William Godwin

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William Godwin
Naissance 3 mars 1756
Décès 7 avril 1836
Activité économiste, écrivain et philosophe
Nationalité Angleterre Angleterre
Genre anarchisme et utilitarisme

William Godwin, né le 3 mars 1756 à Wisbech (Cambridgeshire) et mort le 7 avril 1836 à Londres, est un journaliste, économiste, philosophe politique et romancier britannique.

Godwin est considéré comme un des précurseurs les plus importants des pensées anarchiste et utilitariste. Il est également célèbre pour les femmes de sa vie : époux de Mary Wollstonecraft, écrivain féministe de qui il eut une fille, Mary Wollstonecraft Godwin, plus connue sous le nom de Mary Shelley, auteure du Frankenstein.

Fils d’un pasteur dissident, Godwin devint lui-même, après avoir reçu une bonne éducation, ministre d’une congrégation dans le voisinage de Londres en 1778. Sa foi religieuse s’étant évanouie, il renonça loyalement à enseigner aux autres ce qu’il ne croyait plus et vint à Londres, vers 1783, demander au métier d’auteur ses moyens d’existence. Après quelques années d’obscurs travaux, il devint tout à coup célèbre par deux ouvrages, un traité de politique sociale et un roman.

Le premier, intitulé : Enquiry concerning Political Justice, and its Influence on General Virtue and Happiness (Enquête sur la justice politique et son influence sur la vertu et le bonheur en général), parut en 1793. S’inspirant de la philosophie des Lumières et de l’esprit de la Révolution française, l’auteur veut réformer la société d’après les données de la raison ; il montre éloquemment les abus des institutions les plus consacrées, même du mariage ; mais, comme tant d’autres réformateurs, il est plus fort dans ses attaques que dans ses tentatives de reconstruction.

Un même sentiment d’indignation contre les vices de la société respire également dans le roman de Caleb Williams (1794). Dans ce récit sévère, sans amour, sans ornements descriptifs, où l’imagination même n’est que la raison ardent, un homme d’une noble nature, Falkland, a, sous le coup du plus sanglant outrage, commis un meurtre qui pourrait à peine passer pour un crime, s’il n’en laissait retomber la responsabilité sur deux innocents qui sont condamnés et exécutés. L’amour de la considération a conduit Falkland à ce second crime pire que le premier ; le même respect pour l’opinion le pousse à persécuter impitoyablement un jeune paysan, Caleb Williams, qui a surpris son secret et finit par tout révéler. Peu de romans sont supérieurs à celui-ci pour l’analyse psychologique et aussi pour l’éloquence et l’intérêt.

La notoriété que Godwin venait d’acquérir comme défenseur des idées les plus avancées faillit le taire inclure dans l’accusation capitale dirigée contre ses amis Holcroft, Thelwall, Horne, Tooke et autres. Mais, malgré ses hardiesses théoriques, son caractère réservé le détournait d’entrer dans aucun complot contre le gouvernement. En 1797, il épousa Mary Wollstonecraft dont les idées s’accordaient avec les siennes. Lorsqu’elle mourut en couches, lui laissant une fille qui devait être la femme du poète Percy Shelley, Godwin écrivit la vie de celle qu’il venait de perdre, en confessant ses faiblesses et ses fautes avec la franchise philosophique qu’il aurait mise à dévoiler les siennes propres.

Dès lors, toute la vie de Godwin fut consacrée au travail littéraire. Ses livres, quoique écrits trop souvent de commande, ne sont jamais sans valeur. Il garde le sérieux de sa pensée et la dignité éloquente de son style jusque dans les compilations.

[modifier] Bibliographie

  • Enquête sur la justice politique et son influence sur la vertu et le bonheur en général (The Inquiry concerning Political Justice, and its influence on General Virtue and Happiness, 1793)
  • Les Choses telles qu’elles sont, ou Les Aventures de Caleb Williams (Things as They Are, or The Adventures of Caleb Williams 1794), roman
  • Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin, auteur de la "Défense des droits de la femme", d'une "Réponse à Edmond Burck" (Memoirs of the Author of a Vindication of the Rights of Woman, 1798 pdf ; nouv. éd. par Pamela Clemit et Gina Luria Walker, Peterborough, 2001 (ISBN 1-55111-259-0)).
  • Saint-Léon, conte du seizième siècle (St. Leon, a Tale of the Sixteenth Century, 1799)
    Roman du genre merveilleux, œuvre énergique et sombre, peu inférieure à Caleb Williams. Le héros possédant le secret de la transmutation des métaux et de l’élixir de longue vie ne trouve dans le double don de la richesse et de l’immortalité que misère et désespoir.
  • Antonio
    Tragédie jouée sans succès en 1800.
  • Vie de Chaucer (Life of Chaucer, 1803, 2 vol. in-4°)
    Biographie prolixe, mais assez exacte.
  • Fleetwood ou le Nouvel homme du sentiment (Fleetwood or the New Man of feeling, 1804)
    Roman sombre et déclamatoire.
  • Faulkner
    Tragédie jouée en 1807, avec aussi peu de succès qu’Antonio.
  • Essais sur les tombeaux (Essays on sepulchers, XI)
    Suite de méditations morales d’une grave expression.
  • Vies d’Édouard et John Philips, neveux de Milton (Lives of Edward and John Philips), 1815
    Études originales sur une époque que Godwin connaissait bien.
  • Mandeville, un conte du temps de Cromwell (Mandeville, a Tale of the Times of Cromwell, 1817)
  • Traité sur la population (Treatise on population, 1820, in-8°)
    Réfutation des doctrines de Malthus.
  • Histoire de la république d’Angleterre (History of the Commonwealth of England from its commencement to its restoration, 1824-1828, 4 vol. in-8°)
  • Cloudesley (1830, 3 vol. in-12), roman
  • Pensées sur l’homme (Thoughts on man, 1831, in-8°)
  • Deloraine, roman (1832, 3 vol. in-12)
  • Vies des nécromanciens (Lives of the necromancers, 1831, in-8°).

Plusieurs des romans de Godwin, ainsi que le Traité sur la population (Paris, 1821, 2 vol. in-8°), ont été traduits en français.

[modifier] Liens externes