Walsingham

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Walsingham est une localité d’Angleterre et une paroisse civile du comté anglais de Norfolk. Elle est en fait constituée de deux villages accolés: Little Walsingham et Great Walsingham, le mot "Great" (grand) faisant référence à son ancienneté et non à sa taille. Le village, connu comme lieu saint et de pèlerinage consacré à la Vierge Marie, abrite les ruines de deux monastères médiévaux.[1]' [2]

La paroisse civile, qui comprend les deux Walsingham ainsi que l’ancien village médiéval d’Egmere, à présent déserté, a une superficie de 18.98 km² et une population de 864 habitants répartis en 397 foyers au recensement de 2001. La paroisse est sous la juridiction du district non métropolitain de North Norfolk pour les affaires relevant du gouvernement local.[3]

C’est au XIe siècle que Walsingham devint un pèlerinage important après que la Vierge Marie fut apparue à la noble saxonne Richeldis de Faverches en 1061. Richeldis reçut l’ordre de construire une réplique de la maison de la Sainte Famille de Nazareth, en l’honneur de l’Annonciation. La Sainte Maison fut construite en bois et ornée d’une statue de bois de la Vierge Marie en Trône tenant l’Enfant Jésus assis dans ses bras. Walsingham resta durant tout le Moyen Âge l’un des plus grands pèlerinages d’Europe du Nord.

[modifier] Le prieuré

Les ruines de l'abbaye de Walsingham
Les ruines de l'abbaye de Walsingham

En 1153, un prieuré de moines Augustins s’établit sur le site à une dizaine de kilomètres de la mer près de la côte nord du Norfolk et prospéra pendant les siècles suivants. Fondée au temps d’Édouard le Confesseur, la chapelle de Notre-Dame de Walsingham fut confiée aux moines augustins un siècle plus tard et incorporée au prieuré. Ce sanctuaire fut d’abord un lieu de pèlerinage renommé. Les fidèles y affluaient de toutes les régions d’Angleterre et du continent, jusqu’à sa destruction par le roi Henry VIII en 1538. De nos jours, la route principale des pèlerins passant par Newmarket, Brandon et Fakenham est encore appelée Palmers' Way (la voie des pèlerins).

Les moines de Walsingham reçurent de nombreux dons en terres, argent et églises, et le sanctuaire de Notre-Dame fut le témoin de plusieurs miracles. Des rois d’Angleterre s’y rendirent, parmi lesquels Henry III (en 1231 ou 1241), Edward I (en 1289 et 1296), Edward II en 1315, Edward III en 1361, Henry VI en 1455, Henry VII en 1487 et enfin Henry VIII, qui fut ensuite l’auteur de sa destruction.
Erasme, accomplissant un vœu, fit un pèlerinage depuis Cambridge en 1511, et laissa comme offrande un recueil de vers en grec où il exprimait sa piété. Treize ans plus tard il écrivit son recueil des pèlerinages dans lequel la richesse et la munificence de Walsingham sont signalés et certains des miracles les plus fameux rationnalisés. Deux épouses d’Henry VIII Catherine d'Aragon et Anne Boleyn, accomplirent elles aussi le pèlerinage de Walsingham.

En 1537 le dernier Prieur, Richard Vowell, prêta allégeance à Thomas Cromwell par opportunisme. Son subordonné Nicholas Milcham fut en revanche accusé de conspiration et de rébellion contre le décret de suppression des monastères. Convaincu du crime de haute trahison sur des preuves insignifiantes, il fut pendu à la muraille extérieure du prieuré. En juillet 1538, le Prieur Vowell consentit à la destruction du prieuré de Walsingham et alla jusqu'à prêter main-forte aux agents du roi pour enlever la statue de la Vierge ainsi que de nombreuses pièces d’ornement d'or ou d'argent. Il participa aussi au pillage général du sanctuaire. En récompense de sa complicité, il se vit octroyer une pension de 100 livres par an, une grosse somme pour l’époque, tandis que quinze moines reçurent des pensions comprises entre 4 et 6 livres. Une fois le sanctuaire dépouillé et le prieuré détruit, le site fut vendu sur ordre d’Henry VIII à un certain Thomas Sidney pour la somme de 90 livres, et un manoir privé fut ensuite édifié à cet endroit. Onze personnes, dont le prieur en second de l’abbaye, furent pendues ou écartelées. L’or et l’argent du sanctuaire furent emportés à Londres ainsi que la statue de Marie et de Jésus qui fut finalement brûlée.

La destruction du monastère inspira la lamentation de Walsingham (Walsingham Lament) une ballade élisabéthaine anonyme qui traduit le chagrin du populaire après cet événement tragique. Elle contient notamment ces lignes célèbres :

Weep Weep O Walsingam,
Whose dayes are nights,
Blessings turned to blasphemies,
Holy deeds to despites
Sinne is where our Ladye sate,
Heaven turned is to helle;
Satan sitthe where our Lord did swaye,
Walsingham O farewell!
Pleure, pleure ô Walsingham
Toi dont les jours sont maintenant des nuits
Les bénédictions changées en blasphèmes
Les saintes actions en méfaits
Le péché s’est installé où se trouvait notre Dame
Le ciel est devenu l’enfer
Et Satan s’est assis à la place de notre Seigneur
Adieu Ô Walsingham !
La Procession anglicane nationale dans les ruines de l’abbaye, en mai 2003.
La Procession anglicane nationale dans les ruines de l’abbaye, en mai 2003.

Au XXe siècle, à l’initiative du prêtre anglican Frère Alfred Hope Patten, les sanctuaires de Marie des cultes anglican, catholique et orthodoxe ont été rétablis à Walsingham, et des pèlerinages organisés durant les mois d’été. Le Pèlerinage National anglican a lieu à Spring Bank Holiday (le lundi suivant le dernier dimanche de mai) et se heurte régulièrement à des barrages protestants. Le point culminant de l’année est l’arrivée du pèlerinage de Pâques de la Croix des étudiants (Student cross) le Vendredi saint.

[modifier] Références

  1. Ordnance Survey (2002). OS Explorer Map 251 - Norfolk Coast Central. ISBN 0-319-21887-2.
  2. Welcome to Walsingham, Walsingham Parish Council Clerk. Consulté le 07 juin 2006
  3. Office for National Statistics & Norfolk County Council (2001). Census population and household counts for unparished urban areas and all parishes.

[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Walsingham ».
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