Tyché

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La Tyché d'Antioche. Marbre, copie romaine d'un original grec en bronze du Ier siècle av. J.-C.
La Tyché d'Antioche. Marbre, copie romaine d'un original grec en bronze du Ier siècle av. J.-C.

Dans la mythologie grecque, Tyché (en grec ancien Τύχη / Túchê, « chance ») est la divinité tutélaire de la fortune, de la prospérité et de la destinée d'une cité ou d'un État. Son équivalent romain est Fortuna et son équivalent germanique est Heil, le Salut de l'âme.

Sommaire

[modifier] Interprétations

Tyché décide du destin des mortels, comme jouant avec une balle, rebondissant, de bas en haut, symbolisant l'insécurité de leurs décisions. Nul ne doit donc se vanter de sa bonne fortune ou négliger d'en remercier les dieux, autrement cela mène à l'intervention de Némésis.

Elle est associée à Némésis et à Agathodaimon (« bon esprit »). Tyché Agatha est l'épouse de Agathodïmon. Comme d'autres « abstractions personnifiées », elle est également rangée parmi les Océanides dans la Théogonie d'Hésiode et l'Hymne homérique à Déméter. Pindare[1] l'appelle toutefois « fille de Zeus », tandis qu'une tradition isolée la fait plutôt naître du Titan Prométhée, auquel cas elle est considérée comme la soeur de Peithô (Persuasion) et d'Eunomie (Bon Ordre).

[modifier] Culte et représentations

Plusieurs villes grecques antiques ont leur propre version de Tyché, dont la représentation couronnait les murs. À Antioche et Alexandrie en particulier, elle est vénérée comme déesse protectrice de la ville. Son culte est détecté à partir de la deuxième moitié du Ve siècle av. J.-C.. À Antioche, le sculpteur Eutychides en réalise des représentations.

Tyché au revers d'une pièce de monnaie de Gordien III
Tyché au revers d'une pièce de monnaie de Gordien III

Tyché apparaît sur des pièces de monnaie de l'ère pré-chrétienne, surtout de la région de l'Égée. Au Moyen Âge, on la représentait avec une corne d'abondance, la barre emblématique d'un bateau et la Roue de Fortune.

Dans l'art gréco-bouddhique de Gandhâra, elle est associée à l'ogresse Hārītī.

Au site archéologique de Hadda, le Bouddha avec Héraclès/Vajrapani (détail de gauche) et Tyché/Hārītī (détail de droite) peut être « une sculpture bouddhiste naissante en style indo-grec » (Boardman [2]). Héraclès a encore sa peau de lion sur l’épaule gauche, bien que sa massue ait été remplacée par le vajra (foudre) de Vajrapani. Tyché tient une corne d'abondance classique [3].

[modifier] Notes

  1. Pindare, Odes [détail des éditions] [lire en ligne] (Olympiques, XII, 1, 2).
  2. (en) The Diffusion of Classical Art in Antiquity de John Boardman ISBN 0-691-03680-2
  3. Référence photographique : [1], Hadda.

[modifier] Voir aussi

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