Thomas Prosper Jullien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Jullien.

Thomas Prosper Jullien, Aide de camp du général Bonaparte, est capitaine (1773-1798), frère du célèbre général et Comte d’Empire Louis Joseph Victor Jullien de Bidon. Né le 21 décembre 1773 à Lapalud, Thomas Prosper intègre, en 1789, à 17 ans, la garde nationale de Lapalud qui vient d’être créée.

À 19 ans, il est sous lieutenant au régiment d’Aquitaine qui devient ensuite le 35e Régiment d’Infanterie. Six mois plus tard, il est lieutenant (1792) et remplace St Hilaire.

Au siège de Toulon (septembre – décembre 1793), Thomas Prosper rejoint Bonaparte comme lieutenant du 34e Régiment d’Infanterie et prend le commandement des chasseurs du deuxième bataillon.

Il est ensuite capitaine adjoint de l’adjudant général St Hilaire (1794) et passe capitaine le 3 avril 1795.

Sommaire

[modifier] Campagne d'Italie

Avec St Hilaire, il rejoint l’armée d’Italie, dans l’État-Major, à Milan.

Le 7 septembre 1796, Prosper se distingue au combat des gorges de Brenta où il sera cité par Bonaparte en même temps que Duroc et Augereau. Bonaparte l’attache à son état major et à ce titre le jeune Prosper a plusieurs fois l’occasion de se rendre au domicile du général en chef, rue Chantereine. Il escorte Joséphine de Milan à Paris avec Junot et Louis Bonaparte . Il devient aide de camp de Napoléon Bonaparte le 9 avril 1798 mais la fin de la campagne d’Italie prend fin avant qu’il ait pu entrer en fonction. Le général Desaix le décrit ainsi dans son Journal de voyages[1]« Joli garçon, bon ton, teint basané ». René Bouscayrol écrit de lui : « un beau capitaine d’infanterie au teint basané ».

[modifier] Campagne d'Égypte

Le 3 mai 1798, Bonaparte quitte Paris pour aller s’embarquer à Toulon. Joséphine accompagne son mari. Prosper est aussi du voyage. Il part pour l’Égypte le 19 mars 1798 et embarque avec Bonaparte sur « l’Orient ». Il est alors aide de camp de Bonaparte. (États Major, 3e division : Général Reynier, Chef d’État Major : Prosper Jullien).

Le 30 juillet 1798, il part pour Alexandrie portant des lettres adressées à l’amiral Brueys (lui ordonnant de se mouiller immédiatement dans le Port-Vieux ou de se réfugier à Corfou), aux généraux Kléber et Menou. Il est massacré avec son escorte par les habitants du village d’Alkam (Alquam) peu de temps après, certainement le 2 août (31 juillet est plausible, mais les 2 premiers jours d’août sont plus probables). Le 25 août, Bonaparte donnera l’ordre au général Lanusse de piller le village, puis de le détruire. Le capitaine Moiret fut chargé de cette opération. Il y découvrit dans une des maisons, les vêtements ensanglantés de soldats français[2].

En note des Mémoires du capitaine Gerbaud, p. 248, à propos de l'assassinat de l'aide de camp :

« Thomas Prosper Jullien, né en 1773 à La Pallud, lieutenant en 1792, capitaine adjoint aux adjudants généraux en 1794, aide de camp de Bonaparte en 1798. »

Fidèle au souvenir, l’empereur Napoléon fit placer un buste[3] du capitaine Jullien dans la salle des maréchaux, aux Tuileries, pendant toute la durée de l’Empire. Ce buste est actuellement exposé à Versailles, château de Trianon. Son frère, le Général, Comte d’Empire en commanda cinq copies en plâtre, dont deux furent mises dans les demeures des Jullien à Lapalud, deux à Vannes dont une à la préfecture.

L’ancien Fort Rashid, qui commandait le boghâz du Nil (jonction du fleuve avec la mer méditerranée) remis en état, prend le nom de Fort Jullien en souvenir de l’aide de camp Thomas Prosper Jullien. C’est au cours de travaux de fortification que fut mise à jour une pierre de granit noire recouverte d’inscriptions en trois langues. C’est la fameuse " Pierre de Rosette" qui permit plus tard à Champollion de percer le secret des hiéroglyphes.

O’Meara, médecin de l’empereur à St Hélène, déclara dans ses mémoires que " l’empereur l’aimait beaucoup ". Bourienne, dans ses mémoires, le cite comme un officier de grand mérite et de bien grandes espérances. L'abbé Rose, curé de Lapalud, relate cette anecdote puisée dans les mémoires de Mme Ida de St Elme :

« ayant retrouvé au Caire la sépulture de Prosper JULLIEN, elle y aurait cueilli une fleur pour la classer dans son herbier puis suspendu une branche de laurier sur la tombe du héros lapalutien en témoignage d'admiration et de sympathie. »

Tous les grands spécialistes du Premier Empire s’accordent pour dire que Jullien Thomas Prosper était un officier de grand talent et aurait été sans nul doute nommé Maréchal d’Empire par Napoléon s’il n’avait pas malheureusement péri lors de la campagne d’Égypte.

[modifier] Notes

  1. Journal de voyage en Italie p 77)
  2. mémoires sur l'expédition d'Egypte du capitaine Moiret publiées en 1984)
  3. Buste de Simon Louis Boizot (1743-1809), en marbre, hauteur : 0,63 m, largeur : 0,43 m, profondeur : 0,32 m, exécuté vers 1803.

[modifier] Articles connexes