Treinta y Tres Orientales

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Les Trente-trois Orientaux
Les Trente-trois Orientaux

Les Treinta y Tres Orientales (ou Trente-trois Orientaux en français) est le nom que prirent les hommes conduits par Juan Antonio Lavalleja (et en moindre mesure par Manuel Oribe) qui commencèrent une insurrection en 1825 en partant de l'actuelle Argentine pour obtenir l'indépendance de la Province Orientale (l'actuel Uruguay), alors sous domination brésilienne.

Sommaire

[modifier] Antécédents historiques

Entre 1816 et 1820 l'invasion et l'occupation portugaise de la Province Orientale appelée alors la Bande Orientale (ou Banda Oriental) s'effectua sur un territoire qui comprenait l'actuel Uruguay et une partie de l'actuel état brésilien de Rio Grande do Sul. Les forces portugaises s'imposèrent facilement face à la résistance des forces de José Artigas qui, mis en échec, a dû abandonner la province dans 1820, pour être ensuite s'exilé au Paraguay.
En février 1824 le Province Orientale fut annexée au Brésil (après l'indépendance de ce dernier), sous le nom de Province Cisplatine. Préalablement, pendant les années 1822 et 1823 un mouvement séparatiste dirigé par plusieurs partisans de l'union des Provinces Unies du Fleuve d'Argent, avait été dissout et arrêté par les dirigeants brésiliens.

[modifier] L'organisation

L'un des chef militaires de ce groupe fut Juan Antonio Lavalleja, qui avait déjà combattu contre les portugais avec Artigas. C'est lui qui organisa depuis Buenos Aires (où il était exilé) une expédition militaire dans le but d'expulser les dirigeants brésiliens et d'unir la Province Orientale avec les Provinces Unies du Fleuve d'Argent, comme l'avait été l'intention du mouvement séparatiste des années 1822 et 1823.
L'expédition disposa de l'appui de quelques riches propriétaires éleveurs de la Province de Buenos Aires qui voyaient un danger pour leurs intérêts l'occupation brésilienne de la Province Cisplatina, puisque leurs semblables de Rio Grande do Sul leurs faisait concurrence et disposaient d'un grand nombre de saloirs à viande et des vastes plaines de la Cisplatina. Juan Manuel de Rosas fut l'un de ces derniers et donna une importante contribution financière aux Orientaux exilés.

[modifier] Le débarquement

Le drapeau des Treinta y Tres
Le drapeau des Treinta y Tres

Le 15 avril 1825, Lavalleja et ses hommes embarquèrent à San Isidro (près de Buenos Aires), traversèrent le Río Uruguay dans deux vedettes et débarquèrent à l'aube du 19 avril sur la Plage de la Charmante (Playa de la Agraciada), connue comme étant le « Grand Banc de sable » (Arenal Grande) pour ses 13 km de plage. Là, ils plantèrent le drapeau de trois bandes horizontales rouge, bleu et blanche, couleurs utilisées en son temps par Artigas. L'événement fut par la suite représenté en 1877 par l'un des tableau parmi les plus fortement inscrits dans la mémoire des Uruguayens par le peintre Juan Manuel Blanes, qui fréquenta souvent les personnes ayant eut un rôle dans l'histoire du pays, et qui effectua même pour l'occasion une reconstruction détaillée des caractères physionomiques des protagonistes, en interviewant les survivants et en rassemblant une très importante quantité d'informations.

[modifier] Développement de la campagne

Les Treinta y Tres parvinrent à rallier les compatriotes à la cause contre la domination brésilienne et ils encerclèrent Montevideo dès le 20 mai 1825. Les autorités brésilliennes partirent du territoire et le 14 juin ils créèrent la ville de Florida et y placèrent un gouvernement provisoire qui convoqua des représentants élus pour rédiger une législation provinciale, on connait cette réunion comme la Salle de Représentants (Sala de Representantes) ou plus communément comme l'Assemblée de Florida (Asamblea de La Florida.).
Le 25 août, cette représentation déclara l'indépendance de la Province Orientale par rapport au Brésil, et demanda à être intégré à l'union des Provinces Unies du Fleuve d'Argent. Celles-ci reconnurent l'intégration de cette province le 24 octobre 1825, ce qui eut pour conséquence la déclaration de guerre en décembre de la même année par l'Empire du Brésil.
Ce conflit dura jusqu'au mois d'août 1828 et après une médiation du représentant John Ponsomby de l'Empire Britannique sur place, la Province Orientale fut déclaré État indépendant tant des Provinces Unies du Fleuve d'Argent comme de l'Empire du Brésil, au moyen de l'accord connu sous le nom de Convention Préliminaire de Paix ( Convención Preliminar de Paz ) datant du 27 août 1828.

[modifier] Combien était les Trente-trois Orientaux

Le nombre de ces expéditionnaires en 1825 fit l'objet de diverses polémiques à partir de l'existence de diverses listes de ces derniers, publiées entre 1825 et 1832. Bien que le nombre de trente-trois soit celui officiellement admis, les noms diffèrent d'une liste à l'autre, les rédacteurs firent des confusions au sujet des surnoms de certains membres de l'expédition. À cela on doit ajouter le fait des désertions de certains de d'eux, ce qui fit que certains noms furent rayés par la suite.
Il faut aussi ajouter que tous n'étaient pas des orientaux (ceux que nous nommons aujourd'hui Uruguayens) , puisque l'on a compté entre leurs rangs plusieurs argentins de la province de Parana, et aussi des paraguayens.
L'historien uruguayen Aníbal Barrios Pintos, dans son livre « Los libertadores de 1825 » (Les libérateurs de 1825), publié à Montevideo en 1976, réunit des données biographique sur 48 membres de l'expédition.

[modifier] Liens externes