle rencontre Mathurin Méheut dont elle devient l’élève, la collaboratrice et l'amie. Dès l’année suivante, elle se rend avec son mari en Bretagne, où elle découvre la joie de peindre « sur le motif » : Erquy, Doëlan, Ouessant furent ses premiers points de chute. Début de la découverte d'une région où elle peignit toute sa vie, découvrant pardons, travaux de mer et de terre. Á l'école de Méheut et guidée par son enthousiasme elle découvrit l'âme bretonne et se sentit gardienne de la mémoire d'un peuple en pleine mutation. Toutefois la Bretagne ne fut pas sa seule source d'inspiration.

Yvonne Jean-Haffen entre dans le groupe des Artistes Décorateurs en 1925 et y expose à partir de 1926 après avoir exposé 2 ans aux Artistes Français comme élève d'Auguste Leroux. En 1933 elle présente une exposition personnelle à la galerie Charpenter qui lui valent de bons articles de critiques d'art. En Bretagne, à Brest, elle expose régulièrement à la Galerie Saluden de 1933 jusque vers 1960.

Elle expose au Salon de la Société Nationale des beaux-Arts, dont elle devient sociétaire en 1947. Elle expose ainsi régulièrement dans divers salons parisiens jusque vers 1970.

[modifier] La Céramique

Elle travaille aussi la céramique : en 1925 commence sa collaboration avec la faïencerie Henriot de Quimper où elle travaillera jusque vers 1950. Elle réalise aussi des pièces de céramique chez des céramistes parisiens ou à la Manufacture nationale de Sèvres.

[modifier] La Gravure

Yvonne Jean-Haffen entre aussi à la société de la Gravure sur Bois Originale, où elle pratique la gravure sur bois, sur lino ou la lithographie.

[modifier] La décoration

Yvonne Jean-Haffen collabore avec Mathurin Méheut en 1930 à la décoration de salle de conférence et espaces de rencontre divers dans l'immeuble de la Heinz & C° à Pittsburg : ce sera le premier des grands décors auquel elle travaillera. Sur commande de la Compagnie Générale Transatlantique puis des Messageries Maritimes Yvonne Jean-Haffen travaille à des décors de paquebot : en premier lieu des œuvres accrochées dans diverses cabines, puis la piscine de l'Aramis et des salles de jeux d'enfants dans le Maréchal Joffre, le Paul Doumer et l'Ile de France. Le dernier des grands décors réalisé est celui de l'Institut de Géologie de Rennes encore visible actuellement.

[modifier] L'Illustration

Yvonne Jean-Haffen pratique aussi l'illustration de livres ou d'articles de revues. Elle illustre En Dérive de Roger Vercel (éd. du moulin de Pen Mur), Les Champignons de Roger Heim (éd. Alpina), En parcourant la Normandie de La Varende (éd. Les Flots Bleus), Fontaines en Bretagne d'Yves Milon (Plon)

[modifier] La Grande Vigne

En 1937, Yvonne Jean-Haffen achète avec son mari la propriété de la Grande Vigne, situé en bord de la Rance à Dinan^[2]. D'abord maison familiale de vacances et pied à terre breton, la guerre de 39-45 va changer sa destination. Dès 1938, Y. Jean-Haffen entreprend la décoration de cette demeure et y peint une fresque sur le mur de la salle à manger, inspirée de la vie bretonne. Elle installera dans la même pièce une partie du mobilier qu'elle avait dessiné pour son appartement de Paris au 30 rue Falguière.

Mathurin Meheut aimait venir travailler à la Grande Vigne durant la période de 1940-1944,quand, professeur aux Beaux-Arts de Rennes, il partageait son temps entre Paris (chez lui), Rennes où il avait un pied à terre et Dinan où il travaillait avec Yvonne Jean-Haffen. Il avait décoré la chambre où il couchait lorsqu'il séjournait à la Grande Vigne d'une magnifique peinture d'inspiration japonaise : d'où le nom de "chambre de Mathurin Méheut" que l'on visite dans cette maison, même s'il ne fut pas le seul à l'utiliser !

Durant toute la période de guerre, le mari d'Yvonne Jean-Haffen, Edouard Jean, d'abord mobilisé comme officier de réserve, habite ensuite l'appartement parisien du ménage, travaillant comme ingénieur. La vie artistique étant devenue très difficile dans un Paris occupé, autour de Méheut se forme un groupe d'artistes et littérateurs. Collaboratrice fidèle, Yvonne Jean-Haffen profite du relatif isolement de la Grande Vigne et des facilités de ravitaillement de la campagne pour y recevoir Méheut et le groupe d'artistes et d'amis en recherche de projets et de réalisations possibles malgré les difficultés en tous genre crées par l'occupation. La Grande Vigne devient durant toute la période 1940-1945 un centre vivant de rencontres artistiques. La guerre finie, la maison retrouve son rôle de pied à terre breton, lieu de paix et de repos pour le ménage ou point de départ de voyages de travail en Bretagne.

Étudiant et travaillant avec Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen s’attache à restituer l’âme de la Bretagne. À la mort de Mathurin Méheut, elle se bat pour sauver la maison du maître à Lamballe et la transformer en un musée où l'exposition des œuvres de Mathurin Méheut données par sa fille Maryvonne Méheut assurerait la pérennité de la mémoire de cet artiste. Yvonne Jean-Haffen assura la direction de ce musée jusqu’en 1992, année où elle fut décorée de l'ordre de l'Hermine en 1992.

En 1987 la Grande Vigne, son jardin, le mobilier, et le fonds d'œuvres furent donnés à la Ville de Dinan conjointrment par Yvonne Jean-Haffen et son neveu. La maison est ouverte au public depuis 1993, chaque année un nouveau thème inspire l'exposition d'œuvres d'Yvonne Jean-Haffen Les personnes intéressées par l'œuvre de cette artiste peuvent consulter l'exposition virtuelle mise en ligne en décembre 2007 par la direction des musées de France sur le site Joconde catalogue des collections des musées de France.