Utilisateur:Tristan Balguerie/La controverse, un bien nécessaire.

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La controverse c'est comme la concurrence dans le monde des affaires. Si on en a peur, si on craint qu'elle nous détruise, on devient agressif et de mauvaise foi, prêt à tout pour défendre son territoire, commerciale ou intellectuel, prêt à nier l'évidence et à se renfermer dans un monde de plus en plus petit dont on ne peut sortir que par un ré-examen douloureux de soi-même ou une violence dévastatrice à l'égard des autres.

En matière de controverse la crainte se porte sur la stabilité des fondements de la personnalités, ce qui n'est pas rien, alors que dans le monde des affaires, c'est la stabilité financière qui est mise en question par la concurrence.

Mais le principe est le même. Il y va de la stabilité de l'individu. Quand l'attitude se crispe, se raidit, s'enquilose on se coupe finalement de toute créativité et on perd nos ressources.

La controverse, comme la concurrence, est pourtant porteuse de richesses.

C'est en étudiant la concurrence que l'on progresse et que l'on se lance des défis à soi-même. Il est quelque fois difficile de réagir positivement, car en étudiant de près la concurrence on découvre parfois que l'on est dépassé, moins brillants, que nos concepts sont vieux et nos produits obsolets. C'est déprimant. C'est comme quand on réalise dans une controverse que l'argument de l'autre détruit immanquablement le nôtre. C'est déprimant, on ressent la déstabilisation et il faut maîtriser sa violence, sa mauvaise foi, sa pulsion de dénie, pour accepter la vérité qui fait mal.

Si on maîtrise cette phase de dénie et qu'on accepte la controverse, comme la concurrence, sans juger par avance si elle est bonne ou mauvaise, on découvre alors une stimulation nouvelle et profonde. On trouve ressources et solutions qui engendrent créativité et performance, permettant de remettre en selles nos réalisations et notre pensée dans le grand concert des productions humaines.

La controverse? Plus je m'amuse à étudier les arguments qui ne répondent pas à mes aspirations plus mon argumentation est pointue, et mes fondements puissants.

Je trouve chez les autres de bons arguments contraires à mes convictions, des pensées bien construites qui mettent en lumières des choses nouvelles que je ne connaissaient pas, et me permettent d'approffondir mes connaissances et de développer mes recherches sur des bases plus étendues.

Je trouve aussi des arguments de très mauvaise foi qui ressemblent à ses mauvais produits qui ne survivent que grâce à des tissus relationnels, des réseaux, des affinités et des affiliations douteux.

Mais au final, si on s'abstient de juger, on trouve toujours dans la controverse, même la pire, de quoi affermir son caractère, ses convictions et ses connaissances.

Vive la concurrence, vive la controverse !

--Tristan Balguerie 9 janvier 2006 à 22:32 (CET)