Trêve olympique

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La trêve olympique est une période de paix respectée par les différentes nations du monde durant les jeux Olympiques.

Sommaire

[modifier] Dans l'Antiquité

En Grèce antique, la trêve sacrée (ἐκεχειρία / ekekheiría) est instituée pendant le mois qui précède les Jeux[1]. Elle exige de toutes les cités qu'elles suspendent les hostilités pour permettre aux athlètes et au public de se rendre aux Jeux. Toute attaque contre Élis, cité sur le territoire duquel se trouve Olympie, ou contre un participant aux jeux (athlète ou simple touriste) fait l'objet d'une forte amende[2]. Elle est annoncée par des spondophoroi (porteurs de trêve) ou des theoroi (hérauts) en même temps que la date des jeux[3].

Selon Pausanias, la trêve est établie par le roi Iphitos :

«  Iphitos, descendant d'Oxylos, et contemporain de Lycurgue, qui donna des lois à Lacédémone, fit célébrer des jeux à Olympie, renouvela les fêtes olympiques, et la trêve (…). Iphitos voyant donc que la Grèce était désolée par des divisions intestines et par une maladie contagieuse, crut devoir aller demander à l'oracle de Delphes un remède à tous ces maux ; et la Pythie lui ordonna, dit-on, de rétablir les jeux Olympiques de concert avec les Éléens[4].  »

Les dates d'Iphitos et de Lycurgue ne sont pas assurées, mais Pausanias semble partir du principe que les jeux d'Iphitos sont ceux de la première olympiade, c'est-à-dire 776 av. J.-C.[5] Le principe de la trêve existe également pour les autres jeux panhelléniques.

La trêve est parfois instrumentalisée : selon Xénophon, les Argiens s'en servent pour se protéger d'Athènes, arguant de la trêve même quand celle-ci n'a pas lieu[6].

[modifier] À l'époque moderne

Elle fait aujourd'hui l'objet d'une résolution des Nations Unies à chaque olympiade et est par ailleurs promue par la Fondation internationale pour la trêve olympique créée en juillet 2000.

[modifier] Notes

  1. Miller, p. 81.
  2. Coulet, p. 186.
  3. Miller, p. 81-82.
  4. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 4, 5-6).
  5. Pausanias (V, 8, 5-6).
  6. Coulet, p. 187.

[modifier] Références

  • Corinne Coulet, Communiquer en Grèce ancienne, Belles Lettres, Paris, 1996 (ISBN 2-251-33815-2)
  • Stephen G. Miller (trad. Lydie Échasseriaud), « Organisation et fonctionnement des jeux Olympiques », dans Alain Pasquier (dir.) Olympie, actes du cycle de conférences organisées au musée du Louvre du 18 janvier au 15 mars 1999, la Documentation française et le musée du Louvre, Paris, 2001 (ISBN 2-11-004780-1), p. 75-125.