Victor Gnimpieba

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Gnimpieba est le nom d'une dynastie princière descendant de la royauté Fo'O Ndong de Bafou, à 420 km à l'ouest de Yaoundé et à 5 km à l'est de Dschang, dans l'ouest du Cameroun.

Elle fut fondée vers 1850, et gouverne depuis lors le quartier dénommé Ntsah[1], à Bafou. Le fondateur de cette dynastie est un co-héritier de deuxième rang (SA'A dans la tradition Bafou) de Sa Majesté le Chef Supérieur Bafou.

La dynastie du quartier Ntsah a connu trois chefs, dont l'actuel, Victor Gnimpieba (dit NDI SAATONG). Il a suivi sa scolarité primaire à l'école publique de Bafou Carrefour, et obtient un CEP. Il entre au pensionnat du collège d'enseignement général (CEG), actuel lycée classique d'enseignement général de Dschang, où il occupe le premier rang tout le long de sa formation. Après deux années au service de la Garde Civique Bamiléké et titulaire d'un diplôme de capacité en droit, il entre à l'École d'Infirmier d'Ayos. Fonctionnaire du jeune État camerounais indépendant, il occupe son premier poste à l'hôpital départemental du Mungo à Nkongsamba jusqu'en 1966. Après le décès de son père cette année-là, il est muté à Dschang où il sert ensuite à l'hôpital départemental de la Menoua, jusqu'en 1994, occupant tour à tour d'importants postes de responsabilité, notamment celui de surveillant général de l'Institution pendant plusieurs années. Dans le même sillage, il va créer avec des sœurs de la Mission catholique française à Dschang (amenées par la sœur Thérèse Giller) une école maternelle de référence et sur de normes internationales à Bafou (1969-1981), ainsi qu'un Centre de Réhabilitation des Handicapés qui a pendant des années servi de cadre d'insertion et surtout de motorisation facile des personnes à mobilité réduite dans toute la région de l'Ouest Cameroun, et qui, après quelques années de paralysie, renaît depuis quelques mois. Depuis sa retraite en 2001, il essaie de mettre sur pied une structure d'accueil des personnes du troisième âge sur un site à Bafou.

Sa carrière politique est tout aussi riche. Il entre dans l'Union nationale camerounaise (UNC) comme sympathisant en 1966 pour évoluer aux côtés de son mentor politique, Feu Honorable TEINKELA Jean aux côté duquel il gravira tous les échelons internes pour devenir son Secrétaire, son Vice Président avant de lui ravir la vedette au retour du multipartisme en 1990 à la présidence de la Section départementale RDPC de la Menoua de 1985 à 2001, maire adjoint de la commune Urbaine de Dschang de 1978 à 1982 et conseiller municipal à la commune urbaine de Dschang de 1988 à 1992.

Agriculteur averti[2],[3], il remporte le Prix Verat au Comice Agropastoral Camerounais de 1980 et plusieurs prix agricoles provinciaux et nationaux (Arachides-Maïs-Haricot, etc.). C'est son amour passionné de la caféiculture qui l'amène tout naturellement à s'engager dans la défense des intérêts des planteurs de café dans son village, puis au niveau départemental et provincial ; il est élu tour à tour délégué des planteurs de Bafou, de Dschang, de la Menoua aux conseils d'administration de la CAPLAME-Coopérative Agricole des Planteurs de la Menoua et de l'UCCAO à Bafoussam, dont il en devient président pendant 17 ans, de 1986 à 2003. À la sortie d'une grave maladie, il démissionne de son poste de PCA de l'UCCAO, non sans avoir essayé, en vain, dans un environnement marqué par la crise économique de la décennie quatre-vingt, de moderniser une entreprise qu'il dit avoir remise à ses successeurs, « meilleure qu'il l'a reçue ». Pendant son long règne à l'UCCAO, il va participer à plusieurs colloques et autres réunions internationales sur les problèmes conjoncturels et structurels de la production agricole en générale et de la caféiculture en particulier. Il a été élu vice-président de la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA) en mai 1998[4].

Personnage perspicace et discret, il a pris une part à de nombreuses reprises dans les débats cruciaux du Cameroun. Il a participé à de nombreuses réunions formelles et informelles dans le monde entier. Sommet de la Terre à Rio de Janeiro et à Johannesbourg, Sommet de la F.I.P.A. à Ankara et à Manille, il a été aux États-Unis et a été consultant de l'Union européenne, entre autres dans le cadre des accords ACP-UE de Lomé III et IV.

En retrait politique depuis sa maladie de 2001, Gnimpeba Saatong Victor reste l'un des personnages politiques les plus écoutés dans sa province.[5]

[modifier] Notes et références

  1. ::: BAFOU.COM - Les quartiers de Bafou
  2. Africa South of the Sahara 2004 De Taylor & Francis Group
  3. http://books.google.fr/books?id=jj4J-AXGDaQC&pg=PA184&lpg=PA184&dq=gnimpieba&source=web&ots=JHldu5lhwz&sig=QpaU9RBKu83GRRovszc-QvG5lX4&hl=fr#PPA184,M1
  4. IFAP - About the International Federation of Agricultural Producers
  5. Microsoft Word - Recueil n° 3 des P.V. FOVIBA