Vénus d'Urbin (Titien)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Vénus.
Vénus d'Urbin
Titien, 1538
Huile sur toile
119 × 165 cm
Galerie des Offices

La Vénus d'Urbin (Venere di Urbino) est une peinture de la Renaissance réalisée par Titien entre 1538 et 1539. Elle représente la déesse Vénus entièrement nue et allongée avec désinvolture (titre de la commande : Donna nuda). Elle est probablement inspirée de la Vénus de Dresde ou Vénus endormie de Giorgione.

La toile est exposée à la Galerie des Offices de Florence mais fut au départ conçue pour être transportable, selon les vœux d'un noble italien de l'époque (dimensions 119 cm X 165 cm). Il est probable que le modèle du tableau ait été la maîtresse de cet aristocrate : ses traits ont été idéalisés par le Titien jusqu'à atteindre une beauté digne de la déesse de l'amour.

À l'époque de sa création, la peinture suscita la controverse en raison de l'attitude de Vénus, qui fixe imperturbablement le spectateur malgré sa nudité.

La Vénus endormie de Giorgione (vers 1510).
La Vénus endormie de Giorgione (vers 1510).

[modifier] Analyse

(Voir définition analyse d'œuvre).

Ambiguïté de deux espaces perspectifs distincts : celui de la salle d'un palais vénitien Renaissance où évoluent deux servantes et celui du lit sur lequel repose Vénus, les deux sols n'appartenant pas au même plan continu.

À remarquer également les plis du rideau, à gauche, qui sont totalement absents à son extrémité droite, au centre du tableau, créant une rupture, à l'aplomb précis du sexe de Vénus qu'elle cache pudiquement de sa main. Cette ligne noire verticale est prolongée par le bord du pavement horizontal, noir également.

Autres éléments :

  • le chien qui dort : voir Image de la femme à la Renaissance ;
  • les servantes avec le coffre ouvert : voir le mythe de Pandore ;
  • le pan de mur recouvert d'une étoffe verte : considérer vers quelle césure le tableau amène le regard ;
  • végétal : voir symbolique des plantes dans la peinture religieuse christique.

Si le sujet est inspiré de Giorgione, ce tableau inspirera Édouard Manet pour son Olympia.

[modifier] Bibliographie

  • Erwin Panofsky, grand spécialiste de Titien et de la perspective comme outil symbolique,
  • Daniel Arasse : On n'y voit rien dans un chapitre destiné à l'analyse de cette Vénus qui finalement tend à ne pas en être une...
  • La Vénus dévoilée, recueil entièrement consacré à La Vénus d'Urbino.

[modifier] Voir aussi