Théodore Pein

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Louis Auguste Théodore Pein était un militaire français, né et mort à Châlons-sur-Marne (13 mai 1810 - 13 janvier 1891).

Sommaire

[modifier] Biographie

Engagé volontaire en 1832[1], il a progressivement gravi les échelons de la hiérarchie militaire pour devenir officier.

C'est avec le grade de capitaine qu'il arrive en Algérie en 1840[2] pour participer à la conquête puis à la « pacification » du pays suite à la reprise des combats en 1839 par les troupes d'Abd El-Kader.

Au sein de l'Armée d'Afrique, il mutiplie les faits d'armes. En 1849, il parvient à venir à bout de la résistance acharnée des troupes de Cheikh Mohamed Benchabira à Bou-Saâda. La cité abdique le 25 novembre 1849 mais les troupes françaises ont dû employer l'artillerie lourde[3]. Après la conquête, Théodore Pein apparaît cependant comme un bâtisseur qui permet le développement de la ville ; il est même qualifié de « créateur de Bou-Saâda »[4]. Il a notamment été à l'initiative de la plantation d'une peupleraie[5] et la place centrale de la ville a longtemps porté son nom[6].

Mais le militaire se montre aussi un combattant acharné. Le 2 décembre 1852, il participe à la prise de Laghouat aux côtés notamment des futurs généraux Margueritte et du Barail. Cet épisode est particulièrement sanglant, il écrira plus tard : « Le carnage fut affreux ; les habitations, les tentes des étrangers dressées sur les places, les rues, les cours furent jonchées de cadavres. »[2]. En 1853, il réprime la révolte des Ouled Toaba prés de Messaad[7].

Ses faits d'armes lui valent une promotion continue dans l'armée : il est nommé chef de bataillon en 1849, lieutenant-colonel en 1855 et enfin colonel en 1859. Blessé plusieurs fois, porté à l'ordre du jour, il est élevé au grade de commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur le 27 août 1860[1]. Il retourne en métropole en 1863[2]. Pendant ses 23 ans de service dans l'armée coloniale, et comme de nombreux autres militaires de l'époque tels le général Margueritte, il se familiarise avec les langues arabe et kabyle[1].

En 1870, il reçoit son dernier commandement au fort de la Couronne du Nord à Saint-Denis, où il supporte le bombardement prussien. Il prit sa retraite à la veille d'être nommé général[1]. Après son retour à la vie civile, il écrivit quelques ouvrages mineurs sur la chose militaire. Ses volumineuses mémoires Lettres familières sur l'Algérie, un petit royaume arabe valent cependant d'être citées pour l'éclairage direct qu'elles permettent d'apporter sur la conquête de l'Algérie.

[modifier] Bibliographie

Source : Catalogue Bn-Opale Plus

[modifier] Ouvrages personnels

  • Théodore Pein, Réveil de la mobile, lettre familière, J.-L. Le Roy, Châlons-sur-Marne, 1871, 28 p.
  • Théodore Pein, Armée française. A quelque chose malheur est bon, J.-L. Le Roy, Châlons-sur-Marne, 1871, 51 p.
  • Théodore Pein, Lettres familières sur l'Algérie, un petit royaume arabe, C. Tanera, Paris, 1871, 483 p.
  • Théodore Pein, Essai sur l'hygiène des champs de bataille, G.-B. Baillière, Paris, 1873, 79 p.
  • Théodore Pein, Lettres familières sur l'Algérie, un petit royaume arabe, A. Jourdan, Alger, 2e éd., 1893, 519 p.

[modifier] Sur Théodore Pein et l'histoire de Bou-Saâda

  • Pierre Fontaine, Bou-Saada, Porte du désert, Dervy, Paris, 1952, 124 p.
  • Youssef Nacib, Cultures oasiennes : essai d'histoire sociale de l'oasis de Bou-Saâda, Publisud, Paris, 1986, 505 p. (ISBN 2-86600-260-1)

[modifier] Lien externe

Nécrologie dans La vie rémoise

[modifier] Notes et références

  1. abcd Source : La Vie rémoise
  2. abc source : Théodore Pein, Lettres familières sur l'Algérie, 1871
  3. Source : Histoire de Bou-Saâda
  4. source : Pierre Fontaine, Bou-Saada, Porte du désert, 1952
  5. source : www.botanicus.org
  6. Source : Youssef Nacib, Cultures oasiennes : essai d'histoire sociale de l'oasis de Bou-Saâda, 1986 cité par www.bou-saada.net
  7. Source : Histoire de Djelfa