Triérarchie
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En Grèce antique, la triérarchie (τριηραρχία / triêrarkhía) est une liturgie militaire, correspondant à l'équipement d'une trière et à l'entretien de son équipage pendant un an.
Le triérarque est choisi par l'un des stratèges[1] parmi les les plus riches, métèques[2] et archontes[3] exceptés. La personne retenue est ensuite exemptée de liturgies pendant les deux années qui suivent[4].
La triérarchie représente une charge financière très lourde, de l'ordre de 4000 à 6000 drachmes[5]. Le montant varie suivant l'état et l'âge du navire assigné au liturge. Dans les Cavaliers d'Aristophane, l'un des personnages menace ainsi l'un de ses ennemis :
« Moi, je te ferai désigner
pour l'équipement d'un navire.
Toute ta bourse y passera :
car tu n'auras qu'un fieux rafiot
et il te faudra sans répit
payer d'autres rafistolages.
Et je saurai me débrouiller
pour que te soit attribuée
une voile toute pourrie[6] ! »
Les triérarchies se multipliant pendant la guerre du Péloponnèse, la cité introduit le principe de la syntriérarchie : il s'agit de répartir la charge entre deux personnes. La mesure étant encore insuffisante, la loi de Périandre applique en 357 av. J.-C. le système de l’eisphora à la triérarchie : elle créé 20 groupes ou symmories (συμμορίαι / summoríai) de 60 personnes, qui se partagent la responsabilité d'une trière.
[modifier] Notes
- ↑ Aristote, Constitution d'Athènes [détail des éditions] [lire en ligne] (LXI, 1).
- ↑ D. Whitehead, The Ideology of the Athenian Metic, Cambridge, 1977, p. 80-82.
- ↑ Démosthène, XX = Contre Leptine [lire en ligne] (27).
- ↑ Isée, VII = Contre Apollodore (38).
- ↑ Christ, p. 148.
- ↑ Les Cavaliers (912-918) ; extrait de la traduction de Victor-Henry Debidour.
[modifier] Bibliographie
- (en) Matthew R. Christ, « Liturgy Avoidance and Antidosis in Classical Athens » dans Transactions of the American Philological Association, vol. 120 (1990), p. 147-169.
- (en) Vincent Gabrielsen, Financing the Athenian Fleet: Public Taxation and Social Relations, Johns Hopkins University Press, Baltimore et Londres, 1994 (ISBN 0801846927)
- (en) P. J. Rhodes, « Problems in Athenian Eisphora and Liturgies » dans American Journal of Ancient History no 7 (1982), p. 1-19.