Villefranche-de-Conflent

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Vue panoramique du village fortifié de Villefranche de Conflent.
Vue panoramique du village fortifié de Villefranche de Conflent.
Villefranche-de-Conflent
Pays
drapeau de la France
     France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Arrondissement Prades
Canton Prades
Code Insee 66223
Code postal 66500
Maire
Mandat en cours
Guy Raffali
20082014
Intercommunalité aucune
Coordonnées
géographiques
42° 35′ 17″ Nord
         2° 22′ 07″ Est
/ 42.5880555556, 2.36861111111
Altitudes moyenne : 432 m
minimale : 390 m

<
maximale : 1 395 m

Superficie 446 ha = 4,46 km²
Population sans
doubles comptes
225 hab.
(1999)
Densité 50 hab./km²
Gentilé Villefranchois(e)
Site Villefranche-de-Conflent (site officiel)
Carte de localisation de Villefranche-de-Conflent
Signalisation bilingue en français et en catalan à l'entrée de la ville et du fort Libéria.
Signalisation bilingue en français et en catalan à l'entrée de la ville et du fort Libéria.
Le petit train jaune au départ de Villefranche-de-Conflent
Le petit train jaune au départ de Villefranche-de-Conflent
Le Fort Libéria vu de la gare.
Le Fort Libéria vu de la gare.

Villefranche-de-Conflent (en catalan: Vilafranca de Conflent) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.
Ses habitants sont les Villefranchois.
La cité construite en marbre rose (dit de Villefranche) a conservé son enceinte fortifiée, grandement remaniée par Vauban. Ses rues ont conservé leur caractère médiéval, avec de nombreux bâtiments remontant à cette période.
Elle a développé une activité touristique essentiellement estivale. On y trouve ainsi de nombreuses échoppes d'artisans, présentant des produits locaux (poterie, pâtisserie et savons entre autres).
La gare de Villefranche est le point de départ du Petit Train Jaune.

Sommaire

[modifier] Géographie

Villefranche-de-Conflent est située en Conflent, au confluent de la Têt et du Cady.
La ville est desservie par la route nationale 116, qui la relie à Prades et Perpignan à l'est et à la Cerdagne et Andorre à l'ouest.
De plus, c'est à la gare de Villefranche-de-Conflent que s'effectue le changement entre la ligne à voie normale venant de Perpignan et la voie métrique du Train Jaune (Ligne de Cerdagne). La ville est donc reliée par un service de TER (Train Express Régional) à la Cerdagne et à la plaine littorale.

[modifier] Histoire

Villefranche est fondée par une charte octroyée par le Comte de Cerdagne Guillaume-Raymond le 9 avril 1091[1] (ou 1090[2] ou 1092[3] selon les sources). Le comte avait alors sa résidence à Corneilla-de-Conflent et voulait faire de Villefranche sa nouvelle capitale. Le site est d'ailleurs particulièrement bien choisi : au fond du défilé de la Têt, à la confluence de celle-ci avec le Cady, la ville contrôle alors l'accès aux terres principales du Conflent[4].
La ville devient effectivement la capitale du Conflent (et siège d'une viguerie) au plus tard en 1126. Elle le restera jusq'au XVIIIe siècle[5].
En septembre 1263, le roi d'Aragon Jacques 1er ordonne la construction de trois ponts sur la Têt. Ces trois constructions furent sévèrement endommagées, voire détruites, par la terrible inondation de 1421, et seul le pont Saint-Pierre fut rétabli[6].
Au cours des XIIIe siècle, XIVe et XVe siècles les fortifications de la ville sont sans cesse remaniées et complétées. L'ensemble est reconstruit au XIVe siècle d'après de nouveaux plans, comme l'atteste un texte de 1411 rapportant cette reconstruction[7],[8].
La ville est assiégée et prise par les français en 1654 ; les fortifications sont alors démantelées afin d'éviter une reprise des lieux par les Espagnols. La reconstruction des fortifications est entreprise à partir des plans de Vauban en 1669, qui visitera le chantier dix ans plus tard[9]. Le Fort Libéria est alors construit à flanc de montagne, dominant la ville au nord. Les travaux se poursuivent cependant pendant tout le XVIIIe siècle (Porte de France en 1783, Porte d'Espagne en 1791)[10].
Le chemin de fer arrive à Villefranche en 1885 : la ville est alors reliée à Perpignan et Prades par une voie à écartement normal. Il faut attendre 1909 pour que le premier tronçon de la ligne à voie métrique de Cerdagne soit mise en service jusqu'à Mont-Louis, puis 1911 jusqu'à Bourg-Madame et enfin 1927 jusqu'à Latour-de-Carol, où la ligne est en correspondance avec la ligne internationale transpyrénéenne (dite Transpyrénéen oriental)[11].

