Waltzing Matilda

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Waltzing Mathilda est l'une des chansons folkloriques australiennes les plus connues, au point qu'il a été suggéré comme hymne national, et souvent reconnu comme tel par les non-Australiens. En Australie, son statut d'hymne n'est pas officiel bien qu'elle ait de farouches partisans.

Sommaire

[modifier] Origines

Les paroles sont écrites par le poète nationaliste Banjo Paterson en 1895, sur une mélodie autre que celle qe nous connaissons actuellement. Il existe un grand foisonnement d'informations qui portent autant sur sa création, les mélodies adaptées que sur son histoire dans la nation australienne : la ville de Winton, dans le Queensland, lui a consacré un musée, le Waltzing Matilda Centre. C'est d'ailleurs lors d'un séjour chez des amis dans cette région, que Paterson a écrit son texte en s'inspirant d'une histoire qui se serait passée non loin de là.

[modifier] Statut de la chanson

Cette chanson a toujours été présentée comme hymne officieusement national du peuple australien aux côtés de l'hymne officiel du pays, Advance Australia Fair. L'histoire peu glorieuse d'un pauvre journalier qui, volant un mouton, préfère se noyer afin d'éviter les conséquences de la justice, n'ont certes pas contribué à lui trouver un soutien dans les cercles conservateurs pour acquérir ce statut officiel que certains aimeraient lui donner. Il a été proposé, à un moment donné, de ne garder que la mélodie et d'utiliser un autre texte. Cependant, la plupart des partisans de la version originelle de Waltzing Matilda pensent que les paroles contribuent grandement au caractère de la chanson.

Signalons, au passage, que le compositeur de cette chanson si emblématique est… une femme : Marie Cowan.

Pendant une brève période, elle fut reconnue officiellement comme chant patriotique, coexistant avec Advance Australia Fair qui est l'hymne national. Elle a été chantée lors des Jeux olympiques de Montréal de 1976 et a gagné en popularité comme hymne sportif pour l'Union de Rugby Australienne en réponse au haka des All Blacks de Nouvelle Zélande. Elle est également chantée avec Advance Australia Fair lors de la finale annuelle de la ligue de football australienne. Elle fut entonnée lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Sydney de 2000 par Slim Dusty, et par Rolf Harris lors des jeux du Commonwealth de Brisbane en 1982.

[modifier] Contexte

Grand nombre de personnes peuvent penser que Waltzing Matilda est l'hymne australien officiel. Cela est faux - cf. supra-. L'histoire même de ce chant est étroitement attachée à celle du pays. Le sens des paroles peut prêter à confusion, principalement due au fait que de nombreux termes utilisés dans ces paroles sont purement australiens. Et de nombreux non-australiens ne pourraient y voir qu'une chanson naïve, folklorique ou bien populaire. Pourtant le contexte narratif du texte (le swagman est un personnage familier dans l'histoire de pays), le cadre géographique (le billabong), son sens reconnu par tous les Australiens (lié aux contextes politiques et historiques), son vocabulaire typiquement local lui confèrent une aura nationale.

Déjà, le terme de swagman est déjà très local : il correspond à un ouvrier journalier qui propose ses bras dans les exploitations agricoles, dans les fermes (les fameuses stations). Il offre ainsi ses services au gré des demandes locales : tonte des moutons, ramassage des fruits et légumes, réparation des clôtures… Entre deux embauches, il se déplace à pied, ne portant avec lui que le strict minimum, à savoir : un baluchon (le tucker bag), une bouilloire (la billy), simple boite de conserve avec une anse en fil de fer, et une couverture dans laquelle il s'enveloppe la nuit, la fameuse matilda. Ce nom affectueux pour une couverture s'explique aisément : elle est le seul réconfort du swagman aprés une journée de labeur ou bien un long périple, lors du bivouac.


L'expression "Waltzing Matilda" se décrypte ainsi : d'une part, lors de sa marche, le swagman porte sa matilda roulée, suspendue à son dos : et voilà notre couverture se balançant (waltzing) au rythme régulier du pas de marche. D'autre part, le swagman invite souvent d'autres confrères d'infortune à partager un bout de chemin ensemble, pour briser une certaine solitude sinon une monotonie certaine du parcours fait à pied (les distances sont grande d'une station à l'autre, en Australie !). Et de le demander se résume à dire : Come a waltzing matilda with me, littéralement "viens faire balancer la couverture avec moi", soit "viens avec moi", tout simplement.

[modifier] Paroles

Once a jolly swagman camped by a billabong,
Under the shade of a coolibah tree,
And he sang as he watched and waited till his billy boiled
"You'll come a Waltzing Matilda, with me."

