Toilettes volantes

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« Toilettes volantes » (sous forme de sachets plastiques noirs) sur une pile d'ordures, dans la banlieue de Cap-Haïtien.
« Toilettes volantes » (sous forme de sachets plastiques noirs) sur une pile d'ordures, dans la banlieue de Cap-Haïtien.

Les « toilettes volantes » sont des sacs plastiques utilisés pour y déféquer, et qui sont ensuite déposés dans les rues ou bien simplement jetés le plus loin possible.

Ce terme décrit un cas particulier de latrines propre aux zones pauvres des pays en développement et en particulier aux bidonvilles où l'assainissement est défectueux. Dans ces endroits, l'absence d'assainissement de base ne permet pas aux habitants de disposer de toilettes ou de latrines acceptables.

Dans les zones urbaines très denses, les endroits offrant de l'intimité peuvent être trop rares ; dans ce cas, les habitants utilisent fréquemment[1] des sacs plastique pour faire leurs besoins. Puisque la gestion des déchets fait également défaut dans ces zones, les sacs plastiques ne peuvent pas être déposés dans des bennes. Les seuls moyens de s'en débarrasser sont de les déposer dans la rue ou dans un canal de drainage, ou bien d'attendre la nuit pour les envoyer le plus loin possible ; d'où le nom de « toilettes volantes ».

Le terme semble avoir été utilisée en premier pour les favelas brésiliennes[2], mais est maintenant utilisé dans de nombreux bidonvilles[3].

Les conséquences sanitaires sont importantes : non seulement cette pratique ne permet pas d'évacuer les excréments de façon satisfaisante, mais elle peut en plus répandre les maladies encore plus rapidement. Les conséquences sont également esthétiques et olfactives, les sachets atterrissant régulièrement sur les toits où il est alors difficile de les enlever. La possibilité de recevoir un tel sachet sur la tête contribue aussi à un climat de peur et d'insécurité dans des endroits qui ne sont en général pas connus pour leur calme.

Le phénomène est particulièrement sensible dans le mégabidonville de Kibera à Nairobi, Kenya, où deux tiers des habitants utiliseraient cette méthode[4]. Une campagne nommée « Stop Flying Toilets » y a ainsi été lancée, dans le but de construire des blocs de toilettes publiques[5].

[modifier] Sources

  1. Dans les quartiers populaires de Cap-Haïtien, Haïti, une étude de 2005 a montré que 34 % des habitants utilisaient des sacs plastiques comme moyen de défécation ; les autres allaient dans la nature ou à la rivière, et seuls 2 % utilisaient une latrine.
  2. John Pickford, Low-cost Sanitation: a survey of practical experience, 1995, IT Publications.
  3. Deepa Joshi, Joy Morgan et Ben Fawcett, Sanitation for the poor: whose choice, theirs or ours?, DFID report no KAR R8028, University of Southampton.
  4. Rapport de l'UNDP cité par Richard Davies, Kibera: Home of the flying toilet, 9 novembre 2006 [lire en ligne].
  5. David Maharaj Squalor everywhere, but still this is a neighborhood, Los Angeles Times, 16 juillet 2004 [lire en ligne].

[modifier] Voir aussi

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