Tique

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Tiques
Une tique adulte
Une tique adulte
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Ordre Acari
Taxons de rang inférieur
  • ixodidés
  • argasidés
  • Nuttalliellidae
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Les tiques sont des acariens ectoparasites. Elles passent une partie de leur cycle sur la peau de mammifères, d'oiseaux ou de reptiles, se nourrissant de leur sang grâce à un rostre.

Sommaire

[modifier] Description

Cycle de reproduction
Cycle de reproduction


Ce sont les plus grands représentants de l'ordre des acariens. Certains peuvent atteindre 3 cm de long.

Les tiques ont une peau épaisse et quatre paires de pattes griffues.

Les pièces buccales forment un organe d'ancrage, le rostre (ou capitulum), qui se plante dans la peau de l'hôte et par lequel le sang est aspiré.

Au cours de leur cycle de vie, qui comporte plusieurs stades larvaires, les tiques changent plusieurs fois d'hôte.

Les tiques sont classées en trois familles caractérisées par des génomes, morphologies et mode de vie différents :

[modifier] Les ixodidés ou tiques dures

De petite taille, le rostre est proéminent et visible en vue dorsale. Elles vivent dans les bois et dans la végétation épaisse, où elles grimpent sur les herbes. Contrairement à beaucoup d'idées reçues, les tiques ne tombent pas des arbres. Dans les lieux infestés, autour des points d'eau notamment, on peut en trouver par exemple jusqu'à 5 ou 6 sur une seule feuille d'ortie. Elles se détachent de leur hôte gorgées de sang, après un repas qui peut durer plus d'une semaine.

La tique la plus commune en Europe, Ixodes ricinus appartient à cette famille.

En Amérique du Nord, la souris à pattes blanches P. leucopus, est l'hôte principal d' Ixodes scapularis (tiques à pattes noires) aux stades larvaire et nymphal, vectrice de la maladie de Lyme. Les adultes sont également communs chez le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), au printemps et à l'automne principalement, mais cette tique a été trouvée chez plus de 50 autres espèces de mammifères et chez plus de 55 espèces d'oiseaux.

La tique sénégalaise Amblyomma variegatum présente en Afrique et dans les Caraïbes sur, entre autres, les animaux d'élevage, appartient à cette famille.

[modifier] Les argasidés ou tiques molles

Nuttalliellidae Ce sont les plus grosses, le rostre situé sur le ventre est invisible en vue dorsale. Elles vivent généralement près de leur hôte dans les crevasses, terriers, nids ou habitations et viennent se nourrir plusieurs fois sur leur hôte lorsque celui-ci est immobile. Elles peuvent jeûner jusqu'à 5 ans.

En Europe, elles sont surtout présentes dans le pourtour méditerranéen.

[modifier] Nuttalliellidae

Peu connues, elles partagent des caractéristiques des deux autres familles. Une seule espèce a été décrite, Nuttalliella namaqua.

[modifier] Maladies transmises

Les tiques sont des agents vecteurs de nombreuses pathologies humaines et animales dont certaines sont des maladies émergentes :

L'épidémiologie et l'écoépidémiologie de ces maladies pourraient être modifiées par des bactéries symbiotiques[1].

[modifier] Conseils pratiques

[modifier] Prévention

Les chasseurs, les militaires, les forestiers sont souvent plus exposés
Les chasseurs, les militaires, les forestiers sont souvent plus exposés
Les tiques sont nettement plus présentes dans les régions où les sangliers, cervidés ou souris à pattes blanches sont très présents, en l'absence de leurs prédateurs naturels
Les tiques sont nettement plus présentes dans les régions où les sangliers, cervidés ou souris à pattes blanches sont très présents, en l'absence de leurs prédateurs naturels

La meilleure façon de prévenir les maladies portées par la tique est d'éviter la piqûre. Une inspection soigneuse du corps après les promenades ou activité en forêt permet de détecter et enlever les tiques avant qu'elles aient eu le temps de transmettre la maladie de Lyme. Il existe aussi de nombreux produits répulsifs, mais dont l'efficacité n'est pas toujours évidente.

Aménagement du territoire : Il semble, selon les données nord-américaines que la fragmentation des forêts, et la régression des prédateurs carnivores des micromammifères soit un facteur de pullulation des tiques. Reconstituer des continuités écopaysagères et oeuvrer à la restauration d'équilibres écologiques pourrait donc, à moyen et long terme, être une mesure de prévention utile.

[modifier] En balade

Il est conseillé au cours de promenades en forêt ou dans les champs :

  • de porter des vêtements longs et clairs pour localiser les tiques plus facilement,
  • de porter des chaussures fermées pour éviter que les tiques ne se fixent sur la peau,
  • d'utiliser des répulsifs (ou insectifuge) à base de DEET ou du Bayrepel (plus récent que le DEET, et efficace durant 4 heures contre les tiques et 8 heures contre moustiques et taons).

Lors des promenades, se débarrasser rapidement des tiques trouvées sur les vêtements.

Au retour d'une promenade à risques, examiner attentivement toutes les parties du corps pour y dépister les tiques éventuellement fixées à la peau. Se doucher et se changer au retour est conseillé.

[modifier] À la maison

Il est possible de limiter la prolifération des tiques dans la maison ou le jardin.

