Titre de courtoisie

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Dans la titulature nobiliaire, un titre de courtoisie désigne une adresse conventionnelle à l'usage des proches (enfants ou conjoint) du détenteur d'un titre de noblesse.

Cette expression désigne un titre de noblesse qui n'a pas d'existence juridique.

Sommaire

[modifier] Les détenteurs de plusieurs titres

Quand une personne porte plusieurs titres, il était d'usage de permettre aux fils, héritiers présomptifs des apanages, de porter, par avance, un des titres qui leur écherraient : par exemple, le fils ainé du duc de la Rochefoucauld porte le second titre de son père, c’est-à-dire duc de Liancourt. Et celui du duc de Liancourt était prince de Marcillac.

[modifier] Les détenteurs d'un seul titre (déclinaison des titres)

Quand il n'y a qu'un titre dans la famille, le fils aîné porte le titre venant directement ensuite dans la hiérarchie nobiliaire. Par exemple, le fils aîné du duc de Brissac est appelé le marquis de Brissac. Ce procédé, appelé la déclinaison des titres, qui ne devait s'appliquer sous la Restauration qu'aux titulaires de duchés-pairies, s'est largement étendu à l'ensemble des famille portant des titres de duc et de marquis, et parfois à d'autres familles titrées.

[modifier] Tous les membres masculins d'une même famille

Pour les enfants puînés et branches cadettes, le titre de comte est largement utilisé. Par exemple, les cousins du duc d'Harcourt sont appelés comte X d'Harcourt.

[modifier] Souverains déchus et prétendants aux trônes

Sont également des titres de courtoisie les titres autoproclamés par les monarques détrônés et par les prétendants aux trônes, titres qu'ils se distribuent soit à eux-mêmes, soit à des membres de leur famille, voire à d'autres personnes. Exemples : « duc d'Anjou » pour Louis de Bourbon (1974-) et « comte de Paris » et « duc de France » pour Henri d'Orléans (1933-).

[modifier] Titres irréguliers

De nombreuses familles nobles portent depuis l'Ancien Régime des titres de courtoisie, dont les autorités et les souverains ont parfois fait usage à leur égard, mais qui n'ont jamais fait l'objet d'un acte officiel de délivrance. L'usage de ces titres est donc contestable et ne peut faire bien sûr l'objet d'une inscription à l'état-civil par exemple.

Enfin, on appelle aussi titre de courtoisie les titres repris hors des conditions normales de transmission. Exemple : le duc de Dalmatie ; ce titre est aujourd'hui porté par une personne apparentée au premier duc, le maréchal Soult, dont sa famille a relevé le nom, mais qui n'en descend que par les femmes.

[modifier] Noblesse anglaise

Au Royaume-Uni, le système est toutefois assez différent dans la mesure où la pairie ne se transmet pas systématiquement, et le titre n'étant porté strictement que par le chef de famille; ses enfants, dans le cas des pairs, ont cependant droit à des titres honorifiques. Des nuances liées au titre du pair, au rang de l'enfant, au statut de l'épouse (remariage, par exemple) foisonnent. Le fils aîné d'un duc, d'un marquis ou d'un comte porte un des titres de son père, habituellement le plus élevé (marquis pour duc, comte pour marquis etc). Si le père n'a pas d'autre titre, un titre inventé est porté par le fils. Les filles d'un duc, d'un marquis ou d'un comte portent devant leur prénom le titre de lady. Les fils cadets d'un duc ou d'un marquis portent devant leur prénom le titre de lord. Les fils cadets d'un comte, d'un vicomte ou d'un baron et les filles d'un vicomte ou d'un baron portent devant leur prénom le titre de Honorable.

Exemple : le duc d'Abercorn est aussi marquis d'Abercorn, marquis de Hamilton, comte d'Abercorn, vicomte Strabane, vicomte Hamilton, baron Paisley et baron Mountcastle. Son fils aîné est marquis de Hamilton, ses fils cadets lord X. Hamilton, ses filles lady X. Hamilton. Le fils aîné du marquis de Hamilton est vicomte Strabane, ses fils et ses filles Honorable X. Hamilton. Les titres de marquis et de comte d'Abercorn et de vicomte Hamilton ne sont pas utilisés pour ne créer de confusions avec les autres porteurs de ces noms.

Les héritiers de titres dans la pairie d'Écosse portent le titre de master devant le nom du titre de leur père. Exemple : le fils aîné de lord Lovat est le master of Lovat.

[modifier] Titres diplomatiques et autres

De nos jours, bien que la notion de noblesse ait disparu du contexte politique français, les titres de noblesse subsistent et par voie de conséquence, les titres de courtoisie. Les titres en vigueur à la fin du Second Empire ont survécu aux Républiques et des investitures de succession continuent d'être arrêtées.

L'expression est également utilisée, de manière plus prosaïque, pour désigner le mode d'adresse au conjoint d'une personne titulaire d'une charge : l'épouse d'un président ou d'un ambassadeur auront droit au titre de courtoisie de Madame la Présidente ou de Madame l'Ambassadrice.

Les termes de Maître pour désigner un artiste émérite ou de Maestro pour désigner un chef d'orchestre ou un chanteur classique renommé sont considérés comme titres de courtoisie.

[modifier] Lien interne