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2008 2014 Guy Raffalli ... ...
2003 2008 Rose-Marie Soria ... ...
2001 2002 François Galte ... ...
1995 2001 Jean Cambou ... ...
1965 1995 Jean-Pierre Lannelongue ... ...


[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
434 507 435 294 261 225
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] L'église paroissiale Saint-Jacques

Dès la fondation de la ville, ou dans les années qui ont suivi, l'autorisation est donnée par l'évêque d'Elne aux habitants de procéder à la construction d'une église[12].
La partie la plus ancienne de l'édifice remonte au début XIIe siècle : il s'agit de la nef septentrionale. Lors de la deuxième moitié de ce même siècle, l'augmentation de la population rend nécessaire l'adjonction d'un nouveau vaisseau plus vaste au sud du premier.
L'ensemble est remanié au XIIIe siècle : allongement à l'est avec création de l'actuel chevet plat, création des chapelles latérales et construction de l'actuel clocher sur l'angle nord-ouest[13].
A la fin du XVIIe siècle, lors du remodelage des fortifications de la ville, les abords de l'église paroissiale sont totalement modifiés. Le cloître, qui flanquait l'église à l'ouest, est rasé (il n'en reste que les rangées de corbeaux sur lesquels s'appuyaient la charpente des galeries)[14]. Le portail occidental est supprimé ; son encadrement de marbre rose, constitué de deux colonnes chacunes surmontées de chapiteaux sculptés (apparentés à la sculpture du cloître et de la tribune de Serrabone) supportant une voussure sculptée, a été transféré sur le mur septentrional, à gauche de l'entrée d'origine. Ces sculptures sont datées du milieu du XIIe siècle[15],[16].
A l'angle nord-ouest, sous la tour clocher, se trouve le portail d'origine de l'église, et est lui aussi construit en marbre rose. Il est encadré par quatre colonnes (deux de part et d'autre de la porte), supportant des chapiteaux ornés de feuillages (chapiteaux extérieurs) et de lions et de singes (chapiteaux intérieurs). Ces colonnes supportent les voussures ornées (tore en spirale, têtes humaines et animales) qui encadrent le tympan et le linteau. Cette ornementation est comparable à celle du cloître de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa[17].

[modifier] Les fortifications

La ville est entourée d'une enceinte de forme rectangulaire allongée, intégralement conservée. Elle présente des éléments médiévaux mêlés aux reconstructions et adjonctions des XVIIe et XVIIIe siècles.
De l'époque médiévale subsiste notamment la Tour du Diable, attenante à l'église (angle sud-est). Elle porte par ailleurs l'inscription "Je fus commencée l'an 1441 et finie l'an 1454" (inscription originale : Comensada fo lany MCCCCXXXXI he finida lany MCCCCLIIII). De plus il reste la majeure partie de la courtine sud, flanquée de deux tours semi-circulaires (du XIVe siècle, antérieures à la Tour du Diable). Cette courtine et ces tours furent renforcées au XVIIe siècle par l'installation de trois bastions et d'un nouveau chemin de ronde. La première de ces tours est englobée dans le Bastion de Corneilla (angle sud-est), la deuxième est quant à elle entre la Tour du Diable et le Bastion de la Reine (angle sud-ouest). Une troisième tour de même plan s'élève à l'angle nord-ouest, englobée dans le Bastion du Roi.
De cette période subsistent également la Porte du Roussillon et la Porte de France (la nouvelle porte du XVIIIe siècle a été construite à sa gauche, respectant ainsi l'édifice médiéval), de même qu'une partie de la porte ouvrant sur le Pont Saint Pierre.
Au XVIIe siècle Vauban fait donc reconstruire et renforcer les fortifications médiévales. De nouveaux bastions sont édifiés (notamment ceux cités ci-dessus) : le Bastion du Roi (angle nord-ouest), le Bastion de la Reine (angle sud-ouest), le Bastion du Dauphin (angle nord-est), le Bastion de Comellà (angle sud-est) et le Bastion de la Boucherie (courtine nord, sur le pont Saint-Pierre).
A la fin du XVIIIe siècle on reconstruit la Porte de France (en 1783, sur le front est) et la Porte d'Espagne (en 1791), située à l'ouest de la ville, à l'emplacement de l'ancienne tour-porte[18],[19].