  • Couper l'herbe des jardins, éliminer les feuilles mortes, refuges de larves.
  • Aspirer puis boucher les crevasses et interstices dans les planchers, les murs.
  • Inspecter les animaux de compagnie au retour de promenade ainsi que leurs endroits favoris (panier, etc.) Vous pouvez aussi traiter l'endroit où vos animaux vivent grâce à des produits spécifiques.
  • Décourager la nidification des petits rongeurs aux abords de la maison et éloigner les mangeoires pour oiseaux.

[modifier] En cas de morsure

Si la tique est découverte, il faut la retirer rapidement car le risque de contamination augmente avec la durée du contact.

Saisir la tique au plus près de la peau à l'aide d'un crochet à tiques (vendu en pharmacie) ou par défaut d'une fine pince à épiler non-coupante. L'utilisation d'outils spécialisés permet et demande parfois d'effectuer un mouvement rotatif tout en tirant la tique. Toutefois, si vous employez une pince à épiler, veillez à tirer droit vers l'extérieur et d'un coup sec, ceci afin d'éviter tout mouvement de torsion qui pourrait détacher la tête du corps. Une fois la tique retirée, ne pas oublier de bien désinfecter.

Le rostre d'une tique (les pièces buccales qui sont plantées dans la peau) est entièrement recouvert d'épines qui sont implantées de façon rétrograde. Si on tire sur la tique, ces épines se redressent et retiennent le rostre qui se casse à sa base et reste intégralement dans la peau, ce qui peut être à l'origine d'une infection, et causer douleur et inflammation (nodule persistant après retrait). En revanche, si on tourne le corps de la tique avec un crochet prévu à cet effet, les épines reviennent autour de l'axe de rotation, et le rostre est extrait de la peau.

Il est essentiel de ne pas comprimer l'abdomen de la tique à l'occasion de son retrait, pour minimiser le risque de régurgitation de salive ; ce reflux salivaire dans la peau peut être à l'origine de phénomènes allergiques et de la transmission des micro-organismes dont les tiques peuvent être les vecteurs. Les pinces à mors opposés et autres instruments similaires exercent une pression sur le tube digestif de la tique ; en revanche, les crochets à tiques viennent au contact du corps de la tique sans y exercer la moindre pression.

Afin d'éviter que la tique ne régurgite et surinfecte la plaie, il faut bien prendre garde à ne pas l'écraser, ni la blesser. Pour la même raison il est généralement déconseillé d'appliquer tout produit (éther, alcool...) bien que ça soit plus discuté. En effet, en se sentant agressée, la tique risque de régurgiter et d'envoyer ses microbes dans l'hôte qui l'héberge.

La meilleure solution est de se rendre chez une personne habilitée, médecin, pharmacien... Ou encore d'acheter un crochet "tire-tic"[1], petit instrument ingénieux qui se fixe entre le rostre et la peau et qui ne presse pas l'abdomen de la tique quand on l'enlève. Le but est d'éviter au maximum une inoculation de salive, ce qui se produit fréquemment avec une tique droguée à l'éther.

Surveiller attentivement la plaie pendant trois semaines. Consultez un médecin si vous avez une auréole rouge qui évolue (érythème migrant) ou que vous ressentez un état grippal. La prescription peut être un bilan sanguin et/ou un traitement antibiotique.

[modifier] Par rapport aux animaux

Les conséquences des infestations sur les animaux

Les infestations à tique sont importantes et de plus en plus fréquentes pour les animaux sauvages et domestiques, elles peuvent :


Les tiques semblent être les uniques vecteurs d'une maladie parasitaire du sang appelée piroplasmose (ou Babésiose) due à un protozoaire ('Babesia' sp, ex : 'B. canis, B. microtii'). La piroplasmose atteint les canidés, les équidés, les bovidés... Le protozoaire parasite les globules rouges dans lesquels il se multiplie et les détruit lorsqu'il s'en libère. La piroplasmose entraîne une anémie avec un ictère pâle et généralement une forte fièvre. Dans les stades avancés de la maladie, une coloration brun foncé des urines peut être notée: elle correspond à la bilirubine issue de la dégradation de l'hémoglobine libérée dans le sang par la destruction des globules rouges. La piroplasmose est une maladie potentiellement mortelle.

Trois moyens de luttes contre les parasites :

  • action pour rompre le cycle externe => épandage de produits acaricides. Ils semblent peu efficaces en raison du réservoir naturel
  • action sur l’animal pour détruire le parasite => douchage, balnéation avec une solution acaricide.
  • défragmenter les écosystèmes et y laisser les prédateurs vivre, pour y restaurer des équilibres écologiques, de manière à limiter les pullulations de tiques.

[modifier] Notes et références

[modifier] Références externes

[modifier] Notes et références

  1. Domaine qui commence à être étudié en France en 2008, sur deux espèces principales (Ixodes ricinus et Dermacentor reticulatus) par l’équipe Génétique et Evolution des Interactions Hôte-Parasite du Laboratoire de biométrie et Biologie Evolutive (UMR CNRS 5558 Bat Mendel, 43 Bd 11 Novembre 1918 - Villeurbanne), avec notamment Lionnel Zenner (École nationale vétérinaire de Lyon)

[modifier] Liens externes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les ixodidés.