Télévision à balayage lent

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La télévision à balayage lent (ou Slow Scan Television SSTV), par opposition à la FSTV - télévision à balayage rapide - ( ouATV : Amateur Television), permet de transmettre des images fixes à l'aide d’une bande passante réduite correspondant à celle de la parole. La SSTV existe depuis plusieurs décennies, mais demandait initialement des materiels spéciaux, caméras ecrans et démodulateurs. La disponibilité de la micro-informatique a permis de remplacer ces équipements SSTV complexes et onéreux par un simple logiciel.


Sommaire

[modifier] Matériel nécessaire

Le matériel se décompose en 2 parties :

  • Le transceiver : Qu’il s’agisse d’un transceiver ondes courtes, VHF ou UHF, en mode SSB ou FM, cela n’a aucune importance! La SSTV utilisant une bande passante réduite de l’ordre de 3 kHz, tous les appareils utilisables en pour transmettre de la voix peuvent également transmettre de la SSTV. L’utilisation d'émetteurs anciens (par exemple dépourvus de filtres) risque de poser quelques problèmes, notamment quant à la qualité des images.
  • L'interface : Il s’agit du seul élément spécifique à la SSTV. L'interface joue le rôle d’interprète entre deux unités qui n’ont pas été conçues pour se comprendre, à savoir le transceiver d’une part et l’ordinateur d’autre part. Cette interface se décline en différents modèles présentant généralement des caractéristiques similaires. Le modèle HAMCOM est bien implanté en HB9 et donne d’excellents résultats. L'interface peut prendre la forme d'un matériel tout fait, d'un élément à construire soi-même ou du duo ordinateurs+cartes son.


[modifier] Considérations techniques

[modifier] Un monde d’images

Il existe grosso modo deux méthodes pour transmettre des images par le biais des ondes radios (sans entrer dans les détails, on peut raisonnablement apparenter le WEFAX (weather facsimile) à une forme dérivée de la SSTV):

  • l’ATV (ou FSTV), mode très similaire à la télévision traditionnelle (animation d’images couleur) et nécessitant une bande passante de l’ordre de 5 MHz, ce qui confine la transmission dans la bande UHF
  • la SSTV, mode permettant la transmission d’images couleur fixes à l’aide de transceivers classiques, nécessitant donc une bande passante réduite de l’ordre de 3 kHz. Évidemment, l’étroitesse de la bande passante allonge considérablement la durée de transmission (de quelques secondes à plusieurs minutes pour une image selon le protocole de transmission utilisé) et ne garantit pas une qualité d’image irréprochable

[modifier] Principes de base de la transmission d'images

Le mode SSTV cherche dans un premier temps à décomposer l’image sélectionnée pour pouvoir la transmettre au moyen d’un canal de transmission (les ondes radio) et la reconstituer à l’autre extrémité sous sa forme primitive. Étant donné qu’un tel canal ne permet de transmettre qu’un phénomène variant dans le temps, la structure spatiale de l’image doit tout d’abord être convertie en une structure répartie dans le temps et ensuite reconvertie. Cette opération est effectuée par le balayage ligne par ligne de l’image, comme si l’image était découpée en un certain nombre de petites bandes étroites, puis en points, dont la variation de la luminosité est transmise successivement et reconstituée de l’autre côté en lignes complètes. Pour ne pas perdre la richesse des détails d’une image, il faut que cette dernière soit décomposée en un nombre de lignes aussi grand que possible et que chaque ligne compte le plus grand nombre possible de points d’image. Mais plus cette décomposition est grande, plus grandes seront les exigences auxquelles devra satisfaire le canal de transmission. En général, dans le domaine de la SSTV assistée par ordinateur, le pixel est utilisé comme unité de décomposition.

Décomposition d'une image en points
Décomposition d'une image en points

[modifier] De l'image à la radio et vice-versa

L’étape suivante consiste à coder les unités de décomposition de l’image de telle sorte qu’elles puissent être émises par le transceiver les unes à la suite des autres. Le système de codage utilisé est d’une simplicité étonnante : dans le cas du protocole SSTV 8 secondes noir/blanc utilisé lors des débuts de la SSTV en 1958, on fait correspondre à la couleur noire une fréquence de 1500 Hz, à la couleur blanche la fréquence de 2300 Hz, tous les niveaux de gris se partageant les fréquences comprises entre ces deux bornes. Le système “balaye” alors l’image pixel après pixel et, au travers du modem, envoie au transceiver les fréquences correspondantes les unes après les autres, d’où les sonorités étranges d’une transmission SSTV. À la réception, le transceiver recueille séquenciellement les différentes fréquences et les transmet à l’ordinateur au travers du modem. Chaque fréquence est reconvertie en niveau de gris et est affichée sur l’écran de la station réceptrice.

