Surfactant pulmonaire

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Le surfactant pulmonaire est un matériau complexe sécrété continuellement dans la lumière alvéolaire par les pneumocytes de type 2. Il est constitué d’un grand nombre de molécules différentes : lipides, phospholipides et protéines.

Sommaire

[modifier] Rôle

Son rôle principal est de réduire la tension superficielle air/liquide créée par la fine couche de liquide se trouvant à la surface des alvéoles pulmonaires. La réduction de la tension superficielle facilite l'expansion des alvéoles à l'inspiration et les maintient ouvertes pendant l’expiration. Le surfactant joue en outre un rôle dans la perméabilité alvéolaire (effet anti-œdémateux) et dans les mécanismes de défenses contre les micro-organismes.

Le manque de surfactant pulmonaire est la cause du syndrome de détresse respiratoire idiopathique du nouveau-né prématuré ou maladie des membranes hyalines. Il résulte de l'immaturité du poumon du fait de la naissance prématurée. On traite ce déficit par l’administration de surfactant exogène en attendant que la maturité du poumon soit atteinte et que suffisamment de surfactant endogène soit produit, ce qui ne demande que quelques jours de vie. Dans le syndrome de détresse respiratoire aiguë de l’adulte, il existe aussi un déficit en surfactant, mais qui est cette fois secondaire aux lésions de l’épithélium alvéolaire.

[modifier] Composition

Le composant principal est un phospholipide, la dipalmitoyl phosphatidylcholine. Elle comporte un pôle hydrophile et un pôle hydrophobe, ce qui lui permet de s’étaler à la surface alvéolaire, le pôle hydrophile vers la couche de liquide, le pôle hydrophobe vers l’air. Il en résulte la formation d’un film superficiel qui revêt toute la surface alvéolaire.

Quatre protéines caractéristiques désignées A, B, C et D, sont présentes en faible quantité, mais jouent des rôles essentiels. Les protéines A et D sont de grande taille, hydrophiles, et ont des fonctions multiples, notamment dans les mécanismes anti-microbiens. Les protéines B et C sont de petite taille, très hydrophobes et étroitement associées aux phospholipides dont elles facilitent l’étalement. La protéine B est indispensable à la vie ; il existe un déficit familial récessif qui provoque le décès néonatal à l’état homozygote sans ressources thérapeutiques. La protéine C est totalement spécifique du poumon et des pneumocytes de type 2, contrairement aux autres constituants du surfactant pulmonaire qu'on trouve aussi dans d'autres organes (oreille moyenne, articulations, tube digestif, plèvres et péritoine) où ils constituent des revêtements de type surfactant.

[modifier] Élimination et régénération

Le surfactant pulmonaire est éliminé en permanence, ce qui implique un renouvellement constant. Toutefois, une grande partie est recyclée directement et re-sécrétée. La demi-vie des molécules dans l’alvéole est de quelques dizaines d'heures.

[modifier] Source

Pulmonary surfactant : from molecular biology to clinical practice, B. Robertson, L.M.G. van Golde & J.J. Batenburg, editors, Elsevier, Amsterdam, 1992

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