Timidité

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Chez l'humain, la timidité est un sentiment d'insécurité que certaines personnes expérimentent lorsqu'elles se trouvent au contact de leurs semblables, qu'elles parlent à d'autres personnes, leur demandent des faveurs, etc.

Sommaire

[modifier] Manifestations

La timidité se manifeste le plus souvent dans une situation non familière. Comme de nombreuses personnes timides évitent ces situations pour ne pas se sentir mal à l'aise, la situation reste étrangère, et donc la timidité se perpétue. Cependant, l'élément déclencheur est variable. Quelquefois, la timidité semble tirer son origine d'une réaction anxieuse physique. Chez d'autres personnes, la timidité se développerait d'abord, causant plus tard des symptômes physiques d'anxiété.

Des chercheurs en génétique ont trouvé des résultats en faveur de l'hypothèse selon laquelle la timidité serait en partie génétique.[réf. nécessaire] Cependant, il a également été prouvé qu'un caractère plus ou moins introverti provient aussi du milieu dans lequel l'enfant a été élevé, et pas seulement de ses gènes. Un enfant timide face aux personnes inconnues, par exemple, peut finalement perdre ce trait par la suite.

Les timides ne ressentent pas forcément le même degré de timidité envers toutes les personnes. Par exemple, on peut être un boute-en-train avec ses amis, et timide face à une personne du sexe opposé. Un acteur peut faire montre de présence et d'audace sur scène et se révéler timide lors d'une interview.

Les personnes timides tendent à percevoir leur propre timidité comme un défaut, et nombre d'entre eux sont mal à l'aise du fait de leur timidité, d'autant plus dans des cultures accordant une place importante à l'individualisme et à la prise de responsabilités. Mais d'autre part, beaucoup de personnes timides sont perçues comme des oreilles attentives, et réfléchissent davantage avant de parler. De plus, la hardiesse, opposée de la timidité, a aussi ses propres problèmes, comme l'impertinence, et des comportements inappropriés. Cela s'applique également à l'audace feinte, comme compensation de la timidité.

Timidité n'est pas synonyme d'introversion. Les personnes introverties choisissent d'éviter les situations sociales parce qu'elles n'en retirent aucun bénéfice pour elles-mêmes, et peuvent se sentir submergées par un trop plein de stimuli sensoriels. Les personnes timides craignent ces situations et pensent qu'elles se doivent de les éviter.

La timidité génère une souffrance. En effet, la personne peut parfaitement mesurer son handicap mais ne trouve pas de solutions pour le résoudre. De plus, elle analyse son comportement et mesure avec précision les difficultés sociales que cela déclenche. C'est une caractéristique humaine difficile à résoudre et qui a un rôle plus dévastateur que constructif.

[modifier] Autre approche

On dit qu'une personne est timide lorsqu'elle souhaite toucher à un domaine que ses proches (famille, amis...) interdisent d'aborder ou dévalorisent fortement jusqu'à l'humiliation. Le timide vit mal sa situation, car il sait qu'il agit mal. En s'interdisant de vivre ce qu'il souhaite, le timide est violent sur lui-même et envers son entourage (violence froide). Il propage donc sa timidité au monde, renforçant l'idée que certains domaines doivent rester intouchables, mais rejette cette lourde responsabilité sur les circonstances. Pour s'en sortir, il doit cesser de rejeter sans cesse la responsabilité sur les autres, et admettre que même s'il était sous la contrainte, il est responsable de ses actes et de leurs conséquences. S'il assume pleinement ses actes passés, il reconnaît implicitement que jusque-là il n'a pas vécu, que par vanité il a gâché sa vie et celle des autres, ce qui est certes dégradant, mais libérateur ; ce n'est qu'à cette condition qu'il peut espérer retrouver de bonnes bases pour se reconstruire, voire être pardonné par les personnes impactées.

[modifier] Littérature et historique de la notion

La timidité est perçue comme une pathologie à guérir depuis au moins la fin du XIXe siècle. Fin 2007, une recherche dans le catalogue de la bibliothèque nationale de France des références, utilisant le mot « timidité » dans leur titre, faisait apparaître une centaine d'ouvrages, le plus grand nombre étant des guides écrits à l'intention des timides. La Timidité, étude psychologique et morale écrit par Ludovic Dugas en 1898, donne une idée de l'ancienneté du concept.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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