Codage de la première ligne de l'illustration précédente
Codage de la première ligne de l'illustration précédente

En plus des pixels, le protocole code également des événements importants, à savoir le début de la transmission de l’image, ainsi que la fin de chacune des lignes balayée. Dans le mode SSTV 8 secondes noir/blanc, le début de transmission correspond à une fréquence de 1200 Hz transmise pendant exactement 30 ms. À la réception de ce signal (appelé signal de synchronisation verticale), l’ordinateur de la station réceptrice se prépare à recevoir l’image proprement dite. Ensuite, à la fin de chaque ligne balayée, le système émetteur envoie un signal de 1200 Hz pendant exactement 5 ms. À la réception de ce signal (appelé signal de synchronisation horizontale), l’ordinateur de la station réceptrice “comprend” qu’il est temps de passer à la ligne suivante. Ce principe évite au récepteur de recevoir des images complètement de travers.

[modifier] Du noir/blanc à la couleur

Il va sans dire que les protocoles actuels (Robot, Wraase, Martin, Scottie,...) codent plus volontiers les couleurs que les niveaux de gris. Techniquement, le principe n’est guère plus compliqué: la couleur est transmise par trois balayages successifs, le premier pour le rouge, le second pour le vert et le dernier pour le bleu, selon le principe de composition RGB (Red Green Blue) des couleurs. Le protocole Robot se différencie quelque peu des autres sur ce point, codant les couleurs selon les principes de luminance et de chrominance, plutôt que selon le système RGB.

[modifier] Les protocoles

L’échange de données entre plusieurs ordinateurs n’est possible que si toutes les machines respectent des prescriptions et des conventions déterminées. Celles-ci couvrent toute une série de facteurs tels que le code, le système de synchronisation, la vitesse de transmission, la détection d’erreur, etc. Ces conventions ou règles sont appelées procédures de transmission, ou encore protocoles. Les protocoles de transmission SSTV peuvent raisonnablement être groupés en cinq groupes :

  • Robot : développé avec la gamme d’interfaces SSTV Robot (Californie)
  • Wraase : développé avec la gamme d’interfaces Wraase (Allemagne)
  • Martin : développé par l’Anglais Martin Emmerson G3OQD
  • Scottie : développé par l’Ecossais Eddie Murphy GM3BSC
  • AVT : développé par Ben Blish-Williams AA7AS avec la gamme d’interfaces SSTV AVT (Montana)

Les modes Wraase, Martin et Scottie présentent beaucoup de similitudes quant aux fréquences de codage et de synchronisation. Ils nécessitent par contre des vitesses de transmission différentes. De manière générale, la qualité de l’image est proportionnelle au temps nécessaire pour la transmission. Le mode Scottie DX, par exemple, spécialisé dans les transmissions longues distances, demande un temps de transmission très important. Outre un codage des couleurs différents, le protocole Robot utilise une séquence de synchronisation verticale plus longue, contenant 7 bits d’information et un bit de parité. Ce système permet une identification automatique du format de l’image transmise, ce qui, pour les systèmes qui reconnaissent ce principe de codage, évite une sélection manuelle du protocole. Les protocoles AVT (Amiga Video Transceiver) sont, pour leur part, radicalement différents. Ils n’utilisent pas de fréquence de synchronisation horizontale mais se basent sur un système “d’en-tête” digital pour éviter que l’image ne soit reçue avec un décalage. (Le principe de codage des protocoles AVT dépasse le cadre de ce document) Les radioamateurs d’Amérique du Nord apprécient énormément le protocole Scottie S1 (80% des images sont envoyées dans ce mode). Les 20% restants étant répartis entre les protocoles Scottie S2, Martin M1, Robot 36 et 72. Les radioamateurs du Japon préfèrent les protocoles Robot et AVT. En Europe, enfin, le 95% du trafic SSTV est effectué à l’aide du protocole Martin M1.

[modifier] Fréquences

FAX

  • 144.700 MHz
  • 432.700 MHz
  • 433.700 MHz
  • 1296.700 MHz

SSTV

  • 144.500 MHz
  • 432.500 MHz
  • 433.400 MHz
  • 1296.500 MHz

SSTV/FAX

  • 3.730 - 3.740 MHz
  • 7.035 - 7.040 MHz
  • 14.225 - 14.235 MHz

Region 1 (Europa and Africa)

  • 21.335 - 21.345 MHz
  • 28.675 - 28.685 MHz
  • Activité SSTV CB sur 27'700 Mhz
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