Ulver

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Ulver (« loups » en norvégien) est un ancien groupe de black metal, aujourd'hui reconverti dans l'avant-garde metal

Sommaire

1 Historique
- 1.1 La période folklorique et black metal
- 1.2 La période avant-garde metal et l'ouverture à de nouveaux horizons
2 Composition
3 Discographie
- 3.1 Albums
- 3.2 EP
4 Liens externes

[modifier] Historique

La biographie du groupe Ulver est très particulière. Elle est en effet caractérisée par deux périodes très différentes l'une de l'autre. La période folk / black metal (1993-1997) et la période avant-garde metal (1998-actuellement)

[modifier] La période folklorique et black metal

Le parcours d'Ulver est assez singulier : Garm a à peine 16 ans lorsqu'il fonde le groupe, et sort dès 1993 une démo appelée Vargnatt ("la nuit des loups"). La musique produite est un black métal avant-gardiste avec guitares acoustiques et chants clairs théatraux, tout en gardant une production minimaliste, ce qui est entièrement nouveau à cette époque.

L'année suivante, le 1^er album, Bergtatt ("Prise par la montagne"), voit le jour dans la lignée de Vargnatt, mais en plus abouti. Un côté folklorique apparait. À cette époque, les membres du groupe ne cachent pas leur côté sataniste : ils posent sur les photos des livrets parés de pentagrammes, croix inversées et autres attribues typiques du style.

En 1995, Ulver surprend en mettant sur le marché son Kveldssanger ("chants du soir") un album entièrement joué à la guitare acoustique aux airs folks et chanté avec une voix claire et dégagée (peut être presque comparables aux chants traditionnels basques).

L'année d'après, 1996, changement radical, puisque les norvégiens décident de retourner aux sources et sortent le puissant Nattens Madrigal ("le madrigal de la nuit") : album de true black métal très "cru", agressif et saturé.

Deux ans s'écoulent, la trilogie "black-metal" prend fin, et une nouvelle ère s'ouvre pour les Norvégiens, désireux de s'éloigner de ce milieu dans lequel ils ne se retrouvent plus (malgré cela, ils restent attachés à leurs idéaux "satanistes", qui se rapprochent de l'idéologie d'Anton Szandor LaVey : ils sont pour un certain élitisme et rejettent la chrétienté ; cependant ils ne passeront jamais à l'action comme le désormais célèbre Varg Vikernes (Burzum) qui brûla des églises en bois en Norvège. Pour Garm il est impossible d'éradiquer le christianisme : il faut donc vivre avec et en faire abstraction^{[réf. nécessaire]}. Il affirmera toutefois plus tard, dans le documentaire Metal: Voyage au cœur de la bête(2006) que la vague d'incendies d'églises norvégiennes des années 90 était justifiée par le passé sanguinaire et exploiteur que l'Église chrétienne a déjà pratiquée.

[modifier] La période avant-garde metal et l'ouverture à de nouveaux horizons

C'est ainsi qu'en 1998 sort un concept-album The Marriage of Heaven and Hell ("le Mariage du Ciel et de l'Enfer") de l'anglais William Blake. Ulver retranscrit en chansons l'œuvre du poète, qui à son époque, critiquait la morale chrétienne (ce qui lui valut d'être pris pour un fou). La musique est plus électronique, mais le côté metal reste néanmoins présent. A cette période est également créé le label indépendant de Kristoffer G. Rygg, jester records, qui accueillera tous les autres disques d'Ulver.

1999 : le virage définitif est pris ; changement de logo, changement de style : le nom de l'EP sorti cette année-là : "Metamorphosis", résume tout à lui tout seul. Il reste tout de même une certaine haine de la chrétienté, comme en témoigne la chanson "Gnosis" dont les paroles sont inspirées "d'une Saison en Enfer" d'Arthur Rimbaud, où il est également question de rejet de la morale chrétienne.

L'année suivante sort "Perdition City", album de jazz-électro (certains diront trip-hop, à raison d'ailleurs, cela est bien relatif) aux ambiances très proches du groupe "The Future Sound Of London"- d'ailleurs, une chanson, "The Future Sound Of Music", leur rend hommage. Un saxophoniste est invité pour l'ouverture. Ce Perdition City est généralement considéré comme le meilleur album de la période électronique d'Ulver. Le son est un tant soit peu "psychédélique" et nombreux sont ceux qui associent la conception de cet album à un usage de drogue de la part des musiciens d'Ulver.

Deux EP - "Silence Teaches You How to Sing" et "Silencing The Silence" - voient le jour en 2001 et sont réunis dans l'album "Teachings in Silence" (2003). Ulver arrive ici au bout d'une des branches de son évolution, amorcée avec "Metamorphosis" : le tournant éléctronique de leur musique s'extremise et devient un tournant atmosphérique. Epurés de tout rythme soutenu, ces deux projets très particuliers sont au final des albums d'ambient quasi méditatifs.

Viennent ensuite deux Bandes originales de films : Lyckantropen en 2002, pièce très atmosphérique réalisée pour le court métrage du norvégien Steve Ericsson, et Svidd Neger ("Nègre Brulé"), disque orchestré plus classique, en 2003, pour le long métrage d'Erik Smith Meyer. Ces deux parutions se réclament albums à part entière et sont édités sur le label de Kristoffer G. Rygg. Ulver continue encore aujourd'hui à travailler sur des musiques de films et a récemment composé quelques morceaux pour "Uno", long métrage d'Aksel Hennie.

En 2003 sort un nouvel EP : "A Quick Fix Of Melancholy". Une musique avant-gardiste sur fond de musique classique : Ulver continue son évolution et annonce ainsi le futur "blood inside".

En 2005 sort "Blood Inside", sorte d'énigmatique réconciliation avec la chrétienté (Garm change de pseudo et se fait appeler "John Paul 2" pour l'occasion) mais surtout avec la sanité. Certains titres de chansons, "For The Love Of God", "Christmas" , témoignent du retour d'Ulver, après son extraordinaire parcours, à une musique apaisée, d'une nouvelle maturité. Pas de reniement, mais un syncrétisme des diverses influences passées, présidé par le travail (que l'on sent acharné) de Garm au chant, qui jamais n'a été autant présent dans Ulver.

2007 voit l'arrivée du dernier album intitulé "Shadows Of The Sun" qui marque le retour d'instruments classiques (violons et violoncelle) sans toutefois oublier le penchant électro : on remarquera la présence du Theremin joué magistralement par Pamelia Kurstin, invitée spécialement sur l'album. Sombre et intense, il est chanté de façon plus retenue par un Kristoffer G. Rygg tout en nuances (passages parlés voire chuchotés sur "Vigil"). On peut noter sur cet album la reprise d'un titre de Black Sabbath, "Solitude", plus léger que les autres compositions. Un opus au final semblable à un ciel chargé qui ne laisse que deviner un soleil lointain mais resplendissant.