Tommy Fallot

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Tommy Fallot (1844-1904) est un pasteur protestant. Il sera l'initiateur du grand mouvement du « Christianisme social ».

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[modifier] Biographie

Arrière-petit-fils de l'homme politique et industriel helvétique Jean-Luc Legrand et petit-fils de Daniel Legrand, il est né au Ban de la Roche en Alsace où il est très tôt sensible à l'influence d'hommes de foi soucieux des problèmes sociaux liés à l'industrialisation et à l'émergence du prolétariat.

Il commence en 1871 ses études de théologie à Strasbourg dans une faculté devenue allemande, dont l'intellectualisme le déçoit quelque peu, et termine sa vie universitaire en soutenant en 1872, sa thèse sur Les Pauvres et l'Évangile, montrant bien par là l'orientation qu'il entend donner à son ministère.

Après quatre années passées comme pasteur de Wildersbach, près du Ban de la Roche, il quitte l'Église luthérienne, et accepte un poste de pasteur de l'Église libre de la chapelle du Nord (boulevard de la Villette), un des quartiers les plus populaires de Paris.

C'est là qu'il entre en contact avec l'œuvre d'évangélisation du Révérend Robert Mac All, pasteur anglais, animateur des « conférences morales », destinées à apporter aux plus démunis le message de l'Évangile.

Le succès de ces réunions est à rapprocher des manifestations initiées par le Réveil grand mouvement de foi qui traverse au XIXe siècle la plupart des pays européens.

Fallot à la demande de Mac All, se charge de la « station » de la Villette qui sera pendant près de 5 ans avec son ministère à la chapelle du Nord, le centre de son activité. Mais il perçoit vite le danger majeur de cette tentative un peu fiévreuse d'évangélisation qui, dans son éloignement progressif des questions théologiques et ecclésiales, contribue aux divisions du protestantisme.

A partir de 1882, Fallot, en complément de son ministère pastoral, va s'attacher à la défense de la moralité publique et en particulier au problème de la prostitution.

Son souci de plus en plus marqué pour les problèmes du peuple pousse Fallot à adhérer aux idées du socialisme, même s'il condamne d'emblée les excès du socialisme révolutionnaire.

Ce rejet de ce socialisme pousse Fallot à fonder le Cercle socialiste de la libre pensée chrétienne, devenu en 1882, la Société d'aide fraternelle et d'études sociales, qui conduira au grand mouvement du Christianisme social, projet à la fois utopique et critique visant à apporter une solution chrétienne aux questions sociales.

Au même moment à Nîmes se constitue « l'École de Nîmes », autour de l'économiste Charles Gide, oncle d'André Gide. Celui-ci cherche une troisième voie entre capitalisme et socialisme. Il est à l'origine du mouvement coopératif : coopératives de production et de consommation. Il met l'accent sur la solidarité.

L'écho de ces innovations amène à Fallot des hommes éminents comme le doyen Raoul Allier et des pasteurs comme Charles Wagner, Wilfred Monod, Elie Gounelle, mais elle dresse aussi contre lui une frange conservatrice et bourgeoise du protestantisme.

En 1890, Fallot, atteint dans sa santé par 12 années d'une activité intense et déçu du peu d'écho que rencontrent ses idées socialisantes dans le protestantisme institutionnel -où les oppositions entre orthodoxes et libéraux sont vives- demande à retrouver une simple paroisse de campagne.

C'est à Sainte-Croix puis à Aouste près de Crest dans la Drôme, qu'il passera les 10 dernières années de sa vie, en véritable évangéliste des populations locales.

C'est aussi dans les nombreux écrits de cette période, qu'il montrera combien il se préoccupait d'œcuménisme bien avant que le mot ne soit prononcé et de la nécessaire unification des divers courants au sein des Églises Réformées (protestantes).

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