Tombeau de François II de Bretagne

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Tombeau de François II de Bretagne : les gisants de François II et Marguerite de Foix.
Tombeau de François II de Bretagne : les gisants de François II et Marguerite de Foix.

Le tombeau de François II, duc de Bretagne et de sa femme Marguerite de Foix est un monument funéraire qui se trouve à Nantes, dans la cathédrale Saint-Pierre, et qui fut réalisé en marbre de Carrare au début du XVIe siècle par Michel Colombe (sculpteur) et Jean Perréal (architecte).

Sommaire

[modifier] Histoire du tombeau

L'ensemble, commandé par Anne de Bretagne pour honorer la mémoire de ses parents, est considéré comme un chef-d'œuvre de la sculpture française. Initialement connu sous le nom de « tombeau des Carmes », le monument devait ce nom à son emplacement, car François II avait souhaité que son corps reposât dans la chapelle des Carmes à Nantes, pour y rejoindre la dépouille de sa première épouse Marguerite de Bretagne. Le tombeau reçut donc les corps de François et de ses deux épouses successives, et fut initialement placé dans la chapelle des Carmes.

À la Révolution, on parvient à soustraire les statues aux marteaux des casseurs en démontant et en enterrant le tombeau, qui retrouve plus tard son intégrité, et finalement trouve place à la Cathédrale au début du XIXe siècle.

[modifier] Description

Le monument est constitué d'un sarcophage massif, rectangulaire, sur lequel sont allongés les deux gisants aux mains jointes en prière. Leurs têtes reposent sur d'épais coussins ou « carreaux » maintenus par trois anges, et à leurs pieds se tiennent le lévrier, symbole de fidélité, et le lion qui représente la force. Aux quatre coins du tombeau se dressent quatre statues en pied, représentant chacune une des Vertus majeures : on y reconnaît la Justice, la Force Morale, la Tempérance et la Prudence.

Le tour du tombeau présente d'autres sculptures délicates, dans de petites niches de marbre rose, représentant tour à tour les douze apôtres, les saints patrons des deux gisants (saint François d'Assise et sainte Marguerite), ainsi que Charlemagne et Saint Louis. Sous ces statues, recroquevillés dans de petits médaillons en coquille, on voit des pénitents drapés de noir.

[modifier] Les gisants

François II, détail
François II, détail
Les Gisants
Les Gisants

[modifier] Les quatre vertus cardinales

Les quatre vertus cardinales
La Force
La Force
La Justice

Les quatre vertus cardinales évoquent les qualités que doit posséder le prince chrétien :

  • La force est représentée en armure, car il s'agit d'une vertu virile. Dans l'iconographie de cette vertu, elle est souvent représentée appuyée contre une colonne ou une tour[1]. Ici elle extirpe le dragon de la tour (ou du donjon) où il s'est retranché et symbolise donc la force morale qui triomphe du vice et de la tentation. Elle rappelle le rôle du chevalier chrétien dans la défense de la foi.
  • La tempérance est représentée avec une horloge, qui symbolise la mesure, mesure du temps qu'il ne faut pas gaspiller en vanités, mesure en tout pour éviter l'excès. Elle rappelle que le prince doit rechercher le juste milieu, l'équilibre. Son habit presque monacal exprime le refus des tentations de la chair qui mènent justement à l'excès. .
  • La justice porte le glaive qui châtie et la balance qui pèse la gravité du crime ou le poids des arguments des deux parties. Elle porte une couronne rappelant que le prince exerce le rôle de juge et d'arbitre.
  • La prudence tient un compas. Elle doit agir avec mesure. Son visage est double, d'un côté celui du vieillard qui connaît le passé, de l'autre celui de la jeune femme. La prévoyance ne peut se passer de l'expérience. Le miroir dans sa main gauche est celui de la vérité : elle y voit l'image de ses faiblesses et se connaissant elle-même, peut mieux corriger sa conduite.

[modifier] Éléments symboliques

Le double visage de la Prudence
Le double visage de la Prudence
Le dragon extirpé du donjon (détail)
Le dragon extirpé du donjon (détail)

[modifier] Le Lion et le lévrier

Le Lévrier, symbole de fidélité
Le Lévrier, symbole de fidélité
Derrière la Force Morale, le Lion aux armes de Bretagne
Derrière la Force Morale, le Lion aux armes de Bretagne

[modifier] Charlemagne, Saint Louis, les Apôtres

Charlemagne et Saint Louis
Charlemagne et Saint Louis
Les Apôtres surplombant les Pleureurs
Les Apôtres surplombant les Pleureurs

[modifier] Références

  1. chapelle Sainte-Avoye (1554-1560), Pluneret, Morbihan

[modifier] Lien externe

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