[modifier] La ville

Outre l'église Saint-Jacques et les fortifications, la ville possède plusieurs bâtiments dignes d'intérêt, notamment de remarquables exemples de l'architecture civile médiévale.
L'espace urbain à l'intérieur de l'enceinte est organisé autour de deux rues parallèles est-ouest : la rue Saint-Jacques au sud et la rue Saint-Jean au nord.
L'ancienne viguerie[20], aujourd'hui siège de l'hôtel de ville, est sise rue Saint-Jean, à l'angle avec la place de l'église. Le bâtiment remonte au XIIe siècle, de même que la tour-beffroi qui le flanque[21], surmonté par une pyramide en maçonnerie en 1623[22].
L'hôpital de Villefranche (rue Saint-Jean), fondé par Pons de Sarabeu en 1225, comporte un corps de logis remanié surmonté de merlons, et une haute tour quadrangulaire dont le sommet est surmonté de corbeaux[23].
Presque toutes les maisons remontent au Moyen-Âge. La plupart ont été remaniées et présentent donc des traces, des empreintes des différentes époques. Au rez-de-chaussée, elles comportent quasiment toutes une ou plusieurs grandes arches en plein cintre. Certaines façades présentent encore des fenêtres géminées, comme par exemple la demeure sise au 75 rue Saint-Jean (deuxième moitié du XIIIe siècle) ou des fenêtres à meneaux, comme aux 24-26 rue Saint-Jean (vers 1500)[24].

[modifier] Autres curiosités

Dominant la ville au nord, le Fort Libéria, construit par Vauban, fait partie intégrante du système de défense de la ville. L'escalier dit "des milles marches" (en fait il n'en compte pas mille) qui le relie à la ville, au niveau du Pont Saint-Pierre, n'a été bâti qu'au XIXe siècle.
A proximité immédiate de la ville se trouvent les Grottes des Canalettes, qui se situent toutefois sur la commune de Corneilla-de-Conflent.
L'ermitage de Notre-Dame-de-Vie (ou Saint-Pierre de la Roca), à l'ouest de la ville, est localisé sur la commune de Fuilla.
C'est de la gare de Villefranche (en fait sur la commune de Corneilla-de-Conflent) que part le Train Jaune (Ligne de Cerdagne).

[modifier] Gastronomie

Signalons que la spécialité culinaire de la ville est la "Bougnette" (ou Bunyete en Catalan) qui se présente comme une crêpe solide ou un beignet très fin et sucré.[réf. nécessaire]

[modifier] Personnalités liées à la commune

Plusieurs empoisonneuses impliquées dans l'Affaire des poisons, dont Anne Guesdon, la femme de chambre de la Marquise de Brinvilliers, furent enfermées au fort Libéria, qui surplombe Villefranche. [25]

[modifier] Notes et références

  1. MALLET Géraldine, Églises romanes oubliées du Roussillon, Ed. Les Presses du Languedoc, 2003, page 208
  2. BAYROU Lucien, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, page 273
  3. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 3
  4. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 3
  5. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 5
  6. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 4
  7. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 6
  8. BAYROU Lucien, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, page 273
  9. BAYROU Lucien, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, page 273.
  10. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 9
  11. CAZENOVE Piere, Le Train Jaune de Cerdagne, Ed. Loubatières, 1992, pages 5-7
  12. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 19
  13. MALLET Géraldine, Églises romanes oubliées du Roussillon, Ed. Les Presses du Languedoc, 2003, page 208
  14. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 8
  15. MALLET Géraldine, Églises romanes oubliées du Roussillon, Ed. Les Presses du Languedoc, 2003, page 209
  16. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 45
  17. MALLET Géraldine, Églises romanes oubliées du Roussillon, Ed. Les Presses du Languedoc, 2003, page 209
  18. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, pages 6-8
  19. BAYROU Lucien, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, pages 273-275
  20. TOSTI Jean, Villefranche-de-Conflent, (page consultée le 27 décembre 2007). < http://jeantosti.com/villages/villefranche.htm >
  21. GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre, Inventaire des édifices domestiques des XIIe, XIIIe et XIVe siècles à Villefranche-de-Conflent, (page consultée le 27 décembre 2007). <http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/grmaison/geomm/france/66/vilfrcfl/vilfr01.htm >
  22. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 6
  23. GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre, Inventaire des édifices domestiques des XIIe, XIIIe et XIVe siècles à Villefranche-de-Conflent, (page consultée le 27 décembre 2007). <http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/grmaison/geomm/france/66/vilfrcfl/vilfr01.htm >
  24. GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre, Inventaire des édifices domestiques des XIIe, XIIIe et XIVe siècles à Villefranche-de-Conflent, (page consultée le 27 décembre 2007). <http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/grmaison/geomm/france/66/vilfrcfl/vilfr01.htm >
  25. LEBIGRE Arlette, 1679-1682, l'affaire des poisons

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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