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
You'll come a-Waltzing Matilda, with me.
And he sang as he watched and waited till his billy boiled,
"You'll come a Waltzing Matilda, with me."

Down came a jumbuck to drink at the billabong,
Up jumped the swagman and grabbed him with glee,
And he sang as he showed that jumbuck in his tucker bag,
"You'll come a Waltzing Matilda, with me".

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
You'll come a Waltzing Matilda, with me.
And he sang as he showed that jumbuck in his tucker bag,
"You'll come a Waltzing Matilda, with me".

Up rode the squatter mounted on his thoroughbred
Down came the troopers, one, two, three,
"Whose that jolly jumbuck you've got in your tucker bag?"
"You'll come a-Waltzing Matilda, with me".

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
You'll come a-Waltzing Matilda, with me.
"Whose that jolly jumbuck you've got in your tucker bag?",
"You'll come a Waltzing Matilda, with me".

Up jumped the swagman, sprang into the billabong,
"You'll never catch me alive," said he,
And his ghost may be heard as you pass by the billabong,
"You'll come a Waltzing Matilda, with me.".

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
You'll come a-Waltzing Matilda, with me.
And his ghost may be heard as you pass by the billabong,
"You'll come a Waltzing Matilda, with me."

Une fois, un sympa journalier campait près d'un billabong,
Sous l'ombre d'un coolibah,
Et il chantait pendant qu'il regardait et attendait que sa bouilloire bout :
« Viens faire un bout de chemin avec moi. »

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda,
Viens faire un bout de chemin avec moi.
Et il chantait pendant qu'il regardait et attendait que sa bouilloire bout :
«Viens faire un bout de chemin avec moi. »

Un mouton descendit pour boire au billabong,
Le swagman sauta sur ses pieds et l'empoigna avec joie,
Et il chantait tandis qu'il fourrait ce mouton dans sa besace :
« Viens faire un bout de chemin avec moi. ».

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
Viens faire un bout de chemin avec moi.
Et il chantait tandis qu'il fourrait ce mouton dans sa besace :
« Viens faire un bout de chemin avec moi.».

Arriva le propriétaire, monté sur son pursang,
Suivirent des cavaliers, un, deux, trois,
« À qui est ce mouton que tu as mis dans ta besace ? »
« Viens faire un bout de chemin avec moi !»

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
Viens faire un bout de chemin avec moi.
«  À qui est ce mouton que tu as mis dans ta besace ? »

« Viens faire un bout de chemin avec moi !

Le swagman sauta et plongea dans le billabong,
« Vous ne m'aurez jamais vivant » dit-il,
Et on peut entendre son fantôme quand vous passez près de ce billabong :
« Viens faire un bout de chemin avec moi. »

Waltzing Matilda, Waltzing Matilda
Viens faire un bout de chemin avec moi.
Et on peut entendre son fantôme quand vous passez près de ce billabong :
« Viens faire un bout de chemin avec moi.».

[modifier] Termes australiens

Swagman 
De swag qui signifie « balluchon » en argot australien. Le terme swagman est l'ouvrier agricole australien, un journalier; cela peut être aussi traduit par le mot chemineau (celui qui chemine) ; le swag est le rouleau de draps et couvertures utilisé pour dormir; une autre chanson dit : my swag has got room for one man only! (ma couverture n'a de la place que pour une personne).
Waltzing 
Le terme dériverait de l'allemand auf der Walz, signifiant voyager lors de son apprentissage pour apprendre de nouvelles techniques auprès des maîtres artisans pendant trois ans et un jour. Cette coutume serait encore observée de nos jours parmi les menuisiers. Il s'agirait ici de to waltz dans le sens de valser : la couverture valse tandis que la personne marche. - cf. Contexte.
Matilda 
Terme affectueux pour désigner sa couverture - cf. Contexte.
Billabong 
Étendue d'eau stagnante, très recherchée des animaux lors des saisons sèches. Ces mares qui peuvent atteindre de belles tailles, ne sont que des restes d'un cours d'eau, de rivière ou bien d'un fleuve qui, n'étant plus alimentés par les eaux de pluie, s'assèchent peu à peu. Ces mares, de loin de loin, suivent ainsi le lit de la rivière. Elle sont ombragées sur leurs berges par les arbres qui ne peuvent survivre ici qu'à proximité des eaux.
Coolibah 
Sorte d'eucalyptus poussant près des billabongs.
Jumbuck 
Mouton. Cela viendrait d'une déformation de jump up (sauter) par les Aborigènes, ouvriers agricoles eux aussi, pour désigner cet animal qui saute par dessus les clôtures !

[modifier] Adaptation française

Francis Lemarque a interprété une version française de cette chanson ainsi que Yves Montand.

[modifier] Liens externes