Tai-chi-chuan

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Taijitu 太極圖
Taijitu 太極圖

Le tai-chi-chuan (Larousse),(太極拳 trad.; 太极拳 simpl.) ou tàijí quán (en transcription pinyin) ou encore T'ai Chi Ch'uan (en transcription Wade-Giles) est un art martial interne chinois. Les sinogrammes du taiji quan sont composés des éléments Tàijí 太極 (faîte suprême) et quán 拳 (poing) et souvent traduits par « boxe du faîte suprême » ou « boxe avec l'ombre » car l'observateur a l'impression que le pratiquant se bat avec une ombre. Une autre traduction courante est « la boxe de l'éternelle jeunesse », le faîte suprême pouvant être traduit moins littéralement par « immortalité » (le but suprême) . C'est un art martial chinois (Wushu) appartenant au groupe des styles internes, tels que le Hsing I Ch'uan et le Bagua zhang).


Le taiji quan est souvent vu par les occidentaux comme une sorte de « gymnastique ». Il s'agit bel et bien d'un art martial dans le sens où :

  • les mouvements sont hérités de la tradition martiale (esquives, parades, frappes, saisies…) ;
  • ils étaient travaillés par les guerriers pour développer diverses qualités primordiales dans le combat telles que l'équilibre, le calme, la concentration…
  • en dehors du premier enchainement enseigné aux débutants, il y a des enchaînements avec des armes ainsi que des combats essentiellement basés sur des poussées.

Sommaire

[modifier] Histoire

Démonstration de Tai-chi-chuan
Démonstration de Tai-chi-chuan

Dans le Tao Te King du philosophe chinois Lao-tseu (vers 600 av. J.-C.), on trouve la première référence au tai-chi : « il projette un adversaire absent » [1]. Le tai-chi est l'une des pratiques regroupées sous le vocable wei-wu-wei, agir-sans-agir.

Il existe plusieurs hypothèses sur l'origine du tai-chi-chuan :

[modifier] Le tai-chi-chuan fut créé par Zhang Sanfeng

Cette version de longue date était vraisemblablement l'opinion traditionnelle. Il est dit dans le Livre complet sur les exercices du tai-chi-chuan écrit par Yang Chengfu (1883-1936) que Zhang San­feng créa le tai-chi-chuan vers la fin de la Dynastie Song (960-1279) et la transmit à Wang Zongyue, Chen Zhoutong, Zhang Songxi et Jiang Fa. Encore plus tôt, Li Yishe (1832-1891) écrivit dans sa Brève introduction sur le tai-chi-chuan : "Le tai-chi-chuan fut fondé par Zhang Sanfeng des Song." Encore de nos jours, certains partagent ce point de vue .

[modifier] Le tai-chi-chuan fut créé par Wang Zongyue

Wang Zongyue, qui vécut sous les Qing (1644-1911), occupe une place importante dans l'histoire du tai-chi-chuan et son rôle a été reconnu par les maîtres des différentes époques. Son livre A propos du tai-chi-chuan a beaucoup contribué à la propagation du nom de cette boxe et constitue son fondement théorique. Du fait que Wang Zongyue a pour la première fois exposé la théorie et les techniques du tai-chi-chuan de manière systématique, certains croient qu'il en est le créateur en faisant le bilan des expériences de ses prédécesseurs. Il est consigné dans des documents que Wang Zongyue transmit le tai-chi-chuan à Jiang Fa et ce dernier le transmit à Chen Changxing, habitant du village de Chenjiagou.

[modifier] L'origine remonte au village de Chenjiagou

L'appellation de cette boxe sous le vocable de "tai-chi-chuan" (boxe du faîte suprême) apparaît avec Chen Wangting vers la fin de la Dynastie Ming (1368-1644). Leurs représentants sont Tang Hao et Gu Liuxin, chercheurs de l'histoire du Wushu. M. Tang a tiré cette conclusion à la suite des investigations qu'il a menées au village de Chenjiagou, district de Wenxian, province du Henan, et en se référant aux Annales du district et au Registre généalogique de la famille Chen. Selon ce registre, Chen Wangting était "maître de boxe de style Chen et fondateur du jeu de l'épée et de la lance". Les différentes écoles contemporaines de tai-chi-chuan (Yang, Wu, Sun) sont originaires ou héritières de la boxe de style Chen, bien que les principes de cette boxe soient bien antérieurs (ceci pour dire que cette boxe existait avant qu'elle prenne le nom de taï chi chuan). Le style Chen est très réglementé et jouit d'une grande réputation qui fait autorité, depuis longtemps, dans le milieu du wushu.

[modifier] Écoles

Taiji quan matinal à Shanghai
Taiji quan matinal à Shanghai

Il existe différents styles de tai-chi-chuan, se subdivisant eux-mêmes en plusieurs écoles :

[modifier] Art martial

Simple fouet par Yang Cheng-fu
Simple fouet par Yang Cheng-fu

Le tai-chi-chuan en tant qu'art martial interne insiste sur le développement d'une force souple et dynamique appelée jing, par opposition à la force physique pure.

Une des règles du tai-chi-chuan est le relâchement (song, song kai) qui permet la fluidité des mouvements et leurs coordinations : un mouvement du poing prend naissance à la taille, se prolonge par l'épaule, puis par le bras. Les muscles sont utilisés d'une façon coordonnée et la force pénétrante provient d'une contraction rapide lors de l'impact.

Une fois la relaxation song installée, le pratiquant va développer le peng jing ou force interne consistant à relier chaque partie du corps en restant relaxé : une partie bouge, tout le corps bouge; une partie s'arrête, tout le corps s'arrête. Le peng jing est la force caractéristique du tai-chi ; on peut lui trouver une analogie avec une boule élastique : frappez la boule et votre coup sera retourné dévié vers vous. Plus simplement, le tai chi contrôle les mouvements en exerçant des forces tangentielles ou de rotation.

Lors des coups frappés, l'énergie est tout d'abord concentrée dans le dantian, qui est un des points d'énergie (plus connus sous le nom de « chakras »), situé deux pouces en dessous du nombril (équivalent au second chakra) et un en profondeur, puis est libérée, accompagnée d'une onde de choc propagée par l'ondulation des articulations du pratiquant, telle un fouet. On appelle cela exploser la force ou fajing.

Le tai-chi porte une attention particulière à l'enracinement. L'énergie doit aussi partir des « racines » dans les pieds, puisque c'est généralement eux qui dans la majorité des cas vont lancer le coup que donnera la main, ou toute autre partie frappante.

On dit parfois, « le pied donne le coup, la hanche dirige, et la main transmet. » L'énergie provient des pieds, puis elle est dirigée par la taille avant d'être émise par les mains.

Le Taï chi chuan est un Qi Gong. Il implique un travail sur l'énergie interne et non sur la force externe musculaire.

C'est pourquoi, l'entraînement du tai chi ch'uan est tout d'abord exécuté lentement pour sentir les mouvements de l'énergie vitale (Qi) en vue d'exercices d'alchimie interne plus approfondis. Le centre de gravité et la respiration doivent être abaissés au niveau de l'abdomen (dantien).

Le pratiquant pourra commencer à accélérer les gestes, et pratiquera les fa chin - libération de l'énergie - d'abord réduits afin d'éviter d'abîmer ses articulations, puis de plus en plus complets.

Les exercices de poussées de mains permettent d'appliquer les principes du tai-chi avec un partenaire et ceci de manière progressive : rester relaxé (song) sur une poussée par exemple pour démarrer.

Les applications peuvent être exécutées de différentes manières :

  • des coups frappés aussi bien avec les pieds ou les genoux que les mains ou les coudes. Même si l 'usage des pieds s'avérent difficile à mettre en pratique pour le corps à corps.
  • les chin-na qui sont en fait des clefs que l'on retrouve en aikido ou en jujit tsu.
  • des pressions sur les cavités pour provoquer des blocages respiratoires ou sanguins.
  • des pressions sur les points d'acupuncture qui peuvent léser l'énergie vitale et entraîner des troubles de l'organisme (état mental, destruction des organes internes, K.O voire la mort). Il s'agit du plus haut degré de maîtrise.

Le tai-chi-chuan se pratique généralement à mains nues, et il existe des formes de tai-chi avec éventail, poignard, épée, bâton, sabre, que le pratiquant pourra apprendre après quelques années d'expérience.

[modifier] Noms de mouvements du style YANG

Saisir la queue de l'oiseau (parer, tirer, presser, repousser), Le simple et double fouet, La cigogne se rafraîchit les ailes, Jouer du violon (pipa), Emporter le tigre à la montagne, Reculer et repousser le singe, Poing sous le coude, Brosser le genou, Le vol oblique, L'aiguille au fond de la mer, L'éventail, Flatter l'encolure du cheval, Frapper le tigre, Séparer la crinière du cheval sauvage, La fille de jade tisse la navette aux quatre directions, Le serpent qui rampe, Le faisan doré se tient sur une patte, Le serpent blanc darde sa langue, Reculer et chevaucher le tigre, Balayer le lotus, Bander l'arc sur le tigre, Le rhinocéros regarde la lune, La tortue qui nage .

[modifier] Les différentes pratiques

(tiré du site : http://perso.orange.fr/world/spirale/)

  • Les "ba duan jin" ou les "huit brocarts" : ce sont une série d'exercices de Qi Gong préparant le corps à la pratique du tai-chi-chuan. Le but est d'ouvrir les trois portes, c’est-à-dire libérer les épaules, la taille et les hanches, afin de faciliter la circulation d'énergie.
  • Le Grand enchaînement ou Forme Longue : il se compose de 80 à 108 mouvements (selon la façon de les décompter des différentes écoles) qui simulent un combat contre un adversaire imaginaire. Il s'exécute très lentement.
La respiration est abdominale, la tête est droite, dans le prolongement du tronc, comme si elle était maintenue vers le haut par un fil.
La pointe de la langue est collée contre le palais afin de faciliter la circulation de l'énergie intérieure (Qi) en soi.
Compétition de Tui Shou
Compétition de Tui Shou
  • Le "Tui Shou" ou "Poussée des mains" : ce sont des exercices qu'on exécute à deux. Le but est d'apprendre à écouter le partenaire, ce qui permet d'esquiver, à dévier et à contrôler une force qui est exercée contre soi. Il existe des compétitions internationales de Tui Shou.
  • Le "San Shou" ou "Esquiver les mains" : un enchaînement qui se pratique à deux dans un jeu continu d'attaques et de défenses feintes.
  • Le "Ping Chi" ou "Pratique des armes" : la pratique des armes fait partie de la grande tradition du Taiji Quan. Pour chaque arme, on étudie un enchaînement fondamental. Voici une liste d'armes utilisées dans les tai-chi d'armes :
Taiji quan avec éventail
Taiji quan avec éventail


[modifier] Bibliographie

  • Chang Dsu Yao et Roberto Fassi, Taï chi chuan, Préface d'Henri Plée Ed. de Vecchi ISBN 2-7328-0746-X.
  • Les Secrets de l’Ecole Yang de Taichi, par le Dr Yang Jwing Ming, traduction Serge Mairet, (Budo Editions).
  • Le Taichi facile, par Paul Crompton, traduction Serge Mairet, (Budo Editions), (ISBN 978-2846170635).
  • Le secret des anciens Maître de Taiji, par le Dr. Yang Jwing Ming, traduction Serge Mairet, (Budo Editions), (ISBN 978-2846170123).
  • Cent Une Réflexion sur le Taiji, par Michaël Gilman, traduction Serge Mairet, (Budo Editions), (ISBN 2846170290).
  • Les trois Classiques du Taijiquan, par Waysun Liao, traduit de l'Anglais au Français par Serge Mairet (le courrier du Livre), (ISBN 978-2702903537).
  • Catherine Despeux, Taiji Quan : Art martial - Technique de longue vie, Éd. Guy Trédaniel, 1990, (ISBN 2-85707072-1).
  • Michel Deverge, Tai Ji Quan d'après l'enseignement du Maître Ang Tee Tong, Au signal-Chiron-SEDIREP, 1988, (ISBN 2-7027-0293-7).
  • James Kou, Eric Yiou, Jean-François Chavanne, Tai chi chuan, Livre avec DVD, Marabout, 2005, (ISBN 2-501-04576-6).
  • A la source du taiji quan - Transmission de l'école Chen, par Wang Xian et Alain Caudine, Éd. Guy Trédaniel, 2005, (ISBN 2-84445-553-0).

[modifier] video

[modifier] Notes

  1. Tao-te-king, chapitre 69. On peut en lire différentes traductions, par exemple ici et

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

Seule fédération reconnue par le Ministère de la Jeunesse et des sports et habilitée à délivrer grades et diplômes.

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