Walferdange

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Walferdange
lb : Walfer
de : Walferdingen
blason de la ville carte de localisation
Informations
Pays Luxembourg Luxembourg
District Luxembourg
Canton Luxembourg
Superficie 7,06 km²
Population 6628 hab. (2005)
Densité 938,8 hab/km²
Bourgmestre Guy Arendt (DP)


Walferdange (Walfer en luxembourgeois) est une commune du Luxembourg, situé au nord de la ville de Luxembourg. En début de l'année 2004, la commune de Walferdange comptait environ 7000 habitants. Elle se compose des trois localités de Walferdange, Bereldange et Helmsange.

L'histoire proprement dite de la commune de Walferdange ne commence qu'en 1850, avec une loi qui érigea cette nouvelle entité administrative composée des sections de Bereldange, Helmsange et Walferdange.

Or, ces trois localités qui font « ménage à trois » depuis plus de cent cinquante ans ont chacune une histoire bien antérieure à leur union. En effet, les traces d'une présence humaine dans cette région de la vallée de l'Alzette remontent à l'époque préhistorique et les prestigieux vestiges que son le Qanat des Raschpëtzer et la villa romaine de Helmsange démontrent une forte implantation à l'époque gallo-romaine.

Sommaire

[modifier] Seul trait d'union: la vie religieuse

Dès le début du Moyen Âge, la population se regroupe dans les trois villages Walferdange, Bereldange et Helmsange. À cette époque, rien sinon leur proximité géographique ne laisse présager qu'ils formeront un jour une entité commune. D'abord, ils sont délimités par une frontière naturelle, l'Alzette. Ensuite, sous le régime féodal, ils appartiennent chacun à des seigneuries distinctes. Enfin, l'esprit communautaire ne dépasse pas le cadre des villages et la défense des droits de leurs habitants face aux seigneurs.

Au Moyen Âge, le seul trait d'union entre ces trois villages est la vie religieuse. Ne disposant pas chacun d'une structure propre, Walferdange, Bereldange et Helmsange font partie de la paroisse de Steinsel qui regroupe une demi-douzaine de villages. Notons toutefois qu'il existait une chapelle à Walferdange et que ce village était également doté d'un vicaire. Néanmoins, les services dominicaux avaient toujours lieu à Steinsel et dès lors, les villageois, soucieux d'accomplir leur devoir chrétien, étaient obligés de se rendre au chef-lieu de la paroisse tous les dimanches. Il en allait de même des mariages, des baptêmes et de tous les autres événements religieux d'envergure.

[modifier] La création des municipalités

L'organisation de la vie religieuse influait également sur l'organisation politique. Par conséquent, la paroisse de Steinsel était organisée en circonscription fiscale et juridique dépendant d'un pouvoir central basé à Luxembourg-Ville, où siégeaient les comtes et les ducs.

Ce régime perdura jusqu'en 1795, lorsque les révolutionnaires français occupèrent le Luxembourg en lieu et place des Espagnols. Malgré l'opposition de la population, les Français imposèrent des structures révolutionnaires dans tout le pays: ils abolirent le régime seigneurial-féodal et adoptèrent une série de mesures anticléricales. Ainsi, le pays, devenu le « Département des Forêts », n'était plus organisé en paroisses, mais en municipalités et communes. Walferdange, Bereldange et Helmsange devinrent donc des communes dépendant de la municipalité de Steinsel.

[modifier] Premiers pas vers la sécession

Lorsqu'il prit le pouvoir, Napoléon Ier renonça à la politique anticléricale de ses prédécesseurs. De même, le nouveau régime s'appuyait sur des notables villageois, élus aux conseils communaux et municipaux, qui lui servaient de relais au niveau local. Forts de leur nouveau statut, ces notables montèrent en puissance et cherchèrent à accroître leur pouvoir. C'est dans ce contexte que les villages de Walferdange, de Bereldange et de Helmsange allaient s'unir pour la première fois en vue de s'affirmer par rapport au chef-lieu: en 1803 et en 1806, les notables tentèrent de fonder une paroisse indépendante de celle de Steinsel. Mais les tentatives furent infructueuses.

Par la suite, le contexte politique redevint moins propice à ce genre d'initiatives. En effet, en 1815, le Luxembourg devint un grand-duché, propriété du roi des Pays-Bas. En 1830, suite à une révolution partie de Bruxelles, la Belgique se détacha des Pays-Bas et dans les parties rurales du Luxembourg, la population s'unit à la cause belge. En 1839, sous le roi et grand-duc Guillaume II, le Grand-Duché acquit les fondements institutionnels d'un État. Dès lors, une charte garantissait un minimum de droits politiques et civiques aux Luxembourgeois.

[modifier] Walferdange obtient sa propre église

Après cette période difficile, aussi bien politiquement qu'économiquement, l'idée d'une paroisse à Walferdange refit surface et cette fois-ci, le contexte était autrement favorable. En effet, en 1840, l'Église luxembourgeoise devint un vicariat apostolique dépendant directement de Rome et non plus, comme cela avait été le cas auparavant, d'un diocèse ou d'un épiscopat voisins (Trèves, Metz, Namur). Le nouveau vicaire imposa une œuvre de réforme paroissiale en milieu campagnard, favorisant notamment la construction de nouvelles églises. Les notables villageois profitèrent de cette situation et firent signer des pétitions en faveur d'une autonomie paroissiale des villages de Walferdange, Bereldange et Helmsange. Le vicaire apostolique accepta leur requête et fit construire une église à Walferdange, qui fut achevée en 1852.

Les trois villages avaient donc franchi un premier pas pour se démarquer du chef-lieu, Steinsel, et ils n'allaient pas tarder à en franchir un deuxième. Une fois de plus, le contexte politique allait s'y prêter. En 1848, Guillaume II voit sa position affaiblie; d'une part, à cause d'une grave crise sociale sur son propre territoire et d'autre part, au vu des révolutions qui grondent dans des pays voisins, notamment en France et dans certains États allemands. Le Luxembourg en profite pour se doter d'une constitution garantissant les libertés fondamentales et la séparation des pouvoirs. Par conséquence, le pouvoir exécutif sera dorénavant contrôlé par la Chambre des Députés, élue au suffrage censitaire.

[modifier] « Loi qui érige une nouvelle commune à Walferdange »

Au niveau communal, deux tiers des villageois ont désormais le droit de voter. La vie politique évolue et les villageois osent de plus en plus souvent prendre la parole: c'est l'époque des pétitions. Ainsi, entre 1848 et 1850, les notables de Walferdange, Bereldange et Helmsange soumettent à la Chambre trois pétitions signées par un nombre important d'habitants, en vue de créer une entité autonome de la commune de Steinsel. Or, le projet rencontre non seulement une opposition à Steinsel et dans les autres villages de la commune, mais également au sein même des population de Walferdange, Bereldange et Helmsange.

Néanmoins, la Chambre des Députés promulguera la « Loi qui érige une nouvelle commune à Walferdange » le 15 novembre 1850. Les premières élections communales ont lieu en décembre de la même année et c'est le 1er janvier 1851 que les trois villages entament leur vie commune en tant qu'entité autonome.

[modifier] Bibliographie

Claude WEY, 150 Joer Gemeng